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"Attristé par une nouvelle finale perdue, et surtout par les dures critiques reçues, Messi pourrait s'éloigner un temps de la sélection", avertit mardi le quotidien sportif argentin Olé.
Sur les plateaux de télévision, on devise de l'avenir de Lionel Messi, idole d'un pays qui reproche au génie de Barcelone de ne pas donner la mesure de son talent en équipe nationale, alors que Maradona rayonnait en ciel et blanc et affichait son meilleur niveau dans les matches importants.
Pour l'ancien international Matias Almeyda, actuellement entraîneur du club de Banfield, Messi est "le meilleur joueur du monde et n'est pas traité comme il le mérite".
"Un jour, redoute-t-il, il va se fatiguer et il ne va plus vouloir venir jouer pour la sélection. On l'a critiqué car il ne chantait pas l'hymne national, on lui a toujours reproché quelque chose".
Après la Copa America, Messi est allé se réfugier chez lui, dans sa ville natale de Rosario, à 300 km de Buenos Aires, où il passe systématiquement ses vacances depuis son départ pour l'Espagne.
La douloureuse
De là, il n'a laissé échappé qu'un bref statut sur son compte Facebook : "Au foot, il n´y a rien de plus douloureux que de perdre une finale", remerciant "tous ceux qui nous ont toujours soutenus, même dans les moments difficiles".
Après 22 ans sans titres, les Argentins avaient prévu samedi de célébrer, pensant que le onze du Chili ne résisterait pas longtemps face aux assauts des Messi, Agüero et Di Maria, vainqueurs 6-1 du Paraguay en demi-finale.
D'autres tirent à boulets rouges sur le sélectionneur Gerardo Martino. "Il faut être un mauvais entraîneur pour ne rien gagner avec le Barça (2014/2015) et perdre contre le Chili qui n'avait jamais rien gagné. Comment perdre avec la meilleure équipe possible? Appelez Martino", ironise Diego Martinez, un avocat argentin dépité.
"La piètre prestation de Leo en finale a ravivé une vieille polémique. Pourquoi il gagne tout avec Barcelone et pas un titre avec la sélection? Pourquoi n'est-il pas à son niveau lors des rencontres décisives?", s'interroge le journal Clarin, se faisant l'écho d'une opinion largement partagée en Argentine.
Messi a déjà dépassé Maradona au nombre de buts marqués en sélection (46 contre 34), mais pas dans le cœur des Argentins, séduits par le tempérament sanguin du champion du monde 1986 mais las de la discrétion de la vedette de Barcelone.
Une avalanche de tweets "Maradona c'était Messi + Mascherano" a déferlé ces derniers jours.
Un retrait de Lionel Messi de la sélection obligerait la fédération argentine de football à revoir son programme de matches amicaux, car ils sont assortis de contrats publicitaires liés à la présence de Messi sur le terrain.
Le président de l'AFA (Association du football argentin), Luis Segura, tremble à l'idée de perdre Messi. "Je ne comprends pas les gens qui le critiquent, s'énerve-t-il. C'est une injustice absolue. Il serait dommage qu'il ne porte plus le maillot de la sélection. Messi souffre autant que les supporters de ne pas avoir gagné de titre", rapporte l’AFP.
Messi, qui a gagné tous les titres possibles avec le Barça, ne rêve que de titres avec sa sélection. La prochaine occasion de gagner un titre, il l'aura en 2018, lors du Mondial en Russie : il aura 32 ans et ce sera sans doute sa dernière opportunité de gagner le titre suprême.