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Rappelons que le management de la société aurait provoqué implicitement la dégradation financière des franchisés en leur demandant de payer des clients de leurs propres fonds sans les rembourser. «A chaque fois, il nous promettait de régler nos notes dans les plus brefs délais. Des promesses en l’air, surtout après le soi-disant litige entre les deux associés déclenché par un premier procès en 2009», proteste un jeune promoteur furieux. Et d’ajouter : «Où était Rahal tout ce temps quand son associé nous arnaquait ? N’effectuait-il pas des contrôles réguliers à la trésorerie de la société comme font tous les entrepreneurs de la place ?». Des questions parmi d’autres auxquelles Abdelkarim Rahal devrait répondre si toutefois la justice décidait de le poursuivre à son tour dans le cadre de cette affaire. D’après des témoins, «Rahal a toujours été averti des moindres détails concernant la gestion de ce grand projet financé à hauteur de 40% et encouragé par l’Etat. Ce qui l’implique sans aucun doute». Est-ce possible? Personne ne peut trancher sans être aussitôt contredit. Le dossier est épineux. Il comporte plusieurs zones d’ombre. Surtout que Boukaa, pour sa part, poursuit son associé pour les mêmes motifs qui l’ont conduit devant la justice depuis plus d’un an, puis à la prison d’Oukacha la semaine dernière.
Ce nouveau scandale que les 450 jeunes promoteurs qualifient d’«Ennajat bis» ne tarderait pas à prendre une nouvelle tournure. Certes Boukaa est incarcéré suite à des jugements prononcés contre lui, mais il devrait également répondre de plusieurs accusations dans cette affaire.
Par ailleurs, la grogne des promoteurs «arnaqués» se poursuit toujours. Ces derniers ne décolèrent pas.
Ils réclament la restitution de leurs arriérés cumulés auprès de la société-mère Quick Money (eFloussy), estimés à quelques milliards de centimes. Ils demandent également que l’Etat protège leur mini-projet et les soulage des arriérés cumulés à cause de la mauvaise gestion de la société mère.
Rappelons que cette dernière a été frappée par une série de crises, depuis que la guerre médiatique s’est déclenchée fin 2009 entre les deux actionnaires Abdelkarim Rahal Essoulami (Groupe Rahal) et Karim Boukaa (Groupe Acfin). Ces deux associés détiennent respectivement 24 et 76% des actions de Quick Money. Cette joint-venture a été dotée d’un capital de 14.972.000 DH géré par un Conseil de surveillance et un Directoire. En justice, les deux hommes d’affaires se sont longtemps échangé des accusations. D’où la série de procès qui ont été jugés entre 2009 et début 2011. D’autres sont en cours d’examen à la Cour d’appel commerciale de Casablanca. Rahal accuse Boukaa de détournement de fonds estimé à 16 millions de DH. Une accusation accompagnée d’une plainte déposée par Rahal contre son associé auprès du tribunal de première instance d’Ain Sebaâ à Casablanca en novembre 2010. Le 7 décembre de la même année, c’était au tour de Boukaa de traîner son associé devant le même tribunal pour un autre motif: Rahal serait, d’après Boukaa, la cause de la dégradation financière de l’entreprise. Mais les victimes de cette affaire sont les jeunes promoteurs qui ont continué à croire à ce projet jusqu’au bout.
Il est à rappeler que Quick Money est un guichet Moukawalati en vertu de la convention de partenariat avec l’ANAPEC pour la promotion du projet eFloussy. Titulaire d’une licence de Bank Al Maghrib pour exercer l’activité de transfert d’argent, la société anonyme est signataire d’une convention de partenariat avec Attijariwafa Bank pour le financement des porteurs de projets eFloussy et la distribution des produits parabancaires. Avec une formule de financement garantie par la CCG dans le cadre du programme Moukawalati à hauteur de 85% et un coût de franchise à 0 dirham, l’offre d’ouverture d’agences eFloussy a attiré depuis septembre 2008 plus de 8.000 postulants. Après sélection, les 8.000 demandes ont donné lieu à la constitution de 1.600 dossiers viables, dont seuls 540 jeunes promoteurs ont bénéficié jusqu’à présent de cette formule Etat-privé.
Les jeunes promoteurs ne s’attendaient guère à une telle fin, car le projet a eu droit à un grand tapage médiatique et à un soutien des pouvoirs publics.
Ce feuilleton judiciaire semble connaître de nouveaux rebondissements. Surtout que les créanciers et les jeunes «arnaqués», déterminés à aller jusqu’au bout, s’interrogent de plus en plus sur leur sort et dans quelle mesure serait engagée la responsabilité d’Abdelkarim Rahal.