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Les élections communales et régionales auront-elles lieu au mois de juin prochain comme l’avaient avancé le gouvernement et sa majorité ou au mois de septembre ?
En l’absence d’une confirmation officielle tranchant définitivement cette question, quelques informations relayées par les médias font encore état du report des prochaines élections au mois de septembre.
Le chef du gouvernement avait annoncé en mai 2014 le calendrier de ces échéances. Il avait révélé que ce calendrier s'ouvrira par l'élection des représentants des salariés (mai 2015), des conseils communaux et régionaux (juin 2015), des Chambres professionnelles (juillet 2015) et des conseils provinciaux et préfectoraux (août 2015), pour enfin déboucher sur l’élection de la nouvelle Chambre des conseillers en septembre de la même année. Si la nouvelle date est confirmée, cela attestera du manque de visibilité et de la confusion du gouvernement Benkirane concernant la préparation des prochaines échéances électorales.
Les observateurs estiment que la tenue des élections en juin serait catastrophique. Déjà les partis de l’opposition (USFP, PAM, PI et UC) ont mis en garde contre l’entêtement du gouvernement qui tient coûte que coûte à organiser ces élections en juin. Ces partis refusent que l’Exécutif leur impose son agenda et les mette devant le fait accompli en faisant adopter les lois organiques ayant trait à ces élections en un temps record, c’est-à-dire sans qu’elles n’aient été mûrement débattues.
Pour Mohamed El Ghali, professeur de sciences politiques à l’Université Cadi Ayyad à Marrakech, « le report des élections est une nécessité. Nous avons tardé près de trois ans pour les organiser, je ne vois aucun mal qu’on les reporte de quelques mois supplémentaires». Et d’expliquer qu’il est difficile de discuter et d’adopter des lois organiques aussi importantes comme celle de la régionalisation, du découpage électoral ou autre dans un laps de temps n’excédant pas les deux mois.
« On sait que le gouvernement était contraint d’avancer la date de juin. Mais cette date était fictive, parce que destinée à tranquilliser l’opinion publique et à absorber l’ire des partis de l’opposition qui exigeaient du gouvernement de définir le calendrier électoral », a-t-il souligné dans une déclaration à Libé.
En tout état de cause, cette question pourrait être posée demain au chef du gouvernement lors de la séance mensuelle des questions orales relatives à la politique générale à la Chambre des représentants.