Démantèlements à répétition : Le travail sans relâche de la BCIJ pour mettre hors d’état de nuire les cellules terroristes


H.T
Mardi 3 Mars 2020

Il ne se passe pas un mois sans que le BCIJ n’annonce des démantèlements de cellules terroristes.  
Si pareilles opérations peuvent peu ou prou attester du fait que le péril intégriste demeure prégnant, elles confirment sans conteste l’efficacité de l’appareil sécuritaire national et sa grande expertise en matière de lutte contre le terrorisme. Une expertise arrachée de haute main et consolidée chaque jour davantage.
Après les attentats terroristes de 2003, 2007 et 2011 qui l’avaient secoué au point de laisser une trace indélébile dans les mémoires, le Royaume a, en effet placé la lutte contre le terrorisme en tête de ses priorités et développé une stratégie multidimensionnelle qui a porté ses fruits.
Basée sur un système à trois piliers : le renforcement de la sécurité intérieure, la lutte contre la pauvreté et les réformes religieuses, cette stratégie a été notamment opérationnalisée à travers la création du Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ) en 2015 et la mise en place de plans de lutte qui lui permettent d’être autant dans l’action que dans la réaction.
Parallèlement, les Forces Armées Royales (FAR) et le ministère de l’Intérieur ont déployé à partir de 2014 un dispositif sécuritaire baptisé Hadar (Vigilance) afin de renforcer la sécurité aux postes frontières, dans les aéroports et les gares.
En outre, le Royaume a remis à jour son arsenal juridique relatif à la lutte contre le terrorisme en 2015 et doté les services sécuritaires qui en ont la charge des moyens matériels et humains adéquats.
Ainsi, et dans le cadre des efforts constants visant à identifier les éléments extrémistes porteurs de projets terroristes dans le Royaume, le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a-t-il démantelé, lundi, une nouvelle cellule terroriste s’activant dans la ville de Sidi Slimane et composée de quatre éléments partisans du groupe dit «Etat islamique», âgés de 23 à 51 ans, indique un communiqué du ministère de l'Intérieur.
Cette opération s’est soldée par la saisie d’appareils électroniques, d’armes blanches de gros calibres, d’un treillis militaire et d’un masque ainsi que de plusieurs manuscrits prouvant l’adhésion des suspects à la pensée de Daech, dont un texte d’allégeance à l’ex-calife autoproclamé, une photo représentant le drapeau de cette organisation terroriste et des publications incitant à la violence et légitimant le combat et les opérations suicide, précise la même source.
Les premières investigations ont révélé que le chef de cette cellule terroriste, qui avait été arrêté en 2014 en vertu de la loi anti-terroriste dans le sillage du démantèlement d’une autre cellule terroriste s'activant dans l'embrigadement et l'envoi de combattants aux factions terroristes en Syrie et en Irak, avait recruté les éléments de sa cellule, adeptes de la même pensée extrémiste, et avaient planifié ensemble de commettre des projets terroristes visant à porter gravement atteinte à la sécurité des citoyens et à déstabiliser l’ordre public.
Cette opération sécuritaire démontre une nouvelle fois la persistance des menaces terroristes qui guettent le Royaume, ainsi que l’insistance des partisans de la pensée extrémiste, surtout parmi les disciples de Daech, à mener des opérations terroristes à l’instar des branches de cette organisation hors de son bastion en Syrie et en Irak, au service de son agenda destructif.
Les suspects ont été placés en garde à vue pour approfondir l'enquête menée sous la supervision du parquet compétent avant de les déférer devant la justice, conclut le communiqué.
Il convient de rappeler que le BCIJ avait démantelé le 4 février dernier une autre cellule terroriste de six individus actifs à Casablanca, Mohammedia et Azilal.
Un communiqué du ministère de l’Intérieur avait précisé à ce propos que, selon les premières investigations, les membres de cette cellule, adeptes de l'«Etat islamique», planifiaient des actes terroristes au Royaume dans la perspective de proclamer une wilaya affiliée à Daech et que cette opération s’inscrivait dans le cadre de la poursuite des efforts déployés pour détecter les réseaux terroristes qui visent la sécurité et la stabilité du Royaume.
Dans le cadre des mêmes efforts continus déployés pour lutter contre le danger terroriste, le Bureau central d’investigations judiciaires avait par ailleurs réussi le 4 décembre de l’année dernière, en coordination avec la police nationale espagnole, à démanteler une cellule terroriste partisane de Daech, porteuse de projets terroristes et composée de 4 membres âgés entre 24 et 39 ans.
Cette opération, qui s’inscrivait dans le cadre de la coopération entre les services de sécurité marocains et espagnols, avait permis d’arrêter trois individus s’activant dans la région de Farkhana et Béni Nsar (Nador), dont le frère d’un combattant présent sur la scène syro-irakienne, avait indiqué un communiqué du BCIJ, précisant que le chef de cette cellule avait été arrêté simultanément dans la banlieue de la capitale espagnole, Madrid.
Les premiers éléments de l’enquête avaient prouvé que les membres extrémistes de cette cellule ont adhéré à des campagnes de propagande faisant l’apologie des actes sanguinaires de Daech, tout en intensifiant des appels d’incitation en représailles contre la mort du “calife” présumé de cette organisation terroriste, a ajouté la même source.
