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Driss Lachguar Le Maroc dispose du meilleur cadre juridique organisant le séjour des étrangers dans la régionLundi 5 Mai 2014
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Voici le texte intégral du discours du Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires, Driss Lachguar, à l’ouverture de la réunion du Comité de l’Internationale socialiste sur les migrations : Mesdames et Messieurs, Au nom de l’ensemble des socialistes marocains, j’ai l’honneur de vous souhaiter la bienvenue au Maroc et de vous remercier pour nous avoir honorés de votre présence à la réunion du Comité des migrations considéré comme l’un des comités les plus importants de l’Internationale socialiste surtout que les questions posées à ce Comité sont devenues d’une actualité extrême et se trouvent désormais au cœur des défis qu’affronte l’humanité aujourd'hui. Ces questions exigent de nous une approche humaine intégrée et en harmonie avec nos principes progressistes et avec nos valeurs démocratiques et socialistes. L’Union socialiste des forces populaires est toujours fière d’accueillir les activités de l’Internationale socialiste au Maroc, à Rabat, à Casablanca, à Tanger ou à Marrakech. Ces activités étant l’occasion, pour le Maroc, d’éveiller ses capacités militantes et de partager son expérience politique, mais également d’offrir sa contribution dans l’intelligence collective de l’Internationale socialiste, et ce dans une perspective stratégique globale, ce qui permettra à celle-ci d’apporter des solutions adéquates aux interrogations présentes et à venir. Il y a huit années, et précisément au mois de mars 2006, nous avions accueilli une réunion du Comité des migrations à Casablanca. Cette réunion s’était caractérisée par une discussion profonde à propos du caractère complexe du phénomène de l’immigration, en ce qu’elle est une contribution au développement économique et social des pays concernés et aussi parce qu’elle enrichit l’ouverture et l’échange culturel entre les différents ensembles humains et parce que ce phénomène résulte de facteurs liés à la pauvreté et à l’élargissement des inégalités entre les pays industrialisés et les pays en développement ainsi qu’aux conflits militaires et aux violations majeures des droits de l’Homme. Certainement, vous vous rappelez que la réunion de Casablanca avait insisté dans son manifeste général sur la poursuite de nos efforts communs dans l’objectif de formaliser une stratégie globale du mouvement social-démocrate à propos de l’immigration, et ce en harmonie avec notre vision progressiste relative à un monde juste et plus solidaire et une société prospère et plus humaine. Peut-être que vous vous rappelez aussi que la réunion de Casablanca avait pris d’importantes décisions intéressant la contribution de l’Internationale socialiste au dialogue très élevé au sein des Nations unies à propos de la migration internationale et le développement. Cette réunion concernait aussi l’organisation d’un certain nombre d’activités et de réunions en Moldavie, en Grèce, en Turquie, aux Philippines et autres pays, et ce afin d’analyser le phénomène migratoire à travers les différentes régions du monde. En rappelant cette étape dans le processus de l’action de notre Comité et en restituant ce qui en a résulté comme bilan honorable, j’adresse à notre camarade Amalia Gacia, présidente de ce Comité, mes sentiments de considération et de fierté, tout en la félicitant de la grande qualité de sa direction et des résultats élevés réalisés dans le cadre de sa responsabilité. Ceci nous permet aujourd’hui de nous baser au sein de ce Comité sur un important acquis en termes d’idées et d’orientations qui encadrent notre vision relative aux questions de l’immigration internationale Chers Camarades, Sans doute, les années écoulées depuis la réunion de Casablanca jusqu’à notre réunion aujourd’hui à Tanger ont connu de profondes mutations dans le domaine de la migration, qu’il s’agisse du développement des politiques publiques y afférentes ou des différentes interactions sociales, économiques et culturelles cadrant la cartographie des migrations et des itinéraires des immigrants. Beaucoup de choses ont changé dans la gestion des affaires de la migration. Cependant, nous devons dire aujourd’hui que la liberté de l’homme en ce qui concerne sa circulation, celle de quitter son pays d’origine et de s’installer dans n’importe quel autre pays, demeure un droit fondamental dépassant les équivoques qui séparent la migration légale de celle illégale. Aussi, les différentes mesures sécuritaires et dissuasives voire les fils barbelés, n’ont-elles