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"Une nuit de larmes et de prières": la Une d'Il Romanista, sans doute le seul quotidien au monde consacré exclusivement à un club, donnait vendredi une idée de l'atmosphère attendue dimanche soir au Stadio Olimpico, où De Rossi, 35 ans, devait jouer contre Parme et devant 60.000 tifosi son dernier match avec son club de toujours.
Des larmes, des prières mais aussi la fureur, plus ou moins rentrée, de supporters qui après avoir perdu Totti, "il capitano", ne se résignent pas au départ du "capitan futuro".
Cette colère, De Rossi l'a sentie grandir. Et dans l'émouvante lettre adressée samedi aux supporters de son club, il les a invités à "la mettre de côté" et à faire avancer "la seule chose qui nous tient à coeur, celle qui passe avant tout et avant tous, la Roma".
Car depuis l'annonce par la direction du non-renouvellement du contrat de De Rossi, les tifosi ont manifesté leur désaccord, matérialisé par une marée de banderoles vindicatives, déployées partout, de Sydney à Miami en passant par Paris, Londres ou Rabat, un comble pour un joueur né à Ostie, sur le littoral romain, et qui n'a jamais souhaité d'autre horizon que les collines de la capitale.
"Tout ce que j'aime est à Rome", expliquait-il ainsi en 2012 pour justifier son immobilisme et son choix de refuser Manchester United. "Vous êtes la raison pour laquelle si souvent, j'ai à nouveau choisi cette ville. Demain, ça sera la 616e fois que je considèrerai que ce choix a été le bon", a-t-il encore écrit samedi à ses tifosi.
Au fil des saisons, De Rossi a souvent assuré n'avoir qu'"un regret, celui de n'avoir qu'une seule carrière à offrir à la Roma" ou bien se sentir "propriété de la Roma, propriété des tifosi de la Roma".
Interrogé par l'AFP, Rudi Garcia, qui l'a coaché de 2013 à 2016, parle lui d'un joueur qui "sait vraiment tout faire", d'"un grand leader", mais surtout d'un homme "qui a la Roma dans le sang".
Alors, après toute une vie tournée vers la Curva Sud, la séparation n'est pas facile, ni pour lui, ni pour les supporters, habitués à ne jamais rien gagner ou presque mais qui, au moins, avaient Totti et "DDR", depuis toujours et pour toujours.
"Daniè, prends nous encore sur tes épaules, là ou le temps n'existe pas", ont-ils encore écrit sur une banderole déployée lundi devant le domicile du milieu de terrain.
Mais le temps existe et il a rattrapé De Rossi comme il avait déjà rejoint Totti, deux champions du monde 2006 qui, ensemble, pèsent 43 saisons et plus de 1.300 matches sous le maillot giallorosso.
A la fois parallèle et divergent, leur parcours est celui de deux fils de Rome au talent inégalement partagé. "A huit ans, Totti était déjà Totti", racontait Alessandro Nesta, autre grand champion né dans la capitale. Au même âge, De Rossi le dit lui-même, lui était "une mauviette, qui évitait les duels".
Près de 25 ans après avoir intégré la Roma, la "mauviette" est devenue un milieu de terrain de gros temps, portraituré en gladiateur hirsute et barbu, plein de rage, d'adrénaline et d'amour pour son club, mais aussi techniquement et tactiquement très au-dessus de la moyenne, comme il l'avait montré la saison dernière lors de l'historique victoire 3-0 contre Barcelone, son dernier chef-d'oeuvre. Il l'a dit, De Rossi aurait voulu continuer car il se sent encore joueur. Il le sera peut-être encore la saison prochaine, mais pas à Rome, d'où il n'aurait jamais voulu partir.
Ensuite, il reviendra. A Rome et peut-être à la Roma, dont il n'a finalement jamais cessé d'être tifoso autant que joueur. "L'amour que vous m'avez donné m'a permis d'être sur le terrain un morceau de vous", a-t-il écrit samedi. "Jamais personne ne vous aimera plus que moi".