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Le département sanitaire qui se contente de lancer des réformes ne fournit aucun effort pour leur assurer un bon suivi. Ce qui engendre toutes les défaillances qui touchent le secteur. Le CHU de Casablanca qui a essuyé bon nombre de critiques ces derniers mois est un exemple significatif. Libé a reçu un CD-ROM qui porte des vidéos exclusives choquantes de la part d’un parent d’une femme qui a perdu son bébé mort-né à la maternité de l’hôpital. Cette maternité, comme le montre la vidéo qui réfute tous les discours optimistes et flatteurs des responsables, est loin d’être au diapason des attentes des citoyens. C’est un réel bocal de saleté, de corruption et de traitement inhumain envers des femmes dont le seul crime est d’avoir pensé un jour accoucher à l’hôpital Ibn Rochd. Certaines ont même regretté l’idée d’avoir un enfant. Les vidéos dont nous disposons, présentent une réalité que seuls ces femmes et leurs proches découvrent au quotidien. «Ceci n’est pas un hôpital. C’est un piège à rat. Les saletés et les mauvaises odeurs envahissent les lieux. Le bakchich est monnaie courante. Les agents de sécurité pénètrent à tout moment dans les lieux sans le moindre respect pour l’intimité des femmes abandonnées à leur sort sans aucun suivi médical ni soins.», crie la sœur d’une mère qui partage son lit avec deux autres. Un témoignage étayé par les mêmes vidéos qui illustrent des décors répugnants : entassées sur des lits, les mères sont regroupées par trentaine dans des pavillons étroits de 50 m_. Elles utilisent leurs moyens du bord pour s’accrocher à la vie et assurer la protection nécessaire de leurs bébés. Ces derniers sont exposés à tous les malheurs du monde. Ils ont découvert ce monde, entre les pieds de leurs mères et leurs voisines du lit. Ils inhalent les mauvaises odeurs. Ils sont lavés avec de l’eau froide dans des toilettes dignes de décharges publiques. Dans les quatre coins des salles de bains, sont entassées les ordures. Les taches de sang par terre et sur les murs côtoient des tas de chiffons et des sacs de plastique éparpillés un peu partout. En somme, ce n’est absolument pas beau à voir. Dans les couloirs sales et désertés par le personnel, le va-et-vient est régulier. C’est le lieu des «transactions» pour un service spécial offert par quelques membres du personnel. Les mères sont contraintes de payer cher leur droit à un peu d’humanité. Et comme le précise ce père dont la femme est hospitalisée dans cette maternité, «ici l’humanité est payante, la vie n’a pas de valeur et le personnel est plus dur que les gardiens de prison». Est-ce possible? «Oui. Pour entrer, il faut payer. Pour être reçu, il faut payer aussi. Et pour s’en sortir vivant, avec le moins de séquelles, il faut prier le bon Dieu après avoir payé cher. Certains ont perdu leurs femmes et leurs enfants dans cette maternité. Ils ont été même tabassés par les gardiens et les infirmiers pour avoir protesté contre ce traitement inhumain que subissent les mères et leurs bébés», explique avec amertume, un autre père affligé par la perte de son bébé mort-né depuis plus d’une semaine. La situation est plus grave. L’administration se contente de véhiculer le discours lénifiant du ministère sans se soucier des vies humaines. Des dizaines de réclamations ont été adressées dernièrement à la direction de l’hôpital, au délégué régional de la Santé, au ministère, etc. Il paraît que la politique du statu quo et du mea culpa semblent être deux pratiques favorites des responsables. D’après un observateur avisé, «améliorer les choses, c’est changer complètement de mentalité. Ce qui n’est pas facile dans un secteur qualifié d’hydre à plusieurs têtes».