Conseil national des femmes ittihadies : Pour des réformes constitutionnelles

Nous sommes interpellés en tant que parti de prendre des initiatives pour consolider les acquis des femmes à travers une parité à tous les niveaux de la prise de décision, a déclaré Khadija El Yamlahi, coordinatrice nationale en donnant lecture du discours du secrétariat national prononcé lors de la réunion du Conseil national des femmes ittihadies tenu samedi dernier. Voici le texte intégral de cette allocution :

"Le Premier secrétaire
Les membres du Bureau politique
Les membres du Conseil national des femmes ittihadies
Baptisée la session au nom de la militante Jmiâ Azghar, la réunion de notre Conseil national rappelle le militantisme de notre parti et celui de ses femmes et se veut par la-même un hommage à l'un de ses symboles nationaux.  
La tenue de notre Conseil coïncide avec la rentrée politique et sociale au titre de la saison 2010-2011, ce qui pose des questions délicates et cruciales. Avec en premier, celle de l'intégrité territoriale en rapport avec les défis régionaux et internationaux, ainsi que le dossier des réformes constitutionnelles et politiques à l'horizon des échéances 2010.  Des échéances qui nécessitent la réforme des lois encadrant l'opération électorale (Code électoral, mode de scrutin et loi sur les partis), en plus des autres chantiers ouverts,  se rapportant notamment au projet de la réforme de la justice, de l'école publique et des médias.
Notre responsabilité est grande pour mener à terme ces réformes, dans la mesure où l'Education, la Justice et les médias constituent des leviers essentiels pour l'instauration de la modernité et de la démocratie.
En référence aux décisions de notre 8ème Congrès national, il paraît notoire l'insistance  de notre parti sur la nécessité et l'urgence de la mise à niveau du champ politique en vue de pallier les dysfonctionnements qui entravent la transition démocratique et son parachèvement. De même la nécessité et l'urgence de confirmer la crédibilité et la transparence de la pratique politique, ce qui garantit la stabilité de notre face à tous les défis.
Ce qui a été traduit par notre parti à travers plusieurs initiatives dont les plus en vue :
Au niveau politique
-Les doléances concernant des réformes constitutionnelles contenues dans la lettre du Bureau politique.
-La présentation de propositions fondées sur une approche globale pour le projet de la régionalisation avancée.
-La coordination avec toutes les composantes de la Koutla et de la Gauche en vue de créer un pôle de gauche.
Au niveau organisationnel
Tenue du colloque national organisationnel pour la mise à niveau et l'activation des structures du parti aux niveaux local, provincial, régional et national.
- Renouvellement de structures sectorielles du parti.
-Organisation de la Jeunesse Ittihadia et des femmes ittihadies.
Dans le cadre de ce dynamisme positif se tient   notre Conseil national en perspective de la préparation du notre sixième Congrès national afin d'enrichir  notre militantisme féminin et partisan et de mettre en place des mécanismes adéquats pour une avancée du processus du militantisme des femmes ittihadies  et de mobiliser toutes les énergies et compétences féminines avec la conviction commune de consolider la démocratie interne. Pour ce faire, une approche genre s'impose pour répondre aux attentes et aux besoins des femmes marocaines au Maroc et à l'étranger mais aussi celles séquestrées dans les camps de Tindouf. Il est certain que le mouvement des femmes et en particulier celle des femmes ittihadies, a accompli plusieurs réalisations sur le plan  juridique et législatif(Code de la famille, Code de la nationalité, Code de procédure pénal….). Cependant, nous  exprimons  aujourd'hui notre forte volonté de déployer davantage de mobilisation, de concertation et de plaidoiries au niveau des partis politiques et en particulier ceux de la Koutla, de la Gauche et de la société civile. Dans ce sens, nous sommes tenus en tant que parti et en tant que femmes ittihadies de prendre des initiatives afin de préserver les acquis des femmes et leur développement pour réaliser la parité à tous les niveaux et mettre sur pied une feuille de route pour l'avenir. Notre rencontre d'aujourd'hui s'inscrit dans cet objectif. Celui de s'élancer vers l'avenir à travers une évaluation audacieuse et positive de notre expérience avec ses réussites et ses échecs. Mais aussi à travers la participation aux échéances, la mobilisation et la participation dans le cadre de la Caisse de subventions qu'on ne peut nullement dissocier des dysfonctionnements dont souffre notre parti. Dorénavant, les pratiques qui ont donné lieu à une marginalisation des militantes ittihadies lors des étapes et des échéances précédentes, sont devenues inacceptables car elles sont en contradiction avec les valeurs et les idéaux du parti. Une question alors se pose et s'impose : Avec quels mécanismes réaliserons-nous ces missions ?
De cette question  en découlent deux autres que nous allons traiter avec  sérieux et responsabilité au cours des deux ateliers que nous organiserons. Ces questions portent sur " L'organisation partisane du secteur féminin : problématiques et perspectives " et sur " La représentativité politique féminine dans les centres de décision".
Concernant la question de l'organisation partisane du secteur féminin, nous partons de la formule organisationnelle décidée par le V Congrès des femmes ittihadies et du mécanisme de la commission de parité instaurée par  le VIII Congrès du parti pour répondre à des questions capitales : par quels mécanismes pourrons-nous s'ouvrir sue la société ? Quels sont les outils d'interdépendance entre le politique, le culturel et l'associatif ? Est-ce que le cadre juridique et institutionnel adopté pour l'organisation du secteur féminin est adéquat et qu'il est à même d'activer notre projet sociétal moderne ?  Notre secteur dispose -t-il des mécanismes et prérogatives qui lui permettent de s'implanter dans la société et de participer réellement au processus d'intégration de la femme dans les centres de décision au sein du parti ou ailleurs ? Quelle place pour le Secrétariat national et quelles sont ses prérogatives ? Quelle est la nature de sa relation avec les autres appareils du parti dont le Bureau politique ?
Pour ce qui est de la représentativité politique des femmes dans les centres de décision, nous devons répondre aux questions suivantes : quels sont les outils appropriés à même d'élargir la représentativité politique féminine dans les centres de décision ?  Les lois qui encadrent le champ politique dont celle sur les partis, le Code des élections et le mode de scrutin actuel permettent-elles aux femmes d'accéder à des postes (influents) dans la vie politique ? Jusqu'à quel niveau notre parti respecte-t-il ses engagements internes et externes quant à la représentativité politique des femmes ittihadies?"