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Aussi remarquable qu'elle soit, cette trouvaille n'est toutefois pas si rare, puisque cette pratique était répandue à l'Age de Bronze dans la culture lusacienne. Une culture préhistorique qui doit son nom à la Lusace, une région située au nord-est de l'Allemagne.
Ces urnes contenant les cendres étaient considérées comme des vaisseaux, permettant au défunt d'entreprendre son "dernier voyage", explique l'archéologue Marcin Krzepkowski, en charge des fouilles. Ainsi, lorsqu'une personne mourrait, ses cendres étaient stockées dans une urne et placées dans un charnier, au coeur du cimetière.
Au fur et à mesure des décès, les urnes sont regroupées dans la tombe jusqu'à ce que cette dernière soit pleine. Elle est alors comblée et les urnes sont enterrées. Par exemple, si les membres d'une même famille décèdent avant que la tombe ne soit pleine, leurs urnes sont enterrées dans le même charnier. Les familles avaient également la possibilité de choisir leur tombe, à l'image des caveaux familiaux actuels. Cela signifie que les urnes d'enfants découvertes auraient pu être entourées par celles de leurs parents, ou du moins de membres de leur communauté.
Le chercheur ajoute que les urnes étaient fréquemment décorées de dessins élaborés, représentant des scènes quotidiennes des lusaciens comme l'agriculture ou l'équitation. Elles pouvaient aussi être accompagnées de cadeaux en argile, comme le hochet en forme de coussin rempli de petites billes retrouvé. Ces objets permettaient alors d'accompagner l'âme des défunts vers les dieux bienveillants.
Les enterrements traditionnels étaient assez rares dans la culture lusacienne, et la plupart des colons étaient brûlés. "Les corps étaient brûlés. Les restes d'os étaient ensuite soigneusement récoltés avant d'être placés dans une urne avec les cendres, probablement dans un sens anatomique : les jambes d'abord, les côtes au milieu et le crâne sur le dessus. Les bijoux, petites haches… étaient disposés après la crémation car ils ne portaient aucune marque de flammes", détaille Marcin Krzepkowski.
Il explique au DailyMail : "A l'époque de l'Âge de Bronze, les coutumes de crémation se sont répandues en Europe, y compris en Pologne. Jusqu'au début de l'Âge de Fer, de nombreux cimetières contenaient des centaines de charniers de ce type". Ainsi, l'archéologue a découvert une tombe contenant pas moins de 40 urnes. Selon lui, cette habitude était probablement liée aux croyances associées au Soleil, entretenues par ces cultures.
Dans une seconde tombe commune contenant des restes d'enfants, le scientifique a mis au jour une petite cuillère avec un manche en forme d'oiseau. Un bol décoratif orné également d'un oiseau a, de même, été retrouvé dans une troisième tombe. "Une découverte assez unique dans cette partie de la Pologne est un petit rectangle d'argile, associé au culte de l'âtre et de la maison, une sorte d'idole à la Lune", précise Marcin Krzepkowski.
Selon lui, de tels objets sont habituellement trouvés dans les cimetières silésiens, à environ 220 km de Legowo. La culture lusacienne s'est développée en Pologne, en République Tchèque et en Slovaquie, mais aussi à l'Est de l'Allemagne, entre la fin de l'Âge de Bronze et le début de l'Âge de Fer.