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Et le tableau est encore plus noir avec un secteur de l’industrie qui a perdu en moyenne 7.500 postes d’emploi par an durant l’ensemble de la période et plus précisément de manière significative entre 2008 et 2014, avec 16.500 pertes d’emploi par an.
C’est à cet égard, entre autres, que M. Lahlimi Alami a appelé à revoir les bases structurelles du modèle de croissance au Maroc, une chose à même de promouvoir la création de richesse, de l’emploi outre le renforcement des moyens de financement des investissements à l’échelle nationale.
C’est dire que le gouvernement Benkirane n’a pas pu redresser la barre de ces deux secteurs depuis fin 2011 finalement! Et comme un malheur ne vient jamais seul, évoquée lors de la conférence, une analyse en benchmark du niveau d’accumulation du capital au Maroc montre que ce dernier n’a pas encore atteint le niveau observé dans d’autres pays comparables faisant savoir que tandis que l’intensité capitalistique de la Turquie représente deux fois celle du Maroc, celles de la Corée du Sud et de la Malaisie sont respectivement de 6,3 et 3,5 fois.
M. Lahlimi Alami relève, à ce propos, que le Maroc est appelé à revisiter l’allocation sectorielle des investissements afin de valoriser les larges marges de croissance et d’emploi disponibles dans des secteurs où les taux d’investissement sont en deçà de leur contribution à la valeur ajoutée nationale. Ce qui est de nature, souligne-t-il, à engager le pays dans une réforme profonde de ses structures économiques et une ouverture sur un nouveau modèle de croissance donnant aujourd’hui des signes évidents d’essoufflement.
Toujours est-il, chiffres à l’appui et dans le détail, M. Lahlimi a tenu à nous informer sur le taux d’investissement au Maroc qui est passé de 24,8% du PIB en 1999 à 35,1 % en 2010 et à 32% en 2014, précisant que le stock de capital s’accroît de 6,2 % par an, au lieu de 4,6% observé dans les années 80-90, pour représenter ainsi trois fois le PIB, et 3,4 sur les cinq dernières années de cette phase.
Il a aussi expliqué que, malgré cet effort d’accumulation du capital durant la décennie 2000, la croissance économique n’a pas connu le même rythme d’évolution que celui de l’investissement, bien qu’en nette amélioration par rapport aux années 80-90 dominées par le Programme d’ajustement structurel (PAS).
Et de constater qu’avec un taux moyen annuel de croissance de 4,4% par an durant cette période et celui de l’investissement de 6,2 %, l’efficacité marginale s’est détériorée notant que le coefficient marginal du capital (ICOR) se situe à près de 7 unités en 2014, soit une amélioration notable de la création de la richesse au cours des années 2000.
Quant au PIB par actif occupé, il s’est accru de 3,4% par an entre 2000 et 2014, au lieu de 1,7% au cours des années 60-70 et 1% durant la période du PAS, a indiqué M. Lahlimi, précisant que cette performance a été réalisée sous l’effet de l’accroissement de l’intensité capitalistique, en l’occurrence le renforcement du stock de capital disponible par actif occupé, d’une part et d’autre part, par la productivité globale des facteurs.
Le Haut-commissaire au plan a également mis l’accent sur l’intensité capitalistique qui s’est accrue de 5% par an au lieu de 2,1% au cours des années 80-90 après avoir été de 4,2 % au cours des années 60-70, ainsi que la productivité globale des facteurs qui s’est accrue de 1,7% au lieu de 0,1% et 0,3% respectivement.
En ce qui concerne l’analyse sectorielle du processus d’accumulation du capital physique, il a fait mention que les services ont été le principal secteur qui a contribué à l’intensification des investissements durant les années 2000, avec un taux d’investissement passant de 36,8% par an en moyenne entre 1998 et 2007 à 45,6% par an entre 1998 et 2014. En parallèle, le taux d’investissement réalisé par le secteur de l’industrie est resté quasi-constant, à près de 29,3% par an durant les deux périodes, alors que celui du secteur de l’agriculture a fléchi de 13% par an à 7,3% par an respectivement, a-t-il renseigné expliquant que dans ces conditions, l’intensité capitalistique s’est améliorée de 5,2% par an durant la période 1998-2014 dans le secteur des services au lieu de 4,9% dans l’industrie et 1,2% dans l’agriculture.
Ceci étant, M. Lahlmi Alami a présenté également l’étude sur le rendement de l’investissement qui montre, globalement, que le Maroc est appelé à poursuivre le processus d’accumulation de son capital physique. Et de mettre en garde contre tout recours à la baisse de l’investissement pour résoudre les contraintes du financement de l’économie nationale insistant sur le fait que, quel que soit le rendement de l’investissement, l’amélioration de l’intensité capitalistique accroît la productivité du travail et, partant, la richesse nationale, l’emploi et les revenus. La nuance est donc de taille entre ce qui est fait et ce qui doit l’être et le challenge encore plus grand…