Driss Lachguar: Le gouvernement actuel n’a pas pleinement joué le rôle qui était le sien

Lors de l’émission “Mouajaha lil Iqnaâ” sur Medi1 TV


Rachid Meftah
Mardi 13 Juillet 2021

L’USFP est la seule formation politique qui a préparé, dès le début de la pandémie du Covid, une plateforme relative à la gestion de la crise qui en découle

Le Premier secrétaire du parti de l’Union socialiste des forces populaires, Driss Lachguar a été l’invité de l’émission «Mouajaha lil Iqnaâ» (confrontation pour convaincre), diffusée dans la soirée du samedi 10 juillet 2021 par la chaîne de télévision «Medi 1 tv». Outre l’animateur de ladite émission, ont participé au débat Mohamed Abouyahda, rédacteur en chef chargé des Affaires politiques au journal «Al Ahdat al Maghribia» et Houcine Bezi, directeur de la publication du site AGORA MA. L’émission s’est focalisée autour du remaniement ministériel élargi ayant eu lieu en Espagne vraisemblablement corollaire de la crise diplomatique inédite survenue entre ce pays et le Maroc tout récemment, la gestion de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid, l’état de l’Union socialiste des forces populaires à la veille du processus électoral en perspective dans notre pays, l’action déployée par le parti pour aborder les futures échéances électorales, le positionnement de l’USFP sur l’échiquier politique et partisan du pays, la mesure de son audience et de son rayonnement, ses apports quant aux idées, aux projets et le bilan de son exercice gouvernemental, l’état de ses rapports avec ses partenaires mais aussi avec l’ensemble des acteurs politiques, particulièrement le Parti de la justice et du développement (PJD) dirigé par le chef du gouvernement actuel, Saâd Dine El Othmani. S’agissant de la situation politique en Espagne à la lumière des derniers développements, notamment le tout récent remaniement ministériel élargi, marqué par le départ forcé de la controversée ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Arancha Gonzalez Laya qui a été remplacée par l’ambassadeur d’Espagne en France, José Manuel Albares, le dirigeant de l’Union socialiste des forces populaires, tout en s’interdisant de débattre de cette actualité à cause de son caractère de politique interne, hispano-espagnole, s’est livré tout de même, en tant que «chroniqueur» et non en sa qualité d’acteur politique (sic) à une analyse succincte des faits qui ont motivé ledit remaniement, notamment le débarquement de la fameuse cheffe de la diplomatie, remaniement qu’il estime être devenu une nécessité impérieuse pour les dirigeants socialistes espagnols, à même de sortir leur pays de l’impasse du gouffre diplomatique dans lequel il s’est embourbé. Le leader du parti de la rose, dans sa lecture de ces développements, s’est employé à observer le droit de réserve qui s’impose lorsqu’il s’agit de politique interne d’un pays tiers. Néanmoins, il a exprimé son étonnement de voir le gouvernement du voisin du Nord, pays réputé pour sa démocratie et la viabilité de ses institutions, agir de cette manière crapuleuse (l’accueil du chef des séparatistes du Polisario sur son sol sous une fausse identité …). Driss Lachguar a, à ce propos, mis l’accent sur la position ambiguë de Madrid quant à notre cause nationale. D’ailleurs, le véritable problème que révèle ladite crise diplomatique, at-il souligné, c’est l’hostilité incompréhensible de l’Espagne vis-à-vis du dossier de notre intégrité territoriale. Et d’ajouter que ce remaniement ministériel constitue la seule issue de sortie que pourrait trouver l’Espagne. Toutefois, a-t-il précisé, cela ne peut avoir de portée significative, sans que figure à l’ordre du jour de l’action des nouveaux responsables gouvernementaux, la clarification de la nature des rapports entre les deux voisins de part et d’autre de la Méditerranée, en l’occurrence une position claire et sans ambiguïté aucune quant au dossier de notre intégrité territoriale. Interrogé sur les raisons du recul de sa formation depuis 2007, selon l’animateur de l’émission, le Premier secrétaire du parti a rappelé que si l’on procède à une analyse scientifique du phénomène, on doit se pencher sur le contexte général, aussi bien au niveau national qu’international. On peut ainsi objectivement observer que les fluctuations du rayonnement des idées de l’action partisane et de tous les mouvements à travers l’histoire de l’humanité s’expliquent par des raisons objectives, mais aussi subjectives inhérentes à la nature humaine. Le dirigeant de l’USFP, pour étayer ce propos, indique que la période de la direction du défunt Abderrahmane Youssoufi a été bel et bien la plus chargée de turbulences. Elle a été notamment marquée par le départ de nombreux militants pour des raisons de pures divergences de vue. En fait, a souligné Driss Lachguar, le véritable recul a bien eu lieu en 2007. Cela s’explique en partie par l’avènement de nouveaux et jeunes responsables dans le cadre de la politique de la direction de la formation consistant au renouvellement constant des élites…
 

Investi de la mission de gérer les affaires du parti à l’échelon national, je ne présenterai ma candidature à aucune échéance électorale

