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Le nouvel édile de la "Ville merveilleuse" tient du caméléon: ingénieur de formation, il a été chauffeur de taxi, militaire, missionnaire en Afrique, chanteur de gospel, avant d'embrasser une carrière politique il y a 14 ans.
Pendant sa campagne, il a tout fait pour cacher une facette méconnue de son parcours: un passé de prédicateur intégriste diabolisant catholiques et homosexuels.
Tout comme il a tenté de minimiser son passage dans le gouvernement de gauche de la présidente Dilma Rousseff destituée en août pour maquillage des comptes publics, dont il a été ministre de la Pêche de 2012 à 2014.
Marcelo Crivella a pris à temps ses distances avec une gauche brésilienne entrée en disgrâce avec les scandales de corruption et la récession économique historique qui frappe le Brésil depuis 2015.
Pendant sa campagne, ce sénateur du Parti républicain brésilien (PRB, droite), émanation de la puissante Eglise universelle du royaume de Dieu (EURD, néo-pentecôtiste) a lissé son image.
Il s'est présenté en pasteur tolérant et modéré, ouvert même au mariage gay.
Oubliées les prises de positions décapantes qu'il avait exposées en 1999 dans un livre exhumé par la presse pendant la campagne: "En évangélisant l'Afrique" (1999), où on le voit sur des photos en train de pratiquer des exorcismes.
Racontant son expérience de missionnaire en Afrique, M. Crivella y accusait l'Eglise catholique de "prêcher des doctrines démoniaques", alors que le Brésil est le pays comptant le plus de catholiques au monde.
Il qualifiait également l'homosexualité de "mal terrible". Il condamnait les "esprits immondes" des religions afro-brésiliennes.
Marcelo Crivella était alors l'un des responsables de l'implantation en Afrique de l'EURD, fondée en 1997 par son oncle, le polémique "évêque" Edir Macedo.
De dernier a bâti une fortune considérable avec le succès de son église, de ses livres. Il est propriétaire de Record TV, la deuxième chaîne de télévision du Brésil basée à Sao Paulo, derrière TV Globo, toute puissante à Rio.
Sur la défensive entre les deux tours, il a attribué ses positions extrémistes à de "lamentables erreurs de jeunesse" d'un jeune missionnaire au zèle immature.
Son succès électoral symbolise l'expansion du culte évangélique au Brésil, notamment dans les milieux les plus défavorisés comme les favelas.
Pour le politologue Mauricio Santoro de l'Université Uerj, la victoire de M. Crivella, à Rio, "la ville du carnaval, ouverte sur la sexualité", n'est pas aussi paradoxale qu'elle peut paraître.
"Crivella a bénéficié du vide politique laissé par la rupture de l'alliance entre le PT (gauche) de l'ex-président Lula et le PMDB de centre droit du maire sortant Eduardo Paes", a-t-il souligné.
Né à Rio de Janeiro en 1957, Crivella est marié depuis 36 ans avec Sylvia Jane, a trois enfants et deux petits-enfants.
Toujours vêtu d'une chemise bleu ciel et d'une veste, il soigne son image. Sa femme a confié récemment qu'il avait comblé ses pattes d'oie avec du botox.
"Nous avons quatre ans pour construire le Rio de Janeiro de nos rêves", a clamé M.Crivella à l'issue de sa victoire à Bangu dans la zone nord et pauvre de Rio.
Il a "remercié l'Eglise catholique qui nous a appuyés" et toutes les autres religions, critiquant la campagne diffamatoire de certains médias "contre" sa candidature.
"Nous ne tomberons pas dans le piège de la vengeance (...). Je pense à Dieu, a-t-il ajouté. Je représente l'espoir de ceux qui luttent et la foi de ceux qui ne renoncent jamais".