Ce processus accélère la biodégradation du pétrole sans affecter notablement le niveau d'oxygène dans l'eau, selon les chercheurs.
"Cette découverte, qui fournit les premières données scientifiques de l'activité microbienne sur la dispersion d'un panache de pétrole dans les fonds marins, indique qu'il existe un grand potentiel de biodégradation naturelle d'hydrocarbures dans les grandes profondeurs océanes", explique Terry Hazen, écologiste microbien au Laboratoire national Lawrence Berkeley (Californie), principal auteur de cette étude.
"Cette recherche montre aussi que ces populations microbiennes psychrophiles --capables de vivre dans les profondeurs marines par des températures de -5 degrés Celsius-- et les autres micro-organismes proches, jouent un rôle important dans le sort ultime et les conséquences environnementales des panaches de pétrole sous-marins dans le golfe du Mexique", ajoute-t-il.
Cet écologiste et une équipe d'une trentaine de chercheurs ont effectué leur recherche fin mai sur l'habitat microbien dans les eaux profondes du golfe du Mexique jusqu'alors relativement inexplorées, et caractérisées par des températures très basses (-5 degrés), une énorme pression et peu de carbone à l'état naturel.
Cette étude, qui paraît dans la version en ligne de la revue américaine Science, semble contredire les conclusions d'une recherche publiée le 20 août dans cette même publication menée par l'institut privé Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI), selon laquelle cette biodégradation pourrait être plus lente qu'escompté en raison de températures très froides.