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"Crise de la faim" au Soudan : Le chef d'une ONG fustige la communauté internationale
L’Eufor, la force européenne déployée pendant un an au Tchad et en Centrafrique, a passé hier le flambeau à l’ONU dans un contexte régional très tendu, marqué par la dégradation des relations entre le régime soudanais voisin et la communauté internationale.
Les soldats de l’Eufor ont troqué leurs bérets contre ceux de l’ONU lors d’une cérémonie à Abéché dans l’est du Tchad en présence notamment du chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, dont le pays a été à l’initiative d’Eufor et a fourni près de la moitié des 3.300 hommes déployés sur le terrain.
“C’est la fin d’un chapitre et l’ouverture d’un nouveau. L’Eufor va partir mais l’engagement demeure et ne faiblira pas. Ceci est la preuve évidente d’un nouvel engagement en faveur de cette partie du monde”, a déclaré le général irlandais Patrick Nash, commandant de l’Eufor.
“Aujourd’hui, marque un nouveau pas dans la coopération entre l’UE et l’ONU”, a conclu le général.
Conçue pour limiter les répercussions du conflit du Darfour (ouest du Soudan) dans les deux pays frontaliers, l’Eufor avait pour mandat principal de protéger les réfugiés darfouris ainsi que les déplacés internes tchadiens et centrafricains, soit plus de 450.000 personnes. Elle devait aussi faciliter le travail des humanitaires.
L’Eufor est relevée par une force de l’ONU, la Minurcat, de 5.200 hommes, même si quelque 2.000 soldats européens resteront encore plusieurs mois sur le terrain en attendant notamment l’arrivée de forces africaines et népalaises.
Qualifiée de “succès” par l’Union européenne, saluée par des responsables onusiens, et créditée par des acteurs locaux d’un fort effet dissuasif sur les bandits qui écument la région, l’Eufor laisse cependant la place à un moment particulièrement délicat.
“Ce transfert intervient à un moment où les tensions se cristallisent dans la sous-région. J’appelle tous les acteurs à faire preuve de retenue et à chercher des solutions politiques plutôt que militaires”, a déclaré hier le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy.
Le mandat d’arrêt lancé début mars par la Cour pénale internationale contre le président soudanais Omar el-Béchir, accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, a accru l’hostilité de Khartoum vis à vis de la communauté internationale.
Et l’expulsion de 13 ONG internationales du Darfour fait craindre un nouvel afflux de réfugiés au Tchad et en Centrafrique. “On ne peut pas exclure que des réfugiés supplémentaires franchissent la frontière” du Soudan, concède Alain Le Roy.