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Toutes les théories épistémologiques soulignent le fait que l’apprentissage est une révision constante des représentations mises en action par l’apprenti. Et ce n’est pas différent en matière des droits humains, qui en plus d’être un champ de militantisme, se présentent également et surtout en tant que champ d’études et de recherches académiques. Ce qui nécessite un renouveau conceptuel, méthodologique et organisationnel. Le travail en ce domaine est une affaire d’élite avant tout, pour baliser le terrain par la suite à une pratique efficace et efficiente. Si le défenseur des droits humains est avant tout un contrôleur du degré de la bonne pratique des lois en vigueur et quelqu’un qui triomphe généralement aux législations internationales, l’on conçoit de prime à bord que la connaissance juridique, politique, scientifique, économique et culturelle est une nécessité, du moins une prédisposition à assimiler sa teneur, sa portée et son impact sur la communauté.
L’action de défense des droits humains devrait également être préventive, d’où l’action inlassable en faveur de cette batterie des droits qui s’inscrivent dans le cadre de la troisième et même de la quatrième génération des droits humains (Immigration, environnement…). Dans ce cadre aussi intervient la question des stages et formations sur les technologies d’information et de communication (TIC), qui dépasse le cadre d’outil fonctionnel et épouse ainsi le fond de l’action en elle-même, dans la mesure où elle se constitue en un support incontournable de lutte, de militantisme, de vulgarisation, d‘information et de communication.
Depuis plus d’une décennie déjà, plusieurs acteurs des droits humains se sont fait le porte-parole d’une nouvelle approche consistant notamment en la consécration et la promotion des droits humains, en focalisant sur des droits civils et politiques, examinés de manière insuffisante dans le passé, telles les questions d’immigration, de demandeurs d‘asile et du code de la presse, mais surtout de l’environnement, comme champ de bataille de la quatrième génération des droits humains. Il y a lieu également de s’intéresser, en cette période, aux droits économiques, sociaux, culturels et de consacrer l’accès des citoyens aux services de base, tout en améliorant la qualité de ces services (santé, logement, enseignement et emploi).
On doit également accompagner et renforcer par toutes les pistes (consolidation, correction et critique…) la démocratisation du pays, le Maroc étant dans une phase d’institutionnalisation de la pratique démocratique, l’objectif est certainement d’aider à contourner les handicaps et à venir à bout des contraintes. Cela nécessite la coopération entre tous les acteurs du mouvement des droits humains, afin d’assurer plus d’équilibre entre les différents pouvoirs et la distribution équitable de ce pouvoir.
L’institutionnalisation est à soutenir par l’effort sociétal consenti pour instaurer une régionalisation efficiente, démocratique et rationnelle. Dans ce cadre, est-on prêt à accompagner cette dynamique de décentralisation, à travers de nouveaux mécanismes de travail compatibles ?
Emergence de nouvelles élites
Le thème a été longtemps considéré comme un tabou dans la mesure où les élites « durables » ont occulté tout dialogue, débat ou ouverture sur de nouvelles élites en la matière. Le problème se pose à plusieurs niveaux, notamment entre centre et régions, entre générations et aussi entre différents détenteurs d’approches. A-t-on accordé davantage d’importance, ouvert des perspectives aux élites régionales en la matière ? A-t-on permis l’éclosion et l’épanouissement de plusieurs jeunes acteurs, notamment au niveau de la responsabilité nationale ? A-t-on pratiqué l’écoute mutuelle, compris ou intégré les adeptes des nouvelles approches, qui semblaient souvent pragmatiques, sectoriels parfois, élitistes et organisationnels ? Pas aussi sûr. Mais A quelque chose malheur est bon, l’on a assisté, et c’est tant mieux, à de nouvelles organisations de défense des droits humains sur le plan régional et à de nouveaux centres et instituts qui enrichissent le secteur en matière d’études, recherches et analyses ainsi que plaidoyers spécifiques, mais aussi à des associations de proximité qui agissent localement et leurs résultats sont souvent efficients en dépit du manque de moyens. A ce titre, l’on ne peut que citer quelques expériences réussies sur le plan régional et sectoriel : l’immigration à Oujda, Khouribga et Oud Zem, la condition des femmes à Agadir, l’enfance à Marrakech, l’environnement à l’Oriental… Ce succès n’altère en rien le rôle important des associations à caractère national et global.