pu empêcher la migration des hommes vers une patrie sûre où s’installer et garantir sa survie ainsi qu’un minimum de dignité. Durant ces années, beaucoup de choses ont changé et malgré cela trois niches de migration dans le monde demeurent pour nous une source constante de drame tout en nous interpellant aujourd’hui : - Les passages maritimes dans l’est asiatique particulièrement entre l’Indonésie et l’Australie - Les frontières entre le Mexique, les Etats-Unis et quelques pays de la l’Amérique latine. - Le bassin de la Méditerranée entre l’Afrique du Nord et les pays du Sud européen Les mesures draconiennes entreprises par les Etats-Unis n’ont fait qu’augmenter le nombre de morts parmi les immigrés affluant à travers les frontières mexicaines. Les statistiques confirment que pendant la décennie écoulée plus de 2000 cadavres ont été trouvés, décomposés sous l’effet de la chaleur mortelle de l’Arizona. Aussi, nos dispositifs électroniques n’ont-ils pu empêcher les vagues humaines vers les rives de la Méditerranée. Réunis aujourd’hui dans la ville de Tanger donnant sur le Détroit, nous nous devons de rappeler que ce Détroit séparant l’Afrique de l’Europe a connu le passage des musulmans avant deux siècles. A leur arrivée, leur chef Tarik Ibnou Zayad leur a ordonné de brûler leurs navires pour que personne ne puisse penser au retour. Après cet épisode, c’était la conquête de l’Andalousie. Cependant, depuis que leurs descendants ont commencé à brûler leurs cartes d’identité et prendre des barques de la mort, ce Détroit s’est transformé en grand cimetière dont les fonds ont englouti durant les 20 dernières années plus de vingt mille âmes ayant péri lors de migrations dramatiques du Sud vers le Nord alors que ce même Détroit continue à connaître durant l’été le plus grand transit humain dans l’histoire contemporaine de continent à continent. Les immigrés ayant transité par ce Détroit l’année dernière ont été deux millions de personnes à retourner dans le giron familial. Mesdames et Messieurs, La migration est vieille dans l’histoire, elle remonte à l’aube des temps depuis que l’homme commença à se déplacer d’un endroit à un autre à la recherche de sa subsistance et aux moyens de vivre ou de sécurité ou fuyant les catastrophes naturelles, mû par son instinct de survie et la préservation de sa propre vie ou par le désir de découvrir d’autres milieux plus adaptés à ses besoins et à ses ambitions. Si de nombreux peuples ont connu la migration au cours de leur histoire, plusieurs pays ont été constitués par le fait des migrants, et ce depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours en Asie, en Europe, en Amérique et même en Afrique. Nous savons tous que des pays comme les Etats-Unis d’Amérique, le Canada et plusieurs autres pays latino-américains ainsi que l’Australie, ont été fondés et développés grâce aux immigrés en provenance de différentes régions du monde. Aujourd’hui, une fois les pays nommés et dotés de frontières et après avoir fixé leur identité nationale, politique ou religieuse, ils ont établi des lois internes de nature à garantir la préservation de leur identité et de leur peuple, tout en déterminant les mesures d’entrée, de séjour et de travail. Ces mêmes pays ont posé des règles et des procédures pour l’octroi de leur nationalité à quiconque faisant partie de leur souveraineté ou demande l’autorisation de demeurer provisoirement ou de manière permanente sur le territoire. Toute personne entrant dans le pays en dehors de ces lois est considérée comme ayant séjourné d’une manière illégale et susceptible de faire l’objet d’arrestation et de refoulement à tout instant. Comment pouvons-nous alors concilier entre le droit des pays et des gouvernements à réglementer la migration et celui de l’individu à quitter n’importe quel pays y compris le sien tout en bénéficiant du droit du retour ? Comment pouvons-nous concilier entre le devoir pour les autorités gouvernementales de contrôler les frontières territoriales et le droit pour tout individu d’accéder à un autre pays ou de tenter d’y trouver refuge pour fuir la persécution comme cela est stipulé dans les Chartes internationales? Il s’agit là d’une interrogation essentielle pour laquelle l’Internationale socialiste doit ouvrir des voies de réflexion en s’inspirant des différentes expériences efficaces au niveau de l’humanisation de la migration ainsi que des bonnes pratiques d’adaptation entre les droits des pays et ceux des personnes. Dans ce contexte, permettez-moi de m’arrêter sur l’expérience marocaine prometteuse mais tout au début de son lancement. Entre la réunion de Casablanca et celle de Tanger, le Maroc s’est