Des assaillants identifiés après les attentats de Jakarta


Samedi 16 Janvier 2016

La police indonésienne était en alerte maximale vendredi au lendemain des attentats meurtriers de Jakarta, et plusieurs assaillants abattus ont été identifiés par les enquêteurs soupçonnant un groupuscule lié à l'organisation Etat islamique (EI) qui a revendiqué ces attaques.
Quatre assaillants impliqués dans les attentats suicides et attaques armées perpétrés jeudi dans le centre de la capitale ont été identifiés, et une perquisition dans la maison de l'un de ces hommes a permis d'établir des liens avec l'EI avec la découverte notamment d'un drapeau de l'organisation jihadiste, a indiqué un porte-parole de la police nationale, Anton Charliyan.
Cinq hommes avaient déclenché des attaques à l'aide d'explosifs et d'armes à feu, semant le chaos pendant plusieurs heures dans le quartier de Thamrin qui abrite des centres commerciaux, des gratte-ciel et les bureaux de plusieurs agences de l'ONU ainsi que des ambassades, notamment celle de France. Deux civils, un Canadien et un Indonésien, ont été tués, ainsi que les cinq assaillants.
Le bilan du nombre de blessés est passé de 20 à 24 personnes, parmi lesquelles trois étrangers dont un Néerlandais grièvement blessé, un Algérien, et six policiers indonésiens, selon la police.
Les enquêteurs du pays musulman le plus peuplé au monde soupçonnent un groupuscule d'extrémistes islamistes de l'EI venant d'Asie du Sud-Est et intégrés dans les rangs de l'organisation jihadiste où ils combattent en Syrie et en Irak d'être impliqués dans ces attentats.
Au lendemain des pires attentats en Indonésie depuis près de sept ans ans, les forces de l'ordre étaient en état d'alerte dans tout l'archipel d'Asie du Sud-Est.
"La police nationale est à son plus haut niveau d'alerte, en particulier dans les zones considérées comme des cibles pour des actes terroristes, tels des postes de police, des bâtiments publics, des ambassades, avec le soutien de l'armée", a déclaré M. Charliyan.
Il n'a pas précisé le rôle de l'armée, mais des journalistes de l'AFP ont vu passer un convoi de plusieurs véhicules militaires remplis de soldats lourdement armés dans le centre de Jakarta, ainsi que des policiers équipés de gilets pare-balle patrouillant dans les rues. Un véhicule de police et six agents étaient postés devant le bâtiment abritant l'ambassade de France, non loin du centre commercial Sarinah proche du café Starbucks, tous deux visés jeudi par les assaillants en milieu de matinée dans une artère très fréquentée de ce quartier d'affaires.
Trois kamikazes qui visaient initialement le Starbucks figuraient parmi les assaillants. Deux hommes sur une motocyclette ont détruit une guérite de la police en se faisant exploser.
Le géant américain du café Starbucks a fermé jusqu'à nouvel ordre toutes ses enseignes à Jakarta, par mesure de précaution.
La police soupçonne l'extrémiste islamiste indonésien Bahrun Naim d'avoir participé à la planification des attaques. Naim, qui se trouverait en Syrie, est selon la police un membre fondateur de Katibah Nusantara, groupuscule de combattants d'Asie du Sud-Est en Syrie, où l'EI contrôle de vastes territoires.
L'EI a revendiqué les attaques de Jakarta en indiquant que plusieurs engins avaient "explosé concomitamment à des attaques par quatre soldats du califat avec des armes légères et des ceintures explosives" qui ont visé un groupe de citoyens de pays membres de la "coalition croisée", à savoir l'alliance contre l'EI dirigée par les Etats-Unis.
La police indonésienne a relevé que les auteurs des violences à Jakarta avaient "suivi l'exemple des attentats de Paris", quand des islamistes liés à l'EI avaient tué 130 personnes dans des attaques coordonnées le 13 novembre dernier.
L'Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, avait été précipitée dans sa propre "guerre contre le terrorisme" par les attentats de Bali en 2002 (202 morts). Mais l'archipel n'avait pas connu d'attentats majeurs depuis ceux ayant fait neuf morts en juillet 2009 dans des hôtels de luxe à Jakarta.


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