Congrès international de Rabat : La souffrance des prisonniers palestiniens dénoncée

Dans une salle archicomble du Centre d’accueil et de réunions du ministère de l’Equipement et des Transports, les militants solidaires avec la cause palestinienne ne manquaient pas. La cérémonie d’ouverture du Congrès international de soutien à la cause des prisonniers palestiniens organisée sous le thème «Libération des prisonniers palestiniens : responsabilité internationale », a réussi sur tous les plans. Ce qui augure des travaux de sessions de haut niveau lors de la journée de samedi. Venus de plusieurs pays, des militants associatifs, des politiques et d’anciens prisonniers ainsi que des représentants de la société palestinienne ont fait montre de leur totale mobilisation pour cette cause devenue, par la force des choses, la principale préoccupation de toute la nation arabo-musulmane.
La lutte continue et la bravoure du peuple palestinien sont un exemple à suivre par les autres peuples opprimés, occupés et privés de leurs droits légitimes à une vie  de dignité qu’ils refusent de perdre malgré les tentatives criminelles et barbares de l’occupant. «Cet occupant ne respecte ni les lois ni les conventions internationales en vigueur et se contente de satisfaire ses besoins en tant qu’occupant en se donnant une légitimité basée sur la force», explique Amina Bouayach, représentant la Fédération internationale des droits de l’Homme. D’où «l’importance d’agir contre le courant sioniste qui vise à se donner toutes les légitimités pour massacrer le peuple palestinien», poursuit la vice-présidente de la Fédération et présidente de l’Organisation marocaine des droits de l’Homme. Pour elle, «la responsabilité incombe aux institutions internationales pour protéger le peuple palestinien, en particulier  la Ligue arabe qui doit prendre des mesures concrètes contre les agissements d’Israël et imposer le respect des droits des populations opprimées, emprisonnées et expulsées de force, sans le moindre remord, de leur terre et de leurs régions vers d’autres sous l’autorité israélienne», précise Bouayach qui partage en somme les positions et les avis de tous les autres intervenants qui n’ont pas caché leur amertume envers Israël et ses agissements. «Israël doit libérer les prisonniers palestiniens dans l’immédiat, surtout ceux séquestrés abusivement dans ses geôles militaires où il leur fait subir toutes sortes de mauvais traitements et de harcèlement moral et physique», conclut-elle. C’est ce qu’a affirmé, d’ailleurs, Aissa Karakie, ministre des Affaires des prisonniers palestiniens. Le responsable n’a cessé de dénoncer ces agissements d’Israël qui, selon lui, fait fi de  toutes les possibilités de résoudre le conflit pacifiquement. Il a, par ailleurs, ouvert la parenthèse pour réitérer son indignation contre le  comportement arrogant et inhumain d’Israël. Il a même soulevé une grande interrogation sur les dessous du silence international face à ce comportement hautain et irrespectueux. Et pour conclure, le ministre a émis quelques suggestions à l’appréciation des participants afin de les examiner  lors des séances du lendemain. Il a précisé l’importance de revoir l’ensemble des solutions à entreprendre sous un angle différent des précédents, celui de la globalisation du conflit. Il sollicite ainsi l’élaboration d’une démarche à l’échelle internationale à laquelle tout le monde doit contribuer selon sa position et ses moyens. Une campagne de communication ciblée et bien étudiée doit ainsi accompagner, d’après le ministre, toutes les démarches juridiques et économiques prévues dans les mois à venir. Ceci dit, il faut soutenir l’économie palestinienne avec plus de solidarité et surtout renforcer l’arsenal juridique international en appliquant les prérogatives et les conventions internationales.
Lors de cette cérémonie d’ouverture à laquelle des responsables politiques et associatifs ont participé, les organisateurs ont rendu hommage à plusieurs d’entre eux. Entre autres, le légendaire militant de la cause palestinienne Moulay Ismail Alaoui, l’ancien secrétaire général du PPS, Khnata Bennouna, militante de grande envergure, le réalisateur Abdellah Mesbahi dont le documentaire sera diffusé ce samedi à la salle 7ème art à Rabat, et d’autres. La même soirée sera marquée par la prestation de Marcel Khalifa qui donnera un spectacle au grand public. Un documentaire portant sur des témoignages  d’anciens prisonniers palestiniens a laissé une mauvaise impression sur les agissements des Israéliens qui, d’après les témoins, font subir à leur prisonniers toutes sortes de mauvais traitements pour les humilier et briser leur volonté de résistance et leur mobilisation. D’autant plus que les témoignages portent sur les expériences médicales faites par les Israéliens sur des détenus. Ce qui a provoqué la mort de plusieurs d’entre eux dans des circonstances obscures. Et ce, devant le silence flagrant des instances internationales et des pays alliés d’Israël, qui ne mènent aucune action pour mettre fin à ce crime sous prétexte de la recherche scientifique.
Rappelons que la délégation palestinienne a été accueillie chaleureusement à l’aéroport Mohammed V par une centaine de militants associatifs, politiques et journalistes. Un accueil auquel se sont joints nombre de passagers et leurs familles qui n’ont pas hésité à scander des slogans contre l’occupant israélien et ses exactions. Les alliés historiques de Tel Aviv ont également eu droit à des critiques et des messages acerbes contre leur soutien inexpliqué à un Etat barbare qui n’hésite pas à tuer des enfants, des femmes et des personnes âgées. Pire : il  les emprisonne arbitrairement dans ses geôles et leur fait subir des agressions physiques et morales.
Les travaux du Congrès se poursuivent dans un climat marqué par la solidarité et l’engagement sans limites de tous pour une noble cause, à savoir l’indépendance de la Palestine.