-
Le bilan critiquable de la gestion de la migration irrégulière au Maroc : Les chiffres crus de l’Intérieur
-
Pratiques mystificatrices du gouvernement tendant à minimiser et dévaloriser le rôle des institutions, bien que clairement défini par la Constitution
-
L'exploitation de travailleurs viticoles marocains une nouvelle fois en procès en Gironde
-
Réunion du Collectif international de soutien aux familles d’origine marocaine expulsées d’Algérie
-
Réaction de la rédaction de Maroc Hebdo à la cyberattaque algérienne contre son site
Ce dîner a été marqué par le discours de S.M le Roi Mohammed VI à cette occasion, dont lecture a été donnée par S.A.R le Prince Moulay Rachid.
Voici le texte intégral du discours Royal:
''Messieurs les ministres, excellences, mesdames et messieurs,
Aujourd’hui est un jour de mémoire et de fierté partagée. Nous sommes réunis pour élever bien haut la flamme du souvenir, afin que les jeunes générations n’oublient pas que chaque homme, chaque femme, mis en présence de la dimension d’un moment historique, a la capacité de se hisser au niveau du cours de la destinée humaine.
La célébration du soixantième anniversaire des accords de La Celle-Saint-Cloud fait partie de ces moments, qui marquent la riche histoire entre nos deux pays, et qui soulignent la spécificité des liens forts qui les unissent.
La volonté populaire et la fermeté manifeste des forces vives de la Nation marocaine en faveur du retour du Souverain légitime sur son Trône, témoignage de l’attachement indéfectible et de la symbiose entre le peuple marocain et Sa Monarchie, ont ouvert la voie à la Déclaration de La Celle-Saint-Cloud, qui représente aujourd’hui un jalon fort, un repère puissant dans notre histoire commune.
C'est à La Celle-Saint-Cloud, en effet, que des hommes d'exception, marocains et français, ont su, grâce à la vision sage et à l’attitude sereine et apaisée de feu Sa Majesté Mohammed V, que Dieu l'ait en sa Sainte miséricorde, ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre le Maroc et la France.
L’estime et la confiance furent essentielles, pour que le recouvrement par le Maroc de son indépendance et de sa souveraineté, ne cède place à aucun ressentiment, aucune amertume ou aucune inimitié.
Elles furent essentielles, aussi, pour aider le Maroc et la France à construire, depuis, une relation singulièrement originale fondée sur le respect mutuel et la dignité.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Ces qualités restent pour le Maroc un aiguillon puissant pour cultiver l’identité qu'il s'est forgée à travers l’histoire. Une identité dotée de repères authentiques, ouverte aux apports extérieurs, et aux enrichissements novateurs qui lui viennent d'autres civilisations, d'autres cultures.
C'est cette vision et cette recherche de la modernité dans la fidélité aux traditions, qui animent le renouveau que vit le Maroc et qui confortent l'impératif de démocratie et la dynamique de progrès, que notre pays a résolument inscrits, dans notre histoire présente.
L'itinéraire spécifique du Royaume du Maroc s'explique par le choix d'une société libérale et démocratique, par le rôle joué par l'Institution Monarchique, soucieuse de l'ouverture du pays, aux valeurs universelles et à la promotion d'un Islam modéré et tolérant.
Cette trajectoire démocratique a permis au Maroc de consolider, dans le cadre de la Constitution de 2011, des évolutions de grande portée, comme la parité ; la justice transitionnelle ; la promotion des droits de l'Homme; une nouvelle gouvernance territoriale; la reconnaissance des spécificités régionales et le respect des diversités culturelles...
Cette dynamique permet au Maroc de construire un modèle de société, qui conjugue tout à la fois, l'expression de tous au respect de chacun.
Aussi, l’articulation entre la dynamique institutionnelle et l'ouverture économique a eu pour résultat une attractivité grandissante de l'économie marocaine, et une amélioration perceptible du niveau de vie des Marocaines et des Marocains au cours de la dernière décennie.
Ces choix se reflètent aussi dans l'image du Maroc à l'étranger. Celle d'un pays qui fait le pari de l'ouverture à travers la conclusion de plusieurs accords de libre-échange. Un pays qui assume un engagement volontariste envers l'Afrique; inaugure des partenariats tout aussi ambitieux avec les économies émergentes, mais qui continue surtout de croire dans la noble cause de l'idéal maghrébin, en dépit des adversités, que génèrent des calculs étriqués, et des stratagèmes à contrecourant de l'évolution du monde.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Le lien particulier qui nous unit à travers notre histoire commune, est plus qu'un simple héritage, c'est une réalité vivante, surtout une promesse pour l'avenir.
L'amitié entre le Maroc et la France devrait être toujours capable de se réinventer, pour rester en phase avec les évolutions que chacun de nos deux pays est en train de vivre, et pour relever ensemble des défis du 21ème siècle.
Le Maroc et la France devront continuer d'avancer unis et exploiter leur intelligence collective pour apporter des réponses innovantes, aux grands questionnements qui interpellent la communauté internationale. A cet égard, il convient de se féliciter de l'excellente coordination entre le Maroc et la France, s'agissant de la lutte contre les changements climatiques comme l'illustre l'Appel de Tanger, que Nous avons lancé avec le Président François Hollande, en septembre dernier.
Nous souhaitons plein succès à la France qui abritera dans quelques jours la COP21 et nous œuvrerons sans relâche pour en faciliter le succès.
