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Cette rencontre qui s'inscrit dans le cadre de l'adhésion d'Attac Maroc-CADTM à la semaine d'action contre les Institutions financières internationales (IFI), a pour objectif de lancer le débat sur la dette publique marocaine, son histoire, les choix des décideurs politiques concernant sa gestion et son impact sur l'évolution politique, économique, sociale et culturelle du pays.
Les organisateurs estiment que ce débat est peu ou pas abordé par les médias marocains et qu'il relève du tabou ou au mieux du débat d'initiés. « Notre modeste action veut porter ce débat avec franchise sur la place publique, le simplifier et le rendre accessible à la population. Car la dette et sa gestion décident du sort de notre peuple pour des générations futures», a affirmé un communiqué d'Attac Maroc.
Au début de cette rencontre, Najib Akesbi, économiste et professeur à l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, a mis en exergue la présence forte et effective de la Banque mondiale (BM) dans les rouages de la décision économique marocaine depuis les années 60. Il estime qu'elle est l'instigatrice de tout programme, politique, plan ou décision économique, soit en inspirant les décideurs économiques et politiques marocains, soit à travers le financement des projets.
L'intervenant pense que la présence des Institutions financières internationales (IFI) va durer encore et ne semble pas se terminer de sitôt, même si elle a changé d'apparence. « Les relations entre les politiques internes et les IFI sont devenues plus étroites et solides. L'Etat a intériorisé la politique de ces institutions. Il anticipe même les attentes de ces institutions. Celles-ci n'ont plus besoin comme dans les années 70 et 80 d'une tutelle directe.», a-t-il expliqué avant d'ajouter que pour leur part, les IFI ont changé leurs modes opératoires, en orientant les choix stratégiques et les décisions à travers des études, des rapports.
Evoquant la question des Programmes d'ajustements structurels (PAS), dictés par la BM et le Fonds monétaire international, M. Akesbi a expliqué que depuis les années 80, un silence sordide entoure ces programmes, mais les PAS ne sont pas terminés pour autant, même si le Maroc a déclaré officiellement sa sortie de ce programme en 1994. Car, selon M. Akesbi, l'esprit et l'essence de ce programme sont toujours palpables dans les choix stratégiques économiques. L'intervenant a cité les deux piliers de cette politique, à savoir la libéralisation des échanges et le désengagement de l'Etat.
Pour sa part, Mimoun Rahmani, militant d'ATTAC et membre de son conseil scientifique, a mis l'accent sur la réalité de la pauvreté et la dette publique au Maroc. Il a décrit, chiffres à l'appui, l'état des lieux. M. Rahmani a indiqué que les dettes publiques marocaines (externes et internes) sont en constante augmentation. Elles sont passées de 274 milliards de DH en 1991 à 430 milliards de DH en 2009.
La dette interne a atteint 278 milliards de DH en 2009, soit le double de la dette publique extérieure qui est passée à 152 milliards de dollars en 2009, soit une augmentation de 13.4% par rapport à 2008. La dette publique extérieure représente 20.8% du PIB et 54.6% des recettes de paiement.
Evoquant la question du service de la dette, l'intervenant a noté qu'il absorbe annuellement, plus de tiers du budget de l'Etat. Il est à 99.8 milliards de DH, soit +6.5% par rapport à 2008. « Le service de la dette équivaut à dix fois le budget de la santé, le double de celui de l'éducation nationale et l'enseignement supérieur et représente 57% des recettes fiscales », a-t-il conclu.