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L'armée israélienne poursuit par ailleurs ses raids en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, en particulier à Tulkarem (nord-est), où un homme de 27 ans a été tué d'une balle dans la poitrine, selon les autorités locales. L'opération entamée mercredi à l'aube dans ce secteur se poursuivait jeudi.
Alors que la guerre fait craindre un embrasement régional, les rebelles yéménites Houthis qualifiés à nouveau mercredi d'entité "terroriste" par Washington, ont revendiqué une nouvelle attaque contre un "navire américain" au large du Yémen.
Témoignage d’une maman : J'ai découvert que mes enfants étaient tombés en martyrs. Ils sont tous tout petits. L'aînée était une élève en deuxième année. Qu'ont-ils fait de mal ?Dans la bande de Gaza, "93 personnes ont été tuées dans les attaques de la nuit et de l'aube, dont 16 dans une frappe contre une maison familiale à Rafah", à la frontière avec l'Egypte, a indiqué le bureau de presse du gouvernement du Hamas.
Après cette frappe, Oum Walid al-Zamli a accouru à l'hôpital. "J'ai découvert que mes enfants étaient tombés en martyrs", témoigne cette mère de famille. "Ils sont tous tout petits. L'aînée était une élève en deuxième année. Qu'ont-ils fait de mal?".
L'armée israélienne a mené aussi des dizaines de raids sur Khan Younès, principale ville du sud et les camps de réfugiés du centre de la bande de Gaza, a ajouté la même source.
Selon Israël, des responsables du Hamas se cacheraient dans l'hôpital Nasser à Khan Younès d'où s'élevaient jeudi à l'aube des colonnes de fumée épaisse.
"À Khan Younès, nous opérons d'une manière différente (...) Là-bas, nous nous concentrons pour atteindre les dirigeants du Hamas et pour (résoudre) la question des otages", a indiqué mercredi soir le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.
La guerre, qui a dévasté le territoire palestinien et déplacé plus de 80% de la population, a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.140 personnes, en majorité des civils, tués ce jour-là, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels.
Quelque 250 personnes ont été prises en otages et emmenées à Gaza durant l'attaque, dont une centaine ont été libérées à la faveur d'une trêve fin novembre. Selon Israël, 132 restent détenues dont 27 seraient mortes.
En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24.448 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tués dans les opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien, où l'ONU a évoqué un "risque de famine" et d'"épidémies mortelles".
Selon l'armée israélienne, 193 soldats ont été tués à Gaza depuis le début de son offensive terrestre le 27 octobre.
Les bombardements ont rasé des quartiers entiers, provoqué une crise humanitaire majeure et mis hors service plus de la moitié des hôpitaux dans le territoire palestinien, auquel Israël impose un blocus depuis 2007 et un siège total depuis le 9 octobre.
Une coupure des télécommunications est quasi-totale depuis plus de six jours dans le petit territoire de 362 km2 où s'entassent quelque 2,4 millions d'habitants.
Des convois de médicaments et d'aide humanitaire, transportant une cargaison de 61 tonnes, "sont entrés à Gaza" mercredi, selon Doha qui ne précise pas si des médicaments avaient été remis aux otages.
Cela fait suite à un accord entre Israël et le Hamas annoncé mardi par le médiateur qatari, sur l'entrée de médicaments pour les otages en échange d'une aide pour les civils à Gaza où des patients "attendent la mort" dans les hôpitaux rendus inopérants par la guerre, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Au moins un tiers des otages souffrent de maladies chroniques et nécessitent un traitement, selon le Collectif des familles d'otages "Bring them home now".
A Nir Oz, un kibboutz proche de Gaza, le collectif organise un anniversaire symbolique pour le plus jeune otage, Kfir Bibas, enlevé alors qu'il avait près de neuf mois et dont l'anniversaire tombe jeudi.
Le Hamas a annoncé en novembre la mort du bébé, de son frère et de sa mère, tués selon le mouvement dans un bombardement israélien. Israël ne l'a pas confirmée.
En Cisjordanie, la tension est extrême depuis le 7 octobre. Selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles palestiniennes, au moins 366 Palestiniens sont morts depuis, dont dix mercredi.
L'agence palestinienne Wafa a fait état par ailleurs de blessés et de dizaines d'arrestations jeudi matin.
"Les forces d'occupation sont entrées dans le camp après minuit et, comme à chaque fois, les bulldozers ont détruit des routes et des maisons", a déclaré à l'AFP Rami Elyan, un responsable du camp de Nour Shams, à proximité de la ville de Tulkarem.
La communauté internationale redoute un débordement du conflit avec les échanges de tirs quotidiens à la frontière israélo-libanaise entre l'armée israélienne et le Hezbollah, et la multiplication des attaques des Houthis en mer Rouge.
Les Etats-Unis ont mené de nouvelles frappes au Yémen contre les Houthis, et la riposte de ces rebelles, qui disent perpétrer leurs attaques "en solidarité" avec les Palestiniens, n'a pas tardé. Mercredi soir, ils ont affirmé avoir visé avec "des missiles un navire américain" dans le Golfe d'Aden.