Une voiture, dans laquelle circulaient les deux hommes, a été visée mardi soir par un drone dans la localité de Qotn, tuant ses deux occupants, dont les corps ont été déchiquetés, ont précisé ces sources.
Seuls les Etats-Unis disposent de drones dans la Péninsule arabique et les attaques de ce type n'ont pas cessé au Yémen en dépit de la guerre entre rebelles chiites pro-iraniens et forces progouvernementales soutenues par une coalition militaire arabo-sunnite menée par l'Arabie saoudite.
Les Etats-Unis considèrent Al-Qaïda au Yémen comme la branche la plus dangereuse du réseau.
Al-Qaïda a profité du chaos créé par l'escalade du conflit yéménite en mars 2015 pour s'emparer le mois suivant de Moukalla, grande ville du Hadramout et berceau de la famille de feu Oussama Ben Laden, fondateur du réseau jihadiste sunnite.
Bien implanté depuis des années dans le Sud, Al-Qaïda est désormais concurrencé sur son territoire par le groupe Etat islamique (EI) qui a mené ces derniers mois une série d'attentats meurtriers, notamment à Aden, capitale "provisoire" du gouvernement reconnu par la communauté internationale.
Par ailleurs, près de 100.000 Ethiopiens et Somaliens ont fui au Yémen en 2015 malgré le conflit qui ravage ce pays, a indiqué mardi l'ONU, qui met en garde contre les dangers de la traversée de la Mer Rouge.
"C'est extrêmement dangereux tant concernant le trajet que la situation qu'ils (les réfugiés) trouvent au Yémen", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), Adrian Edwards.
Le dernier drame remonte au 8 janvier avec le naufrage d'une embarcation surchargée transportant 106 personnes: 36 avaient péri noyées et 70 avaient survécu.
L'an passé, 95 candidats à l'émigration ont péri lors de la traversée, faisant de 2015 la seconde année la plus mortelle sur ce trajet, selon M. Edwards.
Ce nombre élevé de morts reflète la masse de gens tentant de gagner le Yémen bien que le pays ait sombré dans une guerre civile brutale.
D'après les derniers chiffres du HCR, 92.446 personnes sont arrivées par bateau au Yémen dont les deux tiers depuis que le conflit s'est intensifié en mars dernier.
C'est l'un des bilans annuels les plus élevés depuis plus d'une décennie, a souligné le HCR, précisant que près de 90% (82.268) viennent d'Ethiopie, les autres de Somalie.
M. Edwards a déploré que les "gens ne semblent toujours pas informés de la gravité de la situation yéménite", où environ 6.000 personnes, dont la moitié des civils, ont été tuées depuis la dégradation du conflit avec la campagne de bombardements des rebelles menée par l'Arabie saoudite.
Le pays compte plus de 2,5 millions de déplacés internes tandis que 168.000 personnes ont fui le Yémen depuis mars, selon l'ONU.