transformé d’un pays de transit des immigrés vers le continent européen en terre d’accueil d’émigrés, le nombre de ceux provenant de l’Afrique subsaharienne ayant quadruplé. De même, le Maroc commence à connaître dernièrement une nouvelle catégorie de migrants provenant de l’Orient et du Nord de la Méditerranée, que ce soit à cause des drames résultant de ce que l’on appelle le Printemps arabe ou à cause des répercussions de la crise économique mondiale. Considérant les situations que connaissent ces pays, plusieurs de leurs citoyens immigrent au Maroc légalement ou illégalement transformant ainsi notre pays en destination de séjour et d’installation après avoir été un lieu de transit vers l’Europe. Face à l’augmentation constatée du nombre de migrants, que ce soit de l’Afrique ou de l’Europe et à la lumière du rapport que lui a soumis le Conseil national des droits de l’Homme, Sa Majesté le Roi Mohammed IV a pris l’initiative d’en appeler à une politique globale et nouvelle concernant la question de la migration et de l’asile, selon une approche humaniste respectant les engagements internationaux de notre pays, préservant les droits des migrants à travers des mesures tendant à régulariser leur situation et faciliter leur intégration, en leur permettant l’accès aux opportunités de travail et des conditions de vie décente. Cette initiative a été bien accueillie par des pays directement concernés par cette problématique, surtout les pays de l’Afrique subsaharienne, l’Union européenne, l’Organisation mondiale de la migration et par les différentes organisations onusiennes concernées par le phénomène migratoire et les droits de l’Homme. Ainsi, la régularisation a permis de délivrer des documents officiels à environ vingt-cinq mille migrants illégaux provenant de l’Afrique subsaharienne comprenant la régularisation de la situation et l’octroi du droit au séjour à environ huit cent cinquante réfugiés, reconnus en tant que tels par la représentation du Haut commissariat aux réfugiés. Pour renforcer cette orientation et en marge du dialogue de haut niveau à propos de la migration et du développement, tenu en octobre dernier à New Work lors de l’Assemblée générale des Nations unies, le Maroc a présenté l’initiative dite la « Coalition africaine pour la migration et le développement » qui est une initiative fondée sur une perspective commune africaine, tendant à la protection des droits fondamentaux des migrants et des refugiés et au renforcement du lien entre migration et développement sur la base du partenariat et d’une responsabilité partagée ente les pays sources, les pays transits et les pays d’accueil. Le Maroc dispose aujourd’hui du meilleur cadre juridique dans la région organisant le séjour des étrangers. Nous citons ici la Constitution du Royaume, qui garantit le principe de non discrimination, le droit à l’asile ainsi que l’égalité dans l’exercice des droits entre les citoyens marocains et les étrangers. En outre, le Maroc dispose de la volonté politique nécessaire à la mise en œuvre de l’approche humaniste des situations des migrants. Néanmoins, le Maroc demeure dans le besoin d’un véritable partenariat avec les pays européens, en ce qui concerne la régularisation des situations des migrants, que ce partenariat porte sur l’expertise de ces pays en la matière ou qu’il porte sur l’opération de la régularisation et sur ce qui en résulte comme charge économique et sociale supplémentaire pour un pays souffrant d’une crise aiguë accentuée par les effets négatifs de la crise financière qu’ont connue les pays européens en 2009 et qui a été de nature à pousser les migrants africains à privilégier le séjour au Maroc voire la résorption par le Royaume de ses milliers d’émigrés qui étaient résidents dans les pays de l’Union européenne. Chers Camarades, En mettant à votre disposition cette expérience marocaine ambitieuse dans l’objectif de renforcer les acquis de celle-ci et d’en généraliser les atouts, nous aspirons en même temps aux bienfaits des expériences d’autres pays et à leur échange dans le cadre de notre réunion. Si la problématique de la migration intéresse tous les pays et tous les peuples, nous sommes invités dans le cadre du Comité des migrations à une forte adhésion dans le traitement d’un tel phénomène, et ce afin d’éviter ce qui en résulte comme catastrophes humaines douloureuses et qui interrogent la conscience humaine et l’Internationale socialiste en tant que plus grande organisation politique dans le monde. Je souhaite le plein succès aux travaux de votre réunion ainsi qu’un bon séjour parmi nous et merci de votre attention.
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