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Interprétée par la troupe palestinienne Harah Theatr, de Beit Jala, la pièce revisite les conditions de vie des jeunes nord-africains dans un pays européen comme la Belgique. Jilali, alias Gillo, est menacé d’expulsion de Belgique vers le Maroc, son pays natal. Lui qui avait été épaté par l’eldorado européen n’a plus de repère.
Il n’a plus d’identité. Une étrangeté de l’être dans son sens le plus profond. « Je suis venu m’excuser auprès de vous de ce qu’ont fait mes ancêtres, ce n’est qu’un malentendu historique, je consens votre colonisation… intégrez-moi à votre façon, je veux bien, changez-moi mon nom s’il ne vous plaît pas … je peux être Gilbert, Jacques, Jean à la place de Jilali, pas de problème» , dixit Gillo qui s’exprime dans un pénible monologue à bord d’un avion qui doit le rapatrier chez lui.
Le rôle du personnage principal a été campé par trois comédiens, vu qu’il a plusieurs facettes, plusieurs états d’âme, plusieurs discours. Il reflète ainsi les déchirements d’un être qui est étranger par rapport à tout, même à lui-même.
Il fait appel à sa mémoire d’enfant, aux scènes dramatiques et aux événements d’une gravité extrême. Un sans-papiers, un petit cambrioleur, un amoureux déçu…, autant d’épreuves, il n’en sort enfin que plus lucide et plus libre. On est poussé à rigoler, à pleurer… le tout dans un cadre dramatique. Car il s’agit avant tout d’un acte cathartique, salutaire. Gillo n’évoque en effet ses démons que pour s’en affranchir.
“Bye-Bye Gillo” a été sélectionné par le projet de dramaturgie arabe contemporaine, financé par l’Union européenne. Il a d’ailleurs remporté en 2011 le deuxième prix au Concours international du monodrame arabe des Emirats.
Epris de cette culture marocaine populaire et savante, Adnan qui est un médiateur culturel incontournable en Belgique, a su faire la synthèse des acquis littéraires de sa première jeunesse, et des autres formes de la pensée occidentale.