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Sauf que ce qui ne devait pas arriver est finalement arrivé. Une colère à laquelle les Istiqlaliens ne sont guère habitués a explosé. Les pro Abbas El Fassi ont brisé le vœu de silence. L’engagement pris pour consacrer la session extraordinaire du conseil national à la préparation d’un congrès imminent qui verra le départ du leader au troisième et exceptionnel mandat ne sera pas respecté par les aficionados de l’ancien Premier ministre. «Ils se sont élevés contre l’organisation du congrès national en affirmant qu’il ne devrait se tenir qu’en 2013. Ce qui siginfie qu’Abbas El Fassi doit continuer d’assurer sa mission de secrétaire général. Tout le monde sait que le troisième mandat de M. El Fassi à la tête de l’Istiqlal est une entorse aux statuts du parti et que c’est son statut de chef de gouvernement qui a conduit à le maintenir. Samedi, les pro-Abbas El Fassi ont manifesté leur volonté de maintenir un statu quo sur lequel personne n’est d’accord et qui n’est même pas objet de débat. «Abbas El Fassi doit rester à la tête du parti jusqu’en 2013, d’autant que des échéances électorales sont en préparation», ont-ils fait valoir. «Ceux qui ont défendu cette thèse ont été visiblement poussés pour faire savoir que le clan Abbas El Fassi existe et peut peser », explique un membre du comité exécutif de l’Istiqlal.
Très vite, la première heure du conseil national dérape. Des noms d’oiseaux volent, des accusations sont échangées, des menaces brandies. « Certains en sont même venus aux mains. Du jamais vu à l’Istiqlal qui sait faire preuve de retenue et de dignité », commente avec amertume un militant du conseil national.
Le bilan d’Abbas El Fassi, sa vie, son œuvre
Selon plusieurs témoignages, c’est le discours prononcé par Abbas El Fassi à l’ouverture des travaux du conseil national qui a mis le feu aux poudres. Contre toute attente et faisant fi des engagements pris lors de la dernière réunion du comité exécutif, le premier des istiqlaliens est longuement revenu sur les conditions de la participation de cette formation politique au gouvernement Benkirane pour défendre son choix des ministres istiqlaliens où pas une femme ne figure. «Une équipe homogène et complémentaire, couvrant des secteurs politiques, économiques et sociaux stratégiques», martèlera-t-il. «On a eu droit à une allocution à la gloire d’Abbas El Fassi prononcée par Abbas El Fassi lui-même: son bilan, sa vie, son œuvre. Il n’était pas du tout question de faire cela. L’accord était clair pourtant : nous devions nous consacrer au congrès et à l’élection des membres de la commission préparatoire », soupire un parlementaire du parti de la Balance.
Les esprits ont fini par se calmer. Le feu s’est éteint aussi vite qu’il s’était allumé. Qui a dit que les Istiqlaliens étaient pyromanes ? Dans la foulée, la bataille sémantique autour du caractère extraordinaire du conseil national s’est elle aussi tue. La présidence de la commission préparatoire du 16ème congrès a été confiée au très consensuel Taoufiq Hjira, l’ancien ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme. Une présidence qui exclut de facto cet Istiqlalien pur et dur de la course au leadership de ce parti. « Maintenant, la balle est dans le camp de M. Hjira qui doit fixer la date de la réunion de la commission préparatoire. De la même manière, la date de la tenue de notre congrès doit être déterminée, sachant que cela doit se faire avant la fin du mois d’avril», affirme l’un des rares Istiqlaliens qui a accepté de parler, sous le sceau de l’anonymat à «Libération». Ce lundi 6 février, Taoufiq Hjira, le président de la commission préparatoire, était injoignable, malgré nos appels incessants.
Du pain sur la planche pour le président et les membres de la commission préparatoire qui doivent procéder au choix des différentes sous-commissions dont celle essentiellement juridique, une structure qui doit élaborer les amendements aux statuts de l’Istiqlal. Autant dire si cette commission est au cœur des enjeux d’un parti qui aura fait le choix, ou pas, de la démocratie interne et de la transparence. Deux dirigeants istiqlaliens sont en lice pour présider la commission juridique, le président du groupe parlementaire des conseillers, Mohamed Ansari et l’ancien ministre Saad Alami. La question devrait en principe être tranchée demain mercredi lors de la traditionnelle réunion de l’instance exécutive.
Face au changement du règlement interne d’un Istiqlal qui veut visiblement s’adapter à l’air du temps, la succession d’Abbas El Fassi est presque reléguée au second plan. Deux candidats non encore déclarés semblent vouloir occuper le fauteuil du leader et font figure de favoris, Abdelouahad El Fassi, le fils du père fondateur du parti, ministre à la carrière éphémère sous le gouvernement d’alternance et Mohamed El Ouafa, tout nouveau ministre de l’Education nationale au sein de l’Exécutif Benkirane et… gendre d’Allal El Fassi. «Ce qui donne raison à tous ceux qui pensent que l’Istiqlal est une histoire de famille», conclut cet Istiqlalien pourtant bien né.