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"Je pense qu'il serait très difficile de conclure un accord s'ils exercent de la violence, (...) si c'est une autre place Tiananmen", a déclaré M. Trump à des journalistes dans le New Jersey (nord-est des Etats-Unis) alors que des centaines de milliers de manifestants pro-démocratie ont à nouveau défilé dimanche à Hong Kong.
"Je crois que ce serait très difficile à faire s'il y avait de la violence", a ajouté le président.
Les manifestations se succèdent à Hong Kong depuis plus de deux mois et la Chine a récemment durci le ton, faisant redouter une répression comme celle de juin 1989 à Pékin, lorsque l'armée chinoise avait mis fin au mouvement pro-démocratie mené par des étudiants en faisant des centaines voire plus d'un millier de morts. Si une telle situation se répétait à Hong Kong, "je crois qu'il y aurait un sentiment politique énorme" qui porterait à "ne rien faire" dans le domaine des négociations commerciales avec la Chine, a déclaré M. Trump.
Le président des Etats-Unis a de nouveau exprimé son souhait que la crise de Hong Kong ait une issue pacifique. "J'aimerais beaucoup voir cela résolu d'une manière humaine", a-t-il dit, appelant le président chinois Xi Jinping à négocier avec les contestataires.
M. Trump a fait ces déclarations alors que son principal conseiller économique, Larry Kudlow, a assuré dimanche matin que Washington et Pékin tentaient activement de remettre sur les rails les négociations pour mettre un terme à la guerre commerciale qui les oppose et agite les marchés.
Des entretiens téléphoniques sont prévus pour les dix prochains jours, et s'ils sont fructueux, des négociations sino-américaines à un niveau plus élevé pourraient reprendre, a précisé M. Kudlow.
Alors que M. Trump était de plus en plus critiqué à Washington pour une position jugée trop prudente sur la crise de Hong Kong, l'administration américaine a haussé le ton depuis le milieu de la semaine.
Les Etats-Unis sont "très préoccupés" par "les mouvements paramilitaires chinois" à la frontière avec Hong Kong et appellent la Chine à "respecter le haut degré d'autonomie" de l'ex-colonie britannique, a déclaré mercredi le département d'Etat.
"Nous condamnons la violence et exhortons toutes les parties à faire preuve de retenue, mais restons déterminés dans notre soutien à la liberté d'expression et à la liberté de réunion pacifique à Hong Kong", a dit un porte-parole de la diplomatie américaine.
"Les Etats-Unis exhortent fermement Pékin à respecter ses engagements contenus dans la déclaration conjointe sino-britannique (de 1984, encadrant la rétrocession intervenue en 1997) afin de permettre à Hong Kong d'exercer un haut degré d'autonomie", a insisté le porte-parole américain.
Un quotidien chinois a fait vendredi une rare allusion à la répression de Tiananmen, sujet tabou en Chine, pour expliquer qu'une éventuelle intervention armée à Hong Kong ne serait pas une répétition du carnage commis en 1989 par les militaires chinois.
"Pékin n'a pas décidé d'intervenir par la force afin de mater les émeutes à Hong Kong, mais cette option est à l'évidence à sa disposition", a averti dans un éditorial le quotidien de langue anglaise Global Times.
Mais même si le régime communiste décidait d'envoyer l'armée contre les manifestants, "l'incident à Hong Kong ne sera pas une répétition de l'incident politique du 4 juin en 1989", a assuré le quotidien.
Avant Donald Trump, son conseiller à la sécurité nationale John Bolton a évoqué la répression de la place Tiananmen pour appeler la Chine à la modération.
"Les Chinois doivent faire très attention aux mesures qu'ils prennent, parce que les Américains se souviennent de la place Tiananmen", a déclaré M. Bolton dans un entretien à Voice of America diffusé jeudi.
"Ils se souviennent de l'homme debout face à une file de tanks. Et ils se souviennent de la répression du gouvernement chinois en 1989. Ce serait une grosse erreur de créer de nouveaux souvenirs comme ceux-là à Hong Kong", a insisté M. Bolton.