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Pour ces derniers, l’aspect le plus notoire de ce changement de politique en la matière demeure, sans doute, celui qui a conduit à organiser, depuis 2012, le démantèlement progressif des subventions aux combustibles fossiles. «A l’échelon national, le secteur de l’énergie s’est radicalement transformé, avec de lourds investissements dans les énergies renouvelables et l’implication manifeste du secteur privé à travers les producteurs indépendants », a indiqué l’article de la BM.
Un diagnostic que balaie du revers de la main le dernier numéro de «Passerelle» consacré aux changements climatiques en Afrique du Nord. Selon cette revue, le discours traitant de ce sujet est très limité et extrêmement paralysant du fait que les institutions néolibérales dominent la production du savoir sur les questions du changement climatique en Afrique du Nord. La majorité de cette littérature et des écrits n’évoquent pas les peuples mais seulement les dirigeants et les experts autoproclamés. Des institutions comme la Banque mondiale et les agences de l’Union européenne s’expriment avec force en matière de changements climatiques et se font entendre en organisant des évènements et en publiant des rapports. Des analyses qui ont été jugées par cette revue comme «alignées politiquement avec les puissants et leurs analyses du changement climatique » et qui « n’intègrent pas les questions de classe, justice, pouvoir et histoire coloniale ».
Les analyses de la Banque mondiale ne font pas, non plus, l’exception puisqu’elles sont taxées de néolibérales, axées sur le marché et qu’elles adoptent une approche descendante (top-down). Elles redonnent le pouvoir à ceux qui possèdent déjà des fortunes sans s’attaquer aux causes profondes de la crise climatique.
La vision du futur défendue par la Banque mondiale et une grande partie de l’Union européenne est également critiquée. On estime qu’elles sont marquées par des économies qui privilégient le profit privé et les privatisations de l’eau, des terres et même de l’atmosphère.
Concernant la situation au Maroc, un article de «Passerelle» intitulé «Projets de développement durable au Maroc : protéger l’environnement ou protéger les profits?» révèle que le Royaume, à l’instar d’autres pays, confie la protection de l’environnement à des sociétés qui portent une grande responsabilité dans la détérioration de la situation environnementale. L’auteur cite l’exemple de Plan Maroc solaire, le projet de production électrique d’origine solaire dont le coût total est estimé à 9 milliards de dollars et où des opérateurs privés sont chargés de la construction des infrastructures, de la production de l’énergie et de sa revente à l’ONNE. «Avec un engagement d’achat de l’ONNE sur une période de 20 à 30 ans, ce modèle de production concessionnelle, a déjà coûté très cher aux Marocains. La production d’électricité dans le Royaume est assurée à plus de 50% par des sociétés privées à travers des contrats trop généreux signés dans les années 1990 qui sont à l’origine du déséquilibre financier que connaît, aujourd’hui, l’ONNE », a précisé l’auteur de l’article . Et de poursuivre : «La production de l’énergie électrique à partir de sources renouvelables sera ainsi sous le contrôle des multinationales, ce qui pose des questions par rapport à notre souveraineté nationale vis-à-vis de ce secteur stratégique pour l’ensemble de l’économie».
Des propos des plus alarmistes puisque la situation climatique de notre pays est de plus en plus menacée. Selon une étude récente sur les effets du changement climatique adoptant le modèle MAGIC (Modèle pour l'évaluation des impacts des gaz à effet de serre sur le changement du climat) et SCENGEN (Model for the assessment of greenhouse-gaz induced climate change), le Maroc pourrait être impacté par une augmentation du niveau de la mer comprise entre 2,6 et 15,6 cm en 2020 et des températures comprise entre 0,7 et 1 degré en 2020 et entre 3 et 5 degrés en 2080.
L’étude prévoit également une baisse significative des précipitations, particulièrement dans les zones du Nord (7% en 2020, 20% en 2040 et 40% en 2080), une augmentation des phénomènes extrêmes (sécheresse, inondations, etc.), une chute des rendements agricoles pouvant atteindre 50% dans les années de sécheresse et une régression des activités agricoles dans les zones côtières en raison de la forte salinité de l’eau.
Un état de fait confirmé par des rapports officiels qui font état d’une dégradation manifeste dont le coût annuel est estimé par le gouvernement à 4% du PIB/an, de pollution des eaux de surface et des eaux souterraines et marines (90% des eaux usées sont déversées sans traitement dont 52% sont jetées dans la mer et 2% des déchets ménagers seulement sont recyclés ou jetés dans des décharges contrôlées et 930.000 tonnes de déchets industriels sont émis par an, dont 42% sont concentrés dans la région du Grand Casablanca), de la dégradation des ressources naturelles et de la biodiversité (1670 espèces de plantes et 610 espèces animales, dont 85 espèces de poissons et 98 espèces d’oiseaux, sont menacées d’extinction et d’une dégradation importante due à une absence quasi-totale de contrôle des zones d’exploitation minière et des carrières (sables, gravats...) avec des techniques d’extraction nocives pour l’environnement.