"On parle de l'Espagne, de l'Allemagne ou des Pays-Bas mais je pense que nous serons un outsider intéressant", a déclaré Advocaat à la presse moscovite.
Cet entraîneur de 64 ans au palmarès bien garni tourne sans doute en Pologne et en Ukraine la dernière page de sa carrière au plus haut niveau international. Car à la fin du tournoi, Dirk Nicolaas "Dick" Advocaat s'en ira terminer sa carrière aux Pays-Bas, au PSV Eindhoven, où il vient de signer pour trois saisons et où il avait déjà travaillé de 1995 à 1998, remportant un titre de champion et une Coupe nationale.
En 30 ans sur le banc, Advocaat a sacrément bourlingué depuis ses débuts en tant qu'adjoint en équipe des Pays-Bas. De 1990 à 1992, Advocaat est l'assistant de Rinus Michels, l'un des plus grands entraîneurs de l'histoire, l'inventeur du football total dans les années 70.
Ce poste aux côtés du "Général", vaut son surnom à Advocaat: le "Petit Général" quand d'adjoint il devient entraîneur principal des Oranje de 1992 à 1994, emmenant l'équipe néerlandaise jusqu'aux quarts de finale du Mondial aux Etats-Unis.
7 millions d'euros
La carrière d'Advocaat est lancée. Bien qu'il soit comme son mentor Rinus Michels un adepte du football offensif, Advocaat se distingue également par sa rigueur, son sens de la discipline.
Ce style fait le bonheur de plusieurs clubs (PSV, Glasgow Rangers, Mönchengladbach, Zenit, AZ Alkmaar) ou équipes nationales (Pays-Bas, Emirats Arabes Unis, Corée du Sud, Belgique et Russie).
Champion dans trois pays (Pays-Bas, Ecosse et Russie), demi-finaliste de l'Euro-2004 avec les Pays-Bas, Advocaat possède un palmarès enviable dont les plus belles lignes ont été écrites avec le Zenit Saint-Pétersbourg de 2006 à 2009. Championnat et Coupe de Russie, Coupe de l'UEFA et Supercoupe d'Europe: les méthodes du Néerlandais font merveille au pays des tsars. Et le club russe est alors cité en exemple pour son jeu rapide et spectaculaire. Au moment de se choisir un sélectionneur pour la campagne qualificative à l'Euro-2012, les dirigeants de la Fédération russe font appel à lui pour succéder à son compatriote Guus Hiddink. En mai 2010, Advocaat rompt le contrat qu'il a signé quelques mois plus tôt avec la Belgique pour s'engager avec la Russie où il perçoit 7 millions d'euros par an. Les dirigeants belges sont furieux, qualifient le Néerlandais de vénal, comme l'avait fait quelques années plus tôt le président de la Fédération australienne après un accord rompu par Advocaat pour des raisons pécuniaires.
Le Néerlandais assure pourtant la main sur le coeur qu'il a accepté le défi russe "pour des raisons sportives uniquement", estimant être capable d'amener la Russie "dans le dernier carré d'un grand tournoi".