Des milliards de centimes en jeu : Le directeur général d’eFloussy incarcéré et son associé auditionné


Rida ADDAM
Lundi 14 Mars 2011

L’incarcération de Karim Boukaa, directeur général d’eFloussy, jeudi dernier, a quelque peu soulagé les 540 jeunes promoteurs franchisés en grogne depuis plus d’une semaine. Poursuivi dans le cadre de cette grande affaire qui ne tarderait pas à faire tomber d’autres têtes, Boukaa risquerait une lourde peine. Il est à la fois poursuivi par plusieurs organismes financiers de la place. Il leur devrait des dizaines de millions de DH. Son associé, Abdelkarim Rahal Essoulami (Groupe Rahal) l’accuse, lui, de détournement de fonds. Les créanciers de Boukaa ont eu gain de cause dans les différents procès intentés à eFloussy et au gérant de l’entreprise. Une responsabilité qu’il partagerait avec son associé Rahal qui, aux yeux des franchisés, aurait participé à leur malheur. D’après eux, les banques et l’Etat avaient bien accordé des fonds et des avantages à eFloussy sous la garantie des biens du principal associé Rahal (Groupe Rahal). Sur ce, Abdelkarim Rahhal serait écouté par la BNPJ le lendemain de l’arrestation de son associé Boukaa. Certains observateurs avertis se seraient rangés à l’hypothèse des jeunes promoteurs en sit-in devant le siège de la société et le ministère de la Justice depuis plusieurs jours. A les en croire, «les deux associés sont coupables. Nous avons été arnaqués. Ils nous ont soutiré quelque 180.000 DH chacun pour une franchise déjà payée par l’Etat dans le cadre des accords signés entre eFloussy et les responsables, à savoir l’Anapec et le ministère de tutelle.»
Rappelons que le management de la société aurait provoqué implicitement la dégradation financière des franchisés en leur demandant de payer des clients de leurs propres fonds sans les rembourser. «A chaque fois, il nous promettait de régler nos notes dans les plus brefs délais. Des promesses en l’air, surtout après le soi-disant litige entre les deux associés déclenché par un premier procès en 2009», proteste un jeune promoteur furieux. Et d’ajouter : «Où était Rahal tout ce temps quand son associé nous arnaquait ? N’effectuait-il pas des contrôles réguliers à la trésorerie de la société comme font tous les entrepreneurs de la place ?». Des questions parmi d’autres auxquelles Abdelkarim Rahal devrait répondre si toutefois la justice décidait de le poursuivre à son tour dans le cadre de cette affaire. D’après des témoins, «Rahal a toujours été averti des moindres détails concernant la gestion de ce grand projet financé à hauteur de 40% et encouragé par l’Etat. Ce qui l’implique sans aucun doute». Est-ce possible? Personne ne peut trancher sans être aussitôt contredit. Le dossier est épineux. Il comporte plusieurs zones d’ombre. Surtout que Boukaa, pour sa part, poursuit son associé pour les mêmes motifs qui l’ont conduit devant la justice depuis plus d’un an, puis à la prison d’Oukacha la semaine dernière.
Ce nouveau scandale que les 450 jeunes promoteurs qualifient d’«Ennajat bis» ne tarderait pas à prendre une nouvelle tournure. Certes Boukaa est incarcéré suite à des jugements prononcés contre lui, mais il devrait également répondre de   plusieurs accusations dans cette affaire.
Par ailleurs, la grogne des promoteurs «arnaqués» se poursuit toujours. Ces derniers ne décolèrent pas.
Ils réclament la restitution de leurs arriérés cumulés auprès de la société-mère Quick Money (eFloussy), estimés à quelques milliards de centimes. Ils demandent également que l’Etat protège leur mini-projet et les soulage des arriérés cumulés à cause de la mauvaise gestion de la société mère.
Rappelons que cette dernière a été frappée par une série de crises, depuis que la guerre médiatique s’est déclenchée fin 2009 entre les deux actionnaires Abdelkarim Rahal Essoulami (Groupe Rahal) et Karim Boukaa (Groupe Acfin). Ces deux associés détiennent respectivement 24 et 76% des actions de Quick Money. Cette joint-venture a été dotée d’un capital de 14.972.000 DH géré par un Conseil de surveillance et un Directoire. En justice, les deux hommes d’affaires se sont longtemps échangé des accusations. D’où la série de procès qui ont été jugés entre 2009 et début 2011. D’autres sont en cours d’examen à la Cour d’appel commerciale de Casablanca.  Rahal accuse Boukaa de détournement de fonds estimé à 16 millions de DH. Une accusation accompagnée d’une plainte déposée par Rahal contre son associé auprès du tribunal de première instance d’Ain Sebaâ à Casablanca en novembre 2010. Le 7 décembre de la même année, c’était au tour de Boukaa de traîner son associé devant le même tribunal pour un autre motif: Rahal serait, d’après Boukaa, la cause de la dégradation financière de l’entreprise. Mais les victimes de cette affaire sont les jeunes promoteurs qui ont continué à croire à ce projet jusqu’au bout.
Il est à rappeler que Quick Money est un guichet Moukawalati en vertu de la convention de partenariat avec l’ANAPEC pour la promotion du projet eFloussy. Titulaire d’une licence de Bank Al Maghrib pour exercer l’activité de transfert d’argent, la société anonyme est signataire d’une convention de partenariat avec Attijariwafa Bank pour le financement des porteurs de projets eFloussy et la distribution des produits parabancaires. Avec une formule de financement garantie par la CCG dans le cadre du programme Moukawalati à hauteur de 85% et un coût de franchise à 0 dirham, l’offre d’ouverture d’agences eFloussy a attiré depuis septembre 2008 plus de 8.000 postulants. Après sélection, les 8.000 demandes ont donné lieu à la constitution de 1.600 dossiers viables, dont seuls 540 jeunes promoteurs ont bénéficié jusqu’à présent de cette formule Etat-privé.
Les jeunes promoteurs ne s’attendaient guère à une telle fin, car le projet a eu droit à un grand tapage médiatique et à un soutien des pouvoirs publics.
Ce feuilleton judiciaire semble connaître de nouveaux rebondissements. Surtout que les créanciers et les jeunes «arnaqués», déterminés à aller jusqu’au bout, s’interrogent de plus en plus sur leur sort et dans quelle mesure serait engagée la responsabilité d’Abdelkarim Rahal.


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1.Posté par rebel spirit le 16/03/2011 10:23
bonjour,
espérant que la presse sera plus objective dans cette affaire car trop de choses dites sont fausses , les 450 personnes ne qualifient pas la franchise de Najat bis et ce n'est qu'une partie , alors cessez de parler au nom de tout le monde alors que vous ne connaissez que l'avis de certains. et rectifier bien vos infos , prenez du temps pour faire vos investigations et connaitre toute la vérité dans cette affaire et en toute objectivité.
efloussy on parle beaucoup de cette franchise mais trop de fausses infos sont circulées et malheureusement par la presse elle même, une presse qui se devrait d'être sérieuse et objective.

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