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Sajid a quitté la salle sans regarder personne. Il est sorti d’un pas décidé, la tête haute et le visage crispé. La réunion du conseil a été atroce, dira-t-il : «La moitié des membres me déteste et l’autre moitié me hait». De toute évidence, il a dû se sentir humilié. Il lui a donc fallu réagir et vite.
Une conférence de presse improvisée a été organisée au premier étage de la wilaya de la capitale économique.
Accompagné des membres de sa majorité composée du PJD et du RNI, le maire de Casablanca a fait une intervention qui n’a duré que quelques minutes. L’homme est connu pour maitriser les arcanes de la langue de bois. Il a parlé de tout et de rien avant d’informer les journalistes qu’un communiqué sera publié prochainement. Concernant quoi ? Personne ne sait.
Exaspérés et à bout de nerfs, les élus de l’opposition n’ont pas digéré la sortie du président du Conseil de la ville. Ils ont tempêté contre ce qu’ils ont considéré comme une tentative de les marginaliser. Ce n’est pas un hasard s’ils ont tiré sur Sajid à l’arme lourde.
Leur riposte ne va pas tarder. Une conférence de presse a été improvisée par eux aussi à la grande salle de la wilaya. Mohamed Ibrahimi de l’USFP a été le premier à prendre la parole. Il ne va pas aller par quatre chemins. Il a réclamé haut et fort la présence du directeur général de la Lydec, seul capable, selon lui, de répondre aux questions des élus sur ce qui est advenu Casablanca la nuit du 29 et 30 novembre.
M Ibrahimi s’est interrogé si M. Ermenault aura le courage d’éclairer la lanterne des élus casablancais sur le volume des investissements réalisés par sa société et sur le sort des montants que son entreprise a perçus au titre de l’aide technique ainsi que sur les mesures préventives prises pour anticiper la catastrophe.
L’élu du Maârif a rappelé que pendant 12 ans d’existence dans la capitale économique, la Lydec ne s’est dotée que de trois nouveaux camions de curage, se contentant des 12 véhicules hérités de la défunte Régie autonome de distribution d’eau potable et d’électricité.
Idem pour Mostafa Rahin, élu du PAM qui n’a pas fait dans la dentelle. Il a accusé la présidence du Conseil d’établir des relations personnelles et d’intérêts avec la direction de la Lydec et affirmé que certains membres du bureau de l’actuel Conseil, notamment ceux qui sont promoteurs immobiliers bénéficient gratuitement du raccordement aux réseaux d’eau potable et d’électricité en contrepartie de leur silence et de leur complicité. Pire, la société française aurait, selon lui, financé les campagnes électorales de ces élus. « La Lyonnaise des eaux de Casablanca semble dessiner à sa convenance la carte politique de la ville », a-t-il lâché. Session extraordinaire du Conseil de la ville
L’absence de la Lydec aiguise la fronde des élus casablancais
Suite de la première
M. Rahin a enchaîné les charges et les coups. L’élu du PAM pense que le rapport du Service permanant de contrôle (SPC) ne verra pas le jour, car il impute la responsabilité des inondations des 29 et 30 novembre à la Lydec et, du coup, sa sortie pourra causer du tort à cette dernière puisqu’il pourra constituer un argument juridique solide entre les mains des citoyens qui comptent intenter un procès à la société française. «La publication de ce rapport peut coûter cher à la Lydec. Des sommes colossales seront exigées d’elle en cas de condamnation par la justice», a-t-il soutenu.
Toujours sur le même registre, Bouchta Eljamaai du Parti de l’Istiqlal a considéré que le refus du DG de la Lydec d’assister aux travaux de cette session extraordinaire est une insulte à l’égard du Conseil et des élus de la ville.
Il a accusé Sajid d’être complice de cette absence. A preuve, les courriers échangés entre les deux hommes les 16 et 23 décembre et qui indiquent que Sajid a donné le choix à Jean-Pierre Ermenault d’assister personnellement ou de se faire représenter à la réunion alors que les élus ont exigé sa présence. Le hic est que ce dernier a accepté de se présenter uniquement devant la Commission de suivi ou n’importe quelle commission spéciale et non devant les élus de la ville. Et la cause est claire, il évite à tout prix de rendre des comptes, a-t-il conclu.