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Le Réseau arabe et africain des femmes juges a été créé, samedi à Marrakech, avec comme missions la promotion des droits des femmes juges et la lutte contre toutes les formes de discrimination à l'encontre de cette frange de la société.
L'annonce a été faite lors de la clôture d'un atelier sous le thème "Quelle approche pour le genre social dans le secteur de la justice?" tenu dans le cadre de la 2ème édition du Forum mondial des droits de l'Homme (FMDH), qui s’est tenu à Marrakech du 27 au 30 novembre.
Cette rencontre était consacrée à partager les expériences, à mettre en relief le rôle important des femmes juges dans l'édification de l'Etat de droit et à passer en revue les différentes contraintes qui entravent encore l'accès des femmes aux postes de décision dans le secteur de la justice.
Les participantes à cette rencontre, dont des femmes magistrats arabes et africaines, ont relevé que l'insertion professionnelle des femmes dans le secteur de la justice constitue un levier pour l'édification de l'Etat de droit.
Elles ont, par ailleurs, fait observer que les discriminations envers les femmes juges dans le monde arabe et en Afrique sont dues aux pratiques et mentalités machistes plus qu'aux législations nationales, notant que l'insertion professionnelle des femmes dans le secteur de la justice demeure faible dans la majorité des pays arabes, ont-elles noté.
Elles sont 140 femmes juges en Jordanie, à peine 41 en Egypte sur un total de 15.000 juges, (la nomination de la première femme juge égyptienne ne date que de 2006) et 29 femmes juges en Palestine, ont-elles fait savoir.
A l'inverse, les trois pays de l'Afrique du Nord (Maroc, Tunisie et Algérie) sont des pays pionniers au niveau de l'insertion professionnelle de la femme dans le secteur de la justice.
Dans ce cadre, les intervenants ont fait observer que le nombre de femmes juges dans ces pays ne cessent d'augmenter. Au Maroc, on dénombre actuellement 940 femmes juges sur un total de 4.001 juges, et il est prévu que ce nombre atteindra les 1.140 l'année prochaine, comparativement à 660 dans la République démocratique du Congo sur un total de 3.500 juges.
Les participantes ont mis en relief l'importance du réseautage entre les associations nationales, régionales et continentales comme moyen pour militer en faveur de la promotion des droits des femmes juges.
Elles ont, en outre, mis en relief cette initiative qui a permis de réunir pour la première fois des femmes juges provenant du monde arabe et de l'Afrique.
Organisée par l'Association marocaine des femmes juges, en collaboration avec l'Organisation Karama, cette rencontre a été marquée par la participation de femmes juges issues du Maroc, de la Palestine, de l'Egypte, de la Jordanie, du Soudan, du Yémen et de la République démocratique du Congo.