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Lundi soir, le Hamas a dit avoir informé l'Egypte et le Qatar, les pays médiateurs avec les Etats-Unis, qu'il avait "approuvé leur proposition pour un accord de cessez-le-feu" avec IsraëlL'armée a diffusé des images montrant des chars où flottait le drapeau israélien déployés dans la zone frontalière, du côté palestinien, et affirmé mener une opération dans "des zones spécifiques" de l'est de Rafah.
Des bombardements pendant la nuit sur la ville ont fait au moins 27 morts, selon deux hôpitaux de Rafah.
La veille, l'armée avait appelé à évacuer des dizaines de milliers de familles de l'est de la ville, qui abrite au total 1,2 million de Palestiniens, selon l'ONU, en prévision d'une offensive terrestre que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis de lancer pour éliminer les derniers bataillons du Hamas.
L'ONU a annoncé mardi que l'accès au point de passage de Rafah, la principale porte d'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, lui était interdit par l'armée israélienne.
Antonio Guterres : J'ai lancé aujourd'hui un appel très ferme au gouvernement israélien et aux dirigeants du Hamas pour qu'ils fassent un effort supplémentaire pour matérialiser un accord vitalPendant qu'Israël poursuit ses opérations militaires, de nouvelles discussions doivent avoir lieu au Caire après le feu vert donné lundi par le Hamas à un projet d'accord présenté par les pays médiateurs pour tenter de mettre fin à la guerre, déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent lancée par le mouvement islamiste sur le sol israélien.
Cette proposition est "loin des exigences israéliennes", a rétorqué le bureau du Premier ministre.
Mardi, l'armée a annoncé avoir pris "le contrôle opérationnel" de la partie palestinienne du point de passage avec l'Egypte et annoncé que des troupes au sol avaient commencé une "opération ciblée" dans l'est de Rafah.
Une unité de blindés "a manœuvré dans la zone. A l'instant présent, des forces spéciales inspectent le point de passage", a ajouté l'armée.
"Nous avions des indices, parmi lesquels les tirs" de roquettes dimanche, contre le point de passage de Kerem Shalom entre Israël et Gaza qui ont tué quatre soldats israéliens, "mais aussi du renseignement, que la partie gazaouie du point de passage (...) était utilisé par le Hamas à des fins terroristes", a expliqué l'armée.
Mardi, la branche armée du Hamas a annoncé avoir tiré des roquettes "sur un rassemblement de troupes" israéliennes autour de Kerem Shalom, principal point de passage de l'aide humanitaire entre Israël et la bande de Gaza, fermé depuis de précédents tirs.
La veille, sommés d'évacuer par l'armée israélienne, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, désespérés, pour beaucoup déjà déplacés par la guerre, avaient emballé à la hâte quelques affaires, sans trop savoir où aller.
"Nous sommes terrifiés, ce n'est pas facile d'être déplacé d'un endroit à l'autre", a confié à l'AFP Hanah Saleh, un homme de 40 ans déplacé du nord de la bande de Gaza. "On va partir vers l'ouest de Rafah, mais on ne sait pas exactement où. Et tout le monde se pose la question", a-t-il ajouté.
L'armée a largué des tracts appelant les habitants à évacuer "vers la zone humanitaire élargie d'al-Mawasi", à une dizaine de kilomètres de Rafah. Mais des habitants et des organisations humanitaires décrivent des secteurs déjà surpeuplés ou détruits par la guerre.
Lundi soir, le Hamas a dit avoir informé l'Egypte et le Qatar, les pays médiateurs avec les Etats-Unis, qu'il avait "approuvé leur proposition pour un accord de cessez-le-feu" avec Israël.
Israël a décidé d'envoyer une délégation au Caire, tout en poursuivant ses opérations militaires à Rafah "afin d'exercer une pression militaire sur le Hamas dans le but de progresser vers la libération des otages et d'autres objectifs de la guerre", ont indiqué les services du Premier ministre.
"Bien que la proposition du Hamas soit loin de répondre aux principales exigences israéliennes, Israël enverra une délégation de haut rang en Egypte dans le but de maximiser les chances de parvenir à un accord à des conditions acceptables", ont-ils ajouté.
Le Qatar a lui aussi annoncé l'envoi mardi d'une délégation au Caire "pour relancer les négociations indirectes entre les deux parties".
Selon le numéro deux de la branche politique du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, la proposition comprend trois phases, chacune d'une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien complet du territoire, le retour des déplacés et un échange d'otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d'un "cessez-le-feu permanent".
Israël s'est opposé jusqu'à présent à un cessez-le-feu tant que le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, n'aurait pas été vaincu.
Le mouvement islamiste exige de son côté un cessez-le feu définitif et un retrait israélien de la bande de Gaza, en préalable à tout accord.
La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont lancé une attaque dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.
En représailles, Israël a lancé une opération militaire dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.789 morts, principalement des civils, dont au moins 54 en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
En Israël, le Forum des familles, une association de proches d'otages, a jugé lundi que "le moment était venu pour toutes les parties concernées (...) de transformer cette opportunité en un accord pour le retour de tous les otages".
Dans la nuit, des médias israéliens ont fait état de heurts à Tel-Aviv, entre policiers et manifestants réclamant un accord de trêve.
"J'ai lancé aujourd'hui un appel très ferme au gouvernement israélien et aux dirigeants du Hamas pour qu'ils fassent un effort supplémentaire pour matérialiser un accord vital", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Une opération terrestre sur Rafah "serait intolérable en raison de ses conséquences humanitaires dévastatrices", a-t-il ajouté.
Dans un entretien téléphonique, le président américain, Joe Biden, a réitéré sa "position claire" à Benjamin Netanyahu contre toute offensive à Rafah.