L’enquête avait montré que les éléments de cette cellule organisaient des réunions pour assurer le suivi de la situation actuelle de la scène syro-irakienne et planifier des opérations terroristes en réponse aux appels répétitifs des leaders de Daech ciblant divers pays du monde, a fait savoir le BCIJ.
Cette opération avait permis de saisir des équipements électroniques, des téléphones portables, des cagoules, ainsi que des livres et des manuscrits à caractère extrémiste, note le communiqué.
Cette opération sécuritaire conjointe est intervenue au moment où le danger terroriste, qui guette les deux Royaumes, ne cessait de croître, et où les alliés de Daech intensifiaient leurs activités en dehors des zones de tension, à l’aide de campagnes d’incitation dans divers pays.
Quant à l’opération antiterroriste menée dans la matinée du 25 octobre 2019 par les éléments du BCIJ, dans trois villes du Royaume, elle avait, elle aussi, conduit à l’interpellation de présumés terroristes affiliés à Daech.
Menée dans la localité de Tamaris, près de Casablanca, ainsi qu’à Ouezzane et à Chefchaouen, elle avait permis le démantèlement d’une cellule terroriste composée de sept membres liés à Daech.
Le chef de file de la cellule et l’un de ses complices avaient été interpellés suite aux perquisitions effectuées dans un “abri sûr” à Tamaris, où il y avait eu saisie  d’un lot d’armes à feu composé de deux fusils, de trois pistolets automatiques, de diverses munitions, de ceintures pour cartouches, de coutelas et d’épées. Des “sacs en plastique de grande taille contenant des produits chimiques suspects pouvant entrer dans la confection des explosifs, des menottes, du matériel de plongée, deux arbalètes de pêche, deux jumelles, une caméra, des talkies-walkies, des téléphones portables, deux boussoles, des cagoules, une paire de gants, une moto, des sommes d’argent en monnaie nationale et en devises étrangères, ainsi que deux étendards de Daech et des manuscrits dont un texte d’allégeance au pseudo-calife de ce groupe terroriste”, avaient également été saisis lors de cette perquisition.
Les éléments du BCIJ avaient également trouvé, au domicile du chef de la cellule situé dans la même région, “un zodiac, du matériel de plongée dont des gilets de sauvetage, des paires de palmes, des montres, de lampes torches et masques de plongée, une caméra de plongée, des talkies-walkies, deux cagoules, des gants et un flacon contenant un liquide suspect”, indiquait le communiqué publié en l’occasion en précisant que des écrits faisant l’éloge de Daech avaient également été découverts sur les murs de ce logement.
A Ouezzane, la perquisition d’une maison louée par un des membres de cette cellule avait conduit à la saisie de coutelas, de deux haches, de chaussures et tenues de randonnée en montagne, de plusieurs tentes, de cordes d’escalade, de sacs de couchage, de deux boussoles, de talkies-walkies, de torches électriques, d’un chargeur à énergie solaire, de jumelles et de deux gilets de chasse.
Selon le ministère de l’Intérieur, les membres de cette cellule planifiaient de “perpétrer, dans les plus brefs délais, une série d’opérations terroristes visant des infrastructures sensibles et des sites stratégiques, et ce, en coordination avec des éléments étrangers”.
Le chef de file de la cellule était, selon “les données préliminaires” à la disposition du BCIJ, en contact avec un expert en explosifs, actif dans les rangs de Daech. Il voulait “se rendre, en compagnie de ses complices, après l’exécution de leurs plans terroristes, dans l’une des zones montagneuses situées dans la région d’Ouezzane, pour établir leur base arrière dans la perspective de proclamer une wilaya affiliée à Daech”, précisait le même communiqué.
Pour mettre en œuvre leur “projet terroriste”, les membres de cette cellule avaient enregistré une vidéo dans laquelle ils prêtaient allégeance au chef de Daech Abou Bakr Al Baghdadi et menaçaient de commettre des opérations terroristes au Maroc.
Selon la même source, “cette opération confirmait la poursuite des menaces terroristes qui prennent le Maroc pour cible et la détermination des membres de Daech à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du Royaume”.

Une menace universelle

Le fléau du terrorisme qui menace toute l'humanité ne peut être vaincu sans une coopération renforcée entre tous les pays, a souligné début janvier dernier, le patron du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak El Khayam.
«Il faut bien avoir en tête que l’extrémisme menace l’humanité. C’est un fléau qui peut frapper n’importe où et à n’importe quel moment avec des moyens rudimentaires », a-t-il relevé dans un entretien accordé aux journaux suisses «La Tribune de Genève» et «24 heures».
 « Sans une coopération renforcée entre tous les services de renseignement, nous ne pourrons pas le vaincre », a soutenu le directeur du BCIJ dans cet entretien.
 Il a rappelé, dans ce sens, que le Maroc a mené, depuis les attentats de Casablanca en 2003, une politique de lutte contre le terrorisme qui s’est révélée très efficace et qui a permis de démanteler de nombreuses cellules dans le Royaume, mais aussi d’empêcher des attentats en Espagne, en France, en Belgique, au Danemark et dans plusieurs autres pays.


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