Nommé mardi commissaire européen au Commerce, le Letton Valdis Dombrovskis s'est forgé, en six ans passés à la Commission, la réputation d'un homme sérieux et compétent, rompu aux questions économiques, mais desservi par une image austère. Ancien premier ministre de Lettonie, il est parvenu, sans coup d'éclat, à tracer sa route à Bruxelles, où il est arrivé en 2014, jusqu'à devenir fin 2019 l'un des trois "vice-présidents exécutifs" de l'équipe composée par la nouvelle présidente Ursula von der Leyen --un titre qu'il conservera. Après cinq ans à s'occuper de l'euro, cet homme de droite était depuis un an en charge de l'Economie au service des personnes", un portefeuille où il chapeautait d'autres commissaires --tout en gardant la responsabilité de la finance. Le visage rond, d'immuables lunettes rectangulaires et une raie impeccable sur le côté, Valdis Dombrovskis est un habitué des réunions des ministres des Finances de l'UE. Le très placide Valdis Dombrovskis, bourreau de travail à l'éternel visage poupin, s'affirme ainsi comme une pièce centrale de l'exécutif européen. Sa nomination est une revanche pour ce tenant d'une ligne austéritaire, déjà membre de la Commission Juncker de 2014 à 2019, au sein de laquelle, en charge des services financiers, il aura perdu bien des arbitrages face à un Pierre Moscovici soutenu par Jean-Claude Juncker. Tout en préparant avec fermeté la sortie de la City du système financier communautaire, il aura su creuser ces dernières années les sillons de l'Union bancaire et du marché unique des capitaux, que Maireed Mc Guiness doit désormais finaliser sous sa supervision. C'est bien le Letton, artisan en 2014 de l'adoption de l'euro par son pays, qui continuera de représenter la Commission européenne à l'Eurogroupe, qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, a précisé Ursula von Der Leyen. Sa nomination est aussi un pari. S'il a démontré toute sa carrière une réelle habileté politique, Valdis Dombrovskis manque d'expérience dans le portefeuille qui lui revient. Ses précédents postes au sein de la Commission l'ont toutefois amené à négocier l'accord sur les investissements que l'UE cherche à conclure avec la Chine et il a participé aux travaux visant à réformer l'Organisation mondiale du commerce (OMC), rappelle son entourage. En conférence de presse, il répond inlassablement aux journalistes dans un anglais monocorde, sans trait d'esprit, mais parfois aussi sans langue de bois. A ses anciens postes de commissaire, il était, entre autres, chargé de négocier l'accord sur les investissements que l'UE cherche à conclure avec la Chine et avait suivi les travaux visant à réformer l'Organisation mondiale du commerce (OMC), rappellet-on dans son entourage. "Il a aussi beaucoup travaillé avec les Etats-Unis, sur les décisions financières, les marchés financiers, le blanchiment d'argent... On a eu beaucoup de contacts avec (le secrétaire américain au Trésor Steven) Mnuchin", souligne-t-on de même source. A l'époque de son arrivée au pouvoir en 2009, dans ce petit pays balte méfiant envers la Russie en raison de leur histoire, il était à 37 ans le plus jeune Premier ministre d'Europe. Il avait annoncé sa démission en novembre 2013 après l'effondrement du toit d'un supermarché à Riga qui avait fait 54 morts. Aujourd'hui encore, il détient le record de longévité au poste de Premier ministre depuis le retour de la Lettonie à l'indépendance en 1991. Il est resté populaire dans son pays, grâce à une image d'homme politique honnête, et ce, malgré la douloureuse cure d'austérité imposée par un plan de sauvetage international quand il était aux manettes. Sa gestion de la crise lui avait cependant permis de gagner le respect de ses pairs européens, en particulier de la chancelière allemande Angela Merkel. Ce physicien de formation a par ailleurs été l'artisan de l'adhésion de la Lettonie à la zone euro, à laquelle ce pays de deux millions d'habitants a adhéré le 1er janvier 2014, malgré une opinion publique très réticente. Tour à tour économiste en chef de la Banque centrale lettone, député européen ou ministre des Finances, Valdis Dombrovskis, 49 ans, parle anglais, allemand, russe et a des connaissances d'espagnol. Il dit apprécier le basket, sport roi dans les pays baltes, ainsi que le ski et la plongée. Il aime les films américains des frères Coen et affiche son éclectisme en matière musical, entre les groupes de pop britannique Depeche Mode et de métal industriel allemand Rammstein.
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Dombrovskis, un poids lourd de la Commission pour redémarrer le commerce européenLibé
Mercredi 9 Septembre 2020
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