"J'ai comparé l'institution à un navire qui ne voguait pas toujours en eaux calmes, et je suis sûr qu'à la fin du congrès, on l'aura ramené dans un havre de stabilité et de continuité", a dit le président Joseph Blatter dans son propos liminaire. Un navire de luxe, avec un résultat net positif de 36 millions de dollars pour 2011, et des réserves s'élevant à 1,29 milliard USD.
Toujours est-il que le pari de M. Blatter est réussi: après le houleux congrès de Zurich en 2011, précédé d'une campagne électorale délétère entre le dirigeant suisse et son concurrent qatari Mohamed Bin Hammam, le suivant fut celui de l'apaisement. Le processus de réformes a été adopté à la quasi-unanimité, et aucune voix discordante ne s'est élevée.
De manière significative, M. Blatter semblait tendu lors de la cérémonie d'ouverture jeudi et vendredi matin, et beaucoup plus jovial une fois les réformes adoptées, se félicitant de "l'atmosphère amicale", presque émolliente.
Deux principales mesures ont été avalisées par le Congrès. La Commission d'audit et de conformité a été renforcée: elle ne se penchera plus seulement sur les questions financières, mais veillera aussi au respect des lois et réglementations. Le président en sera l'Italo-Suisse Domenico Scala. A partir de 2013, ses membres seront élus et révocables par le seul Congrès, et non plus par le Comité exécutif.
Le Congrès a aussi voté la création, au sein de la Commission d'éthique, d'une chambre d'instruction et d'une chambre de jugement. Etant donné que l'un des deux présidents proposés est tombé récemment malade, le Comité exécutif procédera à ces désignations le 29 juin lors de sa prochaine réunion.
Une Burundaise au Comité exécutif
"C'est une date historique, s'est félicité M. Blatter. Nous allons de l'avant, c'est un pas très important, mais ce n'est que le premier, le deuxième aura lieu lors du prochain congrès. On ne peut pas tout faire en même temps, c'est impossible. On ne peut cueillir que quelques cerises, on ne peut pas les récolter toutes, elles ne sont pas toutes mûres".
Mûre en revanche était l'entrée, pour la première fois, d'une femme dans le saint des saints de la Fifa, le Comité exécutif, avec la cooptation mardi de Lydia Nsekera, présidente de la Fédération burundaise. Une élection se tiendra en 2013 sur ce poste, lors de laquelle chaque confédération pourra proposer une candidate. En attendant, la cooptation a été ratifiée par le Congrès qui a chaleureusement applaudi et fait une ovation debout.
"Nous avons besoin de femmes dirigeantes dans le football", a-t-elle déclaré dans un entretien aux agences de presse après le Congrès, se défendant d'être "juste un symbole". "Quand je prends la parole dans les instances où je siège, les collègues en tiennent compte, a-t-elle complété. Les membres du Comité exécutif viennent d'élire une femme pour travailler avec eux".
Par ailleurs, un 209e membre a été accepté avec l'arrivée du Sud-Soudan.
M. Blatter a aussi précisé que la décision, prise mardi par le Comité exécutif, d'autoriser le Kosovo de disputer des matches amicaux contre des membres de la Fifa, était "suspendue". La Serbie avait protesté, et la Fifa a repoussé au 29 juin une décision définitive; d'ici-là, elle en fixera les "modalités".