Forts de cette relation de confiance, les deux pays pourraient entrevoir des initiatives conjointes, sur des questions tout aussi sensibles, comme celle du vivre ensemble, et les problèmes de plus en plus préoccupants que vivent les communautés immigrées dans les pays européens.
Le Royaume du Maroc est engagé aux côtés de la France, pour sensibiliser les jeunes générations, en particulier aux dangers du radicalisme, pour mettre en avant la voie du juste milieu, loin des tentations extrêmes.
De plus, le Maroc et la France doivent se considérer comme les socles et les moteurs indispensables à la construction d'un espace euro-méditerranéen stable, solidaire et prospère.
Cette vocation du Maroc et de la France d'être à l'avant-garde des nouvelles articulations géopolitiques de notre espace commun, devrait inclure aussi l'Afrique.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Les accords de La Celle-Saint-Cloud, que nous célébrons aujourd'hui, ont marqué, il y a soixante ans, une nouvelle page dans l'histoire entre nos deux pays.
Cette communauté de destins entre le Maroc et la France, deux nations souveraines et solidaires, est plus que jamais d'actualité. Elle constitue le meilleur gage, pour que nos deux nations continuent d'écrire cette histoire, dans l'avenir avec confiance et une ambition constamment renouvelée.
Je vous remercie ».
Lors de cette rencontre, Antoine Pinay a exposé au Sultan les principes généraux de la politique du gouvernement français visés par le communiqué du Conseil des ministres du 5 novembre 1955. Feu SM Mohammed V a confirmé son accord sur ces principes et a, en accord avec le gouvernement français, chargé le Conseil du trône, institué le 17 octobre 1955 et démissionnaire de ses fonctions le 3 novembre 1955, de continuer à gérer les affaires courantes du pays. Le regretté Souverain avait aussi confirmé sa volonté de constituer un gouvernement marocain de gestion et de négociations représentatif des différentes tendances de l'opinion marocaine. Ce gouvernement avait notamment pour mission d'élaborer les réformes institutionnelles qui feront du Maroc un Etat démocratique à monarchie constitutionnelle, de conduire avec la France les négociations destinées à faire accéder le Royaume au statut d'Etat indépendant uni à la France par des liens permanents d'une interdépendance librement consentie et définie.
Feu S.M Mohammed V et Antoine Pinay étaient d'accord pour confirmer que la France et le Maroc doivent bâtir ensemble, et sans intervention de tiers, leur avenir solidaire dans l'affirmation de leur souveraineté par la garantie mutuelle de leurs droits et des droits de leurs ressortissants et dans le respect de la situation faite par les traités aux puissances étrangères.
Elisabeth Guigou : Les relations franco-marocaines n'ont pas d'équivalent
La présidente de la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale s'est dite convaincue que la stabilité politique et le développement socioéconomique auxquels aspirent les sociétés dans la grande région Europe Méditerranée-Afrique, dépendent de l'intégration de ces deux grands ensembles, notant que la France et le Maroc sont les deux clefs d'une même porte qui peuvent ouvrir sur un destin partagé.
Pour elle, la France et le Maroc doivent travailler ensemble sur une meilleure mobilité des jeunes, des créateurs, des chefs d'entreprise et de tous ceux qui apportent quelque chose de constructif à la relation entre l'Europe et l'Afrique.
Hubert Védrine : L'Afrique, un atout d'avenir pour Rabat et Paris
Lors du colloque organisé à l'occasion du 60ème anniversaire des accords de La Celle-Saint Cloud, l'ancien chef de la diplomatie française a appelé les deux pays à monter des projets communs dans ce continent, mettant en exergue la politique africaine très dynamique du Royaume, ainsi que l'action politique et diplomatique menée à cet égard par S.M le Roi Mohammed VI.
Il a aussi rappelé la forte présence d'opérateurs marocains représentant plusieurs secteurs en Afrique, citant parmi ces secteurs, les banques, les assurances et les télécommunications.
L'ancien chef de la diplomatie française a en outre fait remarquer que les deux pays ont des intérêts économiques croisés, plaidant pour des relations économiques bilatérales basées sur la compétitivité.
M. Védrine a aussi mis l'accent sur l'importance de la coopération sécuritaire bilatérale pour faire face à plusieurs défis communs, insistant à cet égard sur la nécessité de promouvoir la relation de confiance entre les deux pays.
L'ancien ministre français a, par ailleurs, relevé l'intérêt que représente le programme de formation des imams notamment pour son pays, notant que ce programme permet de mettre en relief le vrai visage de l'Islam.
Il a, d'autre part, évoqué la profondeur historique des relations bilatérales, ce qui explique, selon lui, leur «résistance au moment des difficultés». «Chaque fois qu'il y a eu des crises, la force des relations l'a emportée», a-t-il expliqué.
Jack Lang : Le Maroc, un exemple pour les pays de la région
Les différents chantiers initiés par SM le Roi Mohammed VI au Maroc sont une occasion de promouvoir davantage la coopération entre le Royaume et la France, a souligné M. Lang à l'ouverture dudit colloque. Le voyage du président français François Hollande en septembre dernier à Tanger a donné un éclat supplémentaire aux relations entre le Maroc et la France, a-t-il dit, faisant remarquer que les deux pays partagent une «communauté d'idées, de valeurs et de visions». Les deux pays partagent aussi des défis communs dont la construction de sociétés pacifiques, tolérantes et créatives d'emploi, a-t-il poursuivi, mettant l'accent également sur les défis économiques à travers les projets communs entrepris dans les deux pays.
M. Lang a en outre indiqué que le Royaume offre un exemple remarquable à travers sa Constitution qui exalte la diversité des cultures et religions.