A cet effet, poursuit-il, pour analyser ce phénomène, d’une manière scientifique et rationnelle, il faudrait le prendre dans sa globalité, observer de ce fait l’évolution de l’action partisane au milieu du contexte national et également à l’échelon international. Par ailleurs, adhérant pleinement à la volonté et au processus de réformes, initié par Sa Majesté le Roi, et répondant au besoin de notre pays d’une alternance démocratique, notre parti n’a pas lésiné sur les moyens de servir l’intérêt général. Ainsi, après une période de participation à la gestion gouvernementale des affaires publiques, l’USFP a opéré un retrait raisonnable pour bien se positionner dans l’opposition. Là-dessus, le Premier secrétaire a averti que l’on ne peut pas isoler la formation de l’USFP du reste de la mouvance socialiste à travers le monde, mouvance qui connaît une véritable déchéance ; et de citer l’exemple du parti socialiste français qui, dans ce contexte, a été contraint notamment de vendre son siège. Quant à nous, a-t-il ajouté, nous devons être fiers d’avoir résisté à cette tendance en préservant notre existence active sur la scène politique et en sauvegardant notre identité partisane historique. C’est dans ce contexte, poursuit Driss Lachguar, que notre parti s’aligne pleinement sur la volonté de profondément réformer le champ partisan, rappelant, à cet effet, la teneur de plusieurs discours Royaux y afférents. Le Souverain, a-t-il affirmé, n’a pas cessé d’exhorter les acteurs politiques à entreprendre les réformes nécessaires pour promouvoir l’action politique et lutter contre la fraude électorale de même que Sa Majesté le Roi a toujours insisté sur la nécessité du renouvellement des élites, a ajouté le Premier secrétaire en réclamant l’adhésion de l’ensemble des acteurs politiques à cet élan de renouveau. Et de citer l’exemple de la révision de la législation et la réglementation électorale qu’il estime très satisfaisante et fortement fructueuse … En outre, en réponse à la question de savoir comment le dirigeant de l’USFP perçoit le départ d’un nombre considérable de ses cadres, ce dernier a affirmé que la direction du parti avait fait appel à toutes les potentialités même celles qui avaient gelé leurs activités au sein de la formation. Dans le volet des préparatifs des prochaines échéances électorales, le Premier secrétaire du parti a déclaré avoir été surpris par la démission du parlementaire de Guelmim Oued Noun, Abdelouahed Belfquih, dont il ne saisit pas les motivations. Il a réitéré à ce propos qu’en politique, personne n’est vraiment indispensable et que si ledit député a choisi de déserter la formation, la région de Guelmim regorge encore de militants à même de confirmer l’audience du parti, ce qui prédit des surprises quant au rayonnement du parti dans cette partie du territoire national. Abordant la question des accréditations pour les différentes représentations quant aux responsabilités législatives ou communales, il a été reproché à Driss Lachguar de monopoliser la compétence du choix des personnes voulant prétendre à la gestion des affaires publiques, ce qui suscite selon ses interlocuteurs un mécontentement généralisé des partisans. Le Premier secrétaire de l’USFP a fermement rejeté cette «allégation» en assurant que les instances du parti, Bureau politique, Conseil national, outre les structures régionales et locales sont dans leur ensemble à pied d’œuvre pour examiner ce dossier, en débattre d’une manière parfaitement démocratique et prendre les décisions adéquates en matière d’accréditations notamment. Et d’indiquer que la direction du parti a effectué, dans ce sens d’innombrables tournées à travers l’ensemble du territoire national et qu’une procédure juste et équitable a été fixée concernant les décisions des structures locales et les consensus qui s’en dégagent. Ladite procédure, a-t-il précisé, établit les critères démocratiques du choix des candidats, dont, à titre d’exemple, les chances de remporter le siège qui est un critère important mais non déterminant. Et d’indiquer que lors desdites tournées, des défaillances et des dysfonctionnements ont été relevés et corrigés. Quant à la question de savoir s’il était raisonnable et plausible pour le parti de prétendre aux trois premières positions qui émergeront du scrutin, Driss Lachguar a soutenu que l’USFP jouit de la légitimité historique et s’est, tout au long de son existence sur la scène politique, distingué par des apports significatifs et des réalisations notoires quant au bien-être de la population et à l’intérêt général du pays et d’énumérer un certain nombre de réalisations législatives phares du parti en matière de gouvernance et de gestion des affaires publiques. Et de relever l’attitude efficiente du parti dès le début de la pandémie de Covid-19. Alors que d’aucuns n’en mesuraient pas l’ampleur et l’évolution de l’action du parti, le parti de l’USFP s’est apprêté à préparer une plateforme ayant trait à l’examen de la situation sanitaire, la gestion de la crise et l’évaluation des conséquences. Le parti est allé jusqu’à proposer la composition d’un « gouvernement d’entente nationale » dans le cas où la pandémie perdurerait et s’aggraverait. Par ailleurs, Driss Lachguar a souligné que le parti dispose toujours de sa presse partisane malgré ses moyens limités alors que les « grands » partis, dotés de moyens financiers colossaux manquent de médias partisans. D’autre part, le Premier secrétaire de l’USFP insiste sur la constance du rayonnement du parti, de son action, de ses idées, de ses projets en rappelant que sur le plan pratique, les structures fonctionnent normalement et que les instances nationales n’arrêtent jamais de se concerter et marquent une présence soutenue quant aux différentes questions relatives au bien-être des couches populaires et aux intérêts supérieurs de la nation (…) A cet effet, le leader du parti de la rose a précisé que nous devons faire preuve de courage et d’audace en évaluant la réalité économique et sociale de notre pays et nous aligner sur l’élan prometteur de développement, prôné et guidé par Sa Majesté le Roi qui a toujours appelé à la mobilisation de toutes les potentialités du pays pour servir l’intérêt suprême du pays. C’est dans ce cadre, a-t-il ajouté, que l’on constate une présence assidue et soutenue des militants du parti sur tous les fronts, particulièrement la jeunesse ittihadie. S’agissant de l’évaluation du bilan de l’exécutif, Driss Lachguar a estimé que le gouvernement actuel n’a pas joué le rôle qu’il devait jouer et que le chef du gouvernement n’a pas rempli toutes les fonctions qui lui sont assignées constitutionnellement (…). 


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