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A en croire certains témoignages, ces aides alimentaires distribuées dans le cadre de l’INDH ont été mis sous séquestre dans les locaux de la province de Midelt depuis six mois et il a fallu attendre le 3 mars 2011 pour qu’ils soient distribués à la population de la commune d’Anemzi et d’Agdim.
Pire, certains villageois, sous le couvert de l’anonymat, n’ont pas hésité à nous confier que les autorités locales ont été au courant de l’expiration de la date limite de consommation de ces produits et que malgré cela, elles n’ont pas hésité à les distribuer aux villageois. « Lors de l’opération de distribution, un caïd nous a vivement incité à consommer le lait le plus tôt possible. Cette action a suscité la curiosité de certaines gens qui ont vite ébruité la chose», nous a révélé un habitant d’Anemzi.
Pourtant, la diffusion de ces informations n’a pas empêché certains habitants du village, notamment les analphabètes, de consommer cette nourriture, nous a indiqué notre source. « Jusqu’à aujourd’hui, on n’a pas constaté d’intoxication alimentaire. Mais je crois que les faibles quantités distribuées ont joué en notre faveur », nous a-t-il indiqué.
Il a, par ailleurs, saisi l’occasion pour déplorer le caractère absurde et dérisoire de cette aide alimentaire : « Imagine qu’on a droit à cette aide alimentaire une fois par an et qu’elle comporte seulement un sac de 10 kg de farine, six litres de lait, 250 g de piment rouge, du cumin, du thé, et cinq boites de sucre en morceaux. Surprenant, cette quantité est répartie par famille ».
Ces habitants ont-ils frôlé une intoxication alimentaire? Selon certains spécialistes, les produits de consommation affichent deux mentions, à savoir celle de la date limite de consommation (mention : à consommer jusqu’au) et une date limite d’utilisation optimale (mention : à consommer de préférence avant le). Ils expliquent que les deux mentions indiquent juste que le produit perdrait ses qualités spécifiques sans pour autant être un danger.
Car, lorsqu’un produit est périmé, les bactéries se multiplient et s’y retrouvent en forte concentration. Et lorsqu’on les ingère en forte concentration, elles peuvent provoquer certains troubles (maux de ventre, diarrhées, etc.), mais rien d’alarmant. Ces bactéries sont dites opportunistes. Les risques sont plus importants chez les personnes immunodéficientes comme les seniors, les femmes enceintes ou les enfants.
D’autre part, certains aliments dégradés ou contaminés (viande crue, œufs, etc.) peuvent contenir des bactéries hautement pathogènes qui, elles, peuvent être dangereuses, même pour un individu en bonne santé.