Deux naufrages en mer Egée font une vingtaine de morts


Samedi 23 Janvier 2016

Deux naufrages en mer Egée font une vingtaine de morts
Au moins 21 personnes, dont huit enfants, ont péri vendredi matin dans deux naufrages successifs au large des îles de Farmakonissi et Kalolimnos en mer Égée tandis que d'autres migrants sont portés disparus, a indiqué la police portuaire grecque.
 Les garde-côtes poursuivaient leurs recherches dans la matinée alors que le nombre exact de disparus restait inconnu, mais pourrait être de plusieurs dizaines selon les témoignages des rescapés, partis des côtes turques, a-t-on précisé de même source. Au total, 74 personnes ont pu être sauvées.
Après le premier naufrage, survenu vers 00H30 GMT, dans la nuit de jeudi à vendredi, les corps de six enfants et d'une femme ont été repêchés par les gardes-côtes. 48 personnes ont réussi à sortir saines et sauves sur les côtes de Farmakonissi après que leur bateau se soit échoué sur des rochers, selon la police portuaire.
Quelques heures plus tard, une autre embarcation a chaviré au large de l'îlot de Kalolimnos et la police portuaire avait repêché en début de matinée 14 dépouilles. Il s'agit de deux enfants, neuf femmes et trois hommes, a-t-elle précisé.
 Au total 26 personnes ont survécu à ce deuxième naufrage. Elles ont rapporté que des dizaines de personnes se trouvaient à bord, embarquées des côtes proches turques. Les opérations de recherche de la police portuaire se poursuivaient dans la matinée, assistées d'un hélicoptère de l'Agence européenne de surveillance des frontières, Frontex.
 Jeudi, au moins 12 migrants, dont des enfants, sont morts noyés au large des côtes occidentales de la Turquie après le naufrage de leur bateau qui tentait de rejoindre les îles grecques. Les garde-côtes turcs ont pu sauver 28 personnes.
 Malgré les conditions météorologiques hivernales, les arrivées sur les îles grecques de migrants à bord d'embarcations de fortune en provenance des côtes turques et à destination de l'Europe occidentale se poursuivent sans relâche depuis le début de l'année.
 Selon des estimations de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 77 personnes sont mortes dans ces traversées pour la seule période du 1er au 18 janvier.
 Depuis le début de l'année, l'OIM a dénombré 31.000 arrivées sur les îles grecques, soit 21 fois plus qu'en janvier 2015. C'est clairement désormais la route privilégiée par les migrants. Seuls quelques centaines sont passés par la Méditerranée dans le même temps.
Par ailleurs, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Sebastian Kurz, affirme que son pays avait voulu lancer "un appel à Bruxelles" pour que l'Europe se réveille, en décidant unilatéralement d'un plafond d'accueil des migrants, dans une interview au quotidien Bild vendredi.
 "Avant tout, notre action nationale est un appel au réveil de Bruxelles", a expliqué le ministre qui croit "sur le long terme à une solution européenne".
 "Mais tant qu'elle n'est pas là", a-t-il tempéré, "c'est à nous-mêmes de nous protéger".
 L'Autriche a annoncé mercredi vouloir fortement limiter le nombre de migrants sur son sol, en instaurant un plafond annuel d'accueil.
 Cette décision "peut avoir un effet domino", souligne le ministre qui constate que "déjà hier (jeudi) la Serbie et la Macédoine ont annoncé des contrôles plus stricts à leurs frontières".
 Dans une autre interview, au Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), il poursuit en jugeant que la décision autrichienne et l'effet domino qu'elle entraîne peuvent mettre l'Europe au pied du mur et donc accélérer les choses.
 "Les moyens nationaux que nous sommes contraints de mettre en oeuvre peuvent même avoir un effet positif pour la recherche d'une solution européenne", dit-il.
 "Maintenant la pression va monter sur l'Europe pour aboutir à une solution commune", a estimé M. Kurz, regrettant que certains pays ne se soient pas suffisamment sentis concernés par le problème ces derniers mois.
 "Pour la Grèce par exemple, c'était très confortable", a-t-il jugé, considérant que les migrants ne faisaient que passer par ce pays.
 "Si le problème affecte plus durement ces pays car ils peuvent devenir des destinations (pour les réfugiés), cela peut conduire plus facilement à ce qu'ils aient intérêt à une solution européenne", a déclaré M. Kurz.


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