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Ainsi, c’est la Place casablancaise, dans un avis publié sur son site web, qui a annoncé que "suite à la demande du Conseil déontologique des valeurs mobilières, la cotation des titres du raffineur marocain a été suspendue depuis avant-hier, jeudi 6 août courant, et ce en attente de publication d'informations importantes".
SAMIR, la seule raffinerie du Maroc, est actuellement dans la panade. Cette situation est provoquée, expliquent des professionnels du secteur, par l'incapacité financière de l'entreprise à s'approvisionner en matières premières. Et ce n’est pas tout. Le pétrolier a, d’ores et déjà, suspendu ses activités de raffinage et de distribution, selon des sources au sein du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) relayées par différents médias. En clair, la même source révèle que c’est une forte pression de la part des fournisseurs qui ne sont toujours pas payés ainsi que les engagements financiers qui sont aujourd’hui arrivés à échéance, qui ont acculé la SAMIR à rendre les armes. Et pour sortir de ce bourbier, elle aura la tâche ardue et il ne s’agira pas également pour d’autres secteurs d’une promenade de santé non plus.
En effet, même si les autorités ainsi que les professionnels se veulent rassurants en affirmant avoir pris toutes les dispositions pour garantir l'approvisionnement du marché, et ce grâce aux capacités de stockage déjà mises en place, il faut prendre en considération que ladite société, qui a clôturé la séance de la veille sur un repli de 10% de ses actions, a rendu public dans un communiqué que «l'approvisionnement de la raffinerie en pétrole brut enregistrera un retard en raison de la situation sur le marché international et des difficultés financières de la société».
Le raffineur poursuit que ce retard entraînera l'arrêt de certaines unités de production mais les livraisons de la société en produits raffinés continueront en fonction des stocks disponibles et ce, jusqu'à la reprise totale des unités de production prévue vers mi-août.
Toujours est-il, d’aucuns savent que la situation était devenue alambiquée pour ce pétrolier qui a enregistré des contre-performances ces dernières années. En effet, à fin 2014, SAMIR avait annoncé un chiffre d’affaires de 44,3 milliards de DH contre 49,2 MMDH et plus de 55 milliards en 2012. Et le trend baissier a continué pour dévoiler une perte de 2,5 MMDH à la fin de l’année dernière.
Et pourtant, le top management de la SAMIR, en l’occurrence Jamal Ba-Amer, affichait un optimisme sans faille à peine en avril dernier.
Pour mémoire, le DG de Samir avait avancé plusieurs explications sur les colonnes de notre confrère L’Economiste, notamment que «la chute spectaculaire du cours du pétrole a fortement altéré les résultats des opérateurs», relevant que son entreprise représente un investissement de confiance pour l’Etat. Et de préciser que le groupe amortit énormément le choc de la baisse du prix du baril sur les finances du Maroc. «Sans l’existence de la raffinerie, les conséquences des troubles politiques et économiques de la région pèseront sur la conjoncture nationale», avait-il fait savoir signalant, dans la foulée, que le Groupe évolue certes avec une trésorerie assez serrée mais que les efforts pour apurer les dettes allaient bon train. «Nous espérons obtenir plus de facilités pour réduire notre niveau d’endettement et sur un plus long terme. L’éventualité d’une augmentation de capital est sur la table avec l’actionnaire principal», soulignait-il avant de mettre en exergue des négociations en cours avec un fonds d’investissement international pour un éventuel renforcement des fonds propres ainsi que des négociations entamées avec différentes banques de la place. Ainsi, au moment où le pétrolier s’est fixé comme objectif de présenter un plan de financement au cours du second semestre de l’année 2015 afin de permettre à l’entreprise de rétablir ses équilibres financiers et qu’il ambitionnait de doubler le chiffre des ventes pour cette année, il y a eu un revirement de situation et les choses ne se sont pas déroulées comme prévu pour celui-ci.
Pour rappel, l'essentiel de la fourniture en carburants du Royaume a longtemps été assuré par la raffinerie Samir, ex-groupe public détenu aujourd'hui par un investisseur saoudien qui a relancé son activité distribution (SDCC). Et bien qu’elle soit spécialisée dans le raffinage, la Samir s’occupe également du transport des produits pétroliers via sa filiale TSPP.