Diana Holding s’offre une partie du capital de Belvédère

C’est, d’ores et déjà, officiel. Le groupe marocain Diana Holding devient actionnaire à hauteur de 13,14% du capital du groupe français Belvédère en détenant désormais pas moins de 13,02% des droits de vote.

Ainsi, depuis le début du mois d’octobre courant, le patron des Celliers de Meknès, en l’occurrence Brahim Zniber, est devenu actionnaire de référence du groupe de vins et spiritueux Belvédère, qui commercialise des marques de renom à l’instar de Sobieski (devenue la 7ème marque mondiale de Vodka premium), le whisky William Peel (la première marque en France avec 16% de parts de marché), les liqueurs Marie Brizard (qui compte dans son gousset notamment les vins Moncigale et la tequila latino-américaine San José).

En fait, avec ce rachat, le groupe agro-industriel marocain fait d’une pierre deux coups. Il monte en force certes mais non sans sauver la mise au grand groupe français présent en Europe et aux Etats-Unis avec des implantations locales fortes.

En décodé, Belvédère avait accumulé des pertes colossales nettes au cours des dernières années notamment en 2010 et 2012. Toutefois, s’il est vrai que ce groupe français a connu un regain d’optimisme en 2013 avec des bénéfices de l’ordre de 190,2 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 859 millions d'euros, il a, tout de même, connu une année 2013 très mouvementée, marquée essentiellement par une procédure de redressement judiciaire ainsi que le départ de ses fondateurs, à savoir Jacques Rouvroy et Christophe Trylinski. 

Le concourt non négligeable de Diana Holding intervient ainsi à point nommé, soit un an après le départ du capital du fonds d’investissement américain Oaktree. Pour rappel, ce fonds avait pris le contrôle de Belvédère pour un temps, à l'issue d'une bataille acharnée qui avait duré près de quatre ans, entre les créanciers de l'entreprise et ses dirigeants.

De fil en aiguille, le groupe marocain ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, bien au contraire, il nourrit et affiche de grandes ambitions. En effet, dans une déclaration à l'Autorité des marchés financiers (AMF), datée du 3 octobre courant, l'entreprise marocaine déclare, dans le pipe, son intention de conforter sa position d'actionnaire et d'influer sur le développement du groupe français notamment via sa participation au sein du conseil d'administration.

A l’issue de cette participation au capital, Rita Maria Zniber, PDG de Diana Holding a déclaré : "Nous cherchons à mettre en oeuvre des partenariats à l'international à la fois pour transformer des marques régionales fortes en marques internationales, mais aussi aider des marques internationales à s'implanter sur des zones de distribution à fort potentiel de développement". Le la est ainsi donné. Diana Holding, qui est l'un des premiers acteurs du secteur agro-industriel du Maroc, actif dans la viticulture (Celliers de Meknès), est aussi omniprésent dans la production d'huiles alimentaires et de fruits, la distribution, l'élevage et l'embouteillage. Le groupe, qui emploie près de 6 500 collaborateurs, réaliserait un chiffre d'affaires supérieur à 3 milliards de dirhams (340 millions de dollars).