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C’est dans une ambiance très tendue que le Conseil a débuté ses travaux. Deux hommes se scrutent. La nervosité se lit sur leur visage. Abdelilah Benkirane et Salaheddine Mezouar se regardent en chiens de faïence. « C’était plutôt lourd », confie ce ministre.
La tension entre le parti du chef du gouvernement et le Rassemblement national des indépendants a atteint son paroxysme ce jeudi 10 septembre, quelques heures seulement avant la tenue du Conseil de gouvernement. Contre toute attente et après un accord conclu avec le PJD, Rachid Talbi Alami, le président RNI de la Chambre des représentants, vient de déposer sa candidature pour présider la mairie de Tétouan. Il se présente contre le candidat islamiste et donne à voir les premiers déchirements entre alliés de la coalition.
Mardi 8 septembre, et au terme d’une réunion de crise tenue au siège du parti de la Colombe et en présence de Rachid Talbi Alami, il a été pourtant convenu que le président de la Chambre basse ne fasse pas acte de candidature pour la présidence de la commune de Tétouan. Un désistement au profit du candidat PJD arrivé premier, talonné par le RNI, second.
Tout au long de la journée de mercredi 9 septembre, les tractations font rage. Les négociations sont serrées. Le leader du PJD et chef du gouvernement ne veut rien lâcher. Le patron du RNI, lui, refuse de sacrifier les siens. « Mezouar voulait les mairies de Rabat et Marrakech ainsi que la région de Daraa-Tafilalet. En contrepartie, il cédait Tétouan après avoir obtenu l’accord de Rachid Talbi Alami », croit savoir un ténor du Rassemblement national des indépendants.
RNI : « Pas question
de laisser faire »
Les échanges sont vifs. Abdelilah Benkirane distribue les bons et les mauvais points, impose sa grille d’évaluation des candidats proposés par ses alliés. Le parti de la Colombe ne l’entend pas de cette oreille. Pas question de laisser faire. Pas question de se laisser faire.
C’est la présidence de la région de Daraa-Tafilalet qui a été la goutte de trop dans un vase plein à ras bord. Le chef islamiste de la majorité est catégorique : ce sera son ex-ministre Lahbib Choubani sinon rien, fait-il valoir à ses partenaires du RNI qui, eux, tiennent à leur candidat Saïd Chbaatou.
Dans la soirée de mercredi, un accord semble se dégager. Le RNI aurait accepté la présidence de la région de Souss-Massa (à laquelle il ne tenait pas vraiment) et cédé celle de Daraa-Tafilalet au PJD tout en se contentant de la première vice-présidence de cette dernière région. La nouvelle tombe en début de soirée. La contrepartie politique n’est pas évidente d’autant que dans ce marchandage Mezouar n’obtient aucune grande mairie. Les troupes du RNI sont perplexes. Capitulation ? Mauvaise négociation ? Cadeau fait aux islamistes au nom des intérêts supérieurs de la coalition gouvernementale?
Mezouar réunit en urgence
son bureau politique
Dans la nuit, et avant le douzième coup de minuit comme dans le conte de fées, de nouveaux développements surgissent. Rachid Talbi Alami a déposé sa candidature à la présidence de la commune urbaine de Tétouan. Le président de la Chambre basse se présente contre le candidat PJD. L’accord entre les deux formations politiques supposées être alliées est rompu.
La crise entre le PJD et le RNI est consommée. L’image de la majorité est profondément écornée. Le profil du candidat du Rassemblement national des indépendants ne saurait passer inaperçu. Il s’agit du président de la Chambre des représentants. Mezouar et ses troupes se mettent-ils en dissidence en refusant que le PJD ne phagocyte la suite des événements ? Les prochaines heures le diront. Le Rassemblement national des indépendants a convoqué ce jeudi, à 17 heures, une réunion urgente de son bureau politique.