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Intervenant à cette occasion, Abderrahmane El Azzouzi, secrétaire général de la FDT, a appelé ses militants à inauguré une nouvelle ère dans l'action syndicale nationale : "Le troisième Congrès doit inaugurer de nouvelles perspectives pour l'action syndicale nationale. Un objectif qui ne se réalisera que dans le cadre de l'union et la démocratie. Cette dernière a toujours été l'unique but de la création de la Fédération démocratique du travail. Mais souvent, quelques-uns l'ont utilisée comme symbole sans l'avoir appliquée réellement. Et pourtant, elle est une pratique et un comportement quotidiens auxquels nous devons nous attacher", précise le secrétaire général. Et d'ajouter : "Si la force de l'action syndicale ne se réalise que dans le cadre de l'union syndicale, cette dernière, à son tour, ne se réalisera que dans le cadre de la démocratie interne. La démocratie est une obligation fondamentale qui consolide l'union syndicale et celle de ses rangs."
Pour sa part, Omar Zaidi a lié la restructuration de l'action syndicale à la mondialisation qui a transformé, selon lui, les conditions sociales, économiques et politiques. Surtout que "la force des multinationales est liée à la manipulation du marché de l'emploi en appliquant la réduction des charges et l'augmentation des bénéfices. Ce qui a créé un marché international de l'emploi, auquel les investisseurs cherchent la main-d'œuvre la moins coûteuse et la moins exigeante. Puisqu'à chaque mouvement protestataire de la part des employés, la multinationale change de pays vers d'autres destinations où la démocratie est moins appliquée", a-t-il expliqué. Une situation qui aurait donné, d'après Zaidi, naissance au "Forum des mouvements sociaux" et autres mouvements à travers le monde.
Dans son intervention, Abdelkader Azrii a rappelé les circonstances qui ont donné naissance au mouvement syndical en Europe, comme étant un outil d'équilibre dans le monde du capitalisme. Il a même fait rappel à la création du syndicalisme arabe en appelant les syndicalistes à prendre en considération les erreurs du passé pour construire la nouvelle ère à laquelle appelle actuellement la FDT.
Un avis que partage Abdelhadi Khayrate qui a insisté sur l'implication de tout le monde, chacun selon ses responsabilités, dans une nouvelle lecture de l'action syndicale au Maroc. Et ce, afin de connaître, selon lui, "les causes et les dessous de tous les phénomènes qui frappent l'action syndicale nationale, y compris celle des scissions répétées et successives. Des phénomènes qui méritent de notre part une analyse globale".
Résumant l'histoire du syndicalisme national, Abdelhadi Khayrate a souligné qu'au lendemain de l'Indépendance du Maroc, il était, à l'époque, primordial de combler le vide créé par le retrait de l'administration française. "Chose qui ne pouvait être réalisée que dans le cadre d'une force organisée. Et comme la société marocaine était en majorité rurale, l'unique force sociale organisée était celle des ouvriers. D'où la naissance de l'Union marocaine du travail qui a pris le monopole de l'action syndicale. Ce qui a donné à ses militants un poids énorme au sein de toutes les instances nationales… L'adhésion des ouvriers à l'UMT était obligatoire puisque les cotisations syndicales étaient prélevées automatiquement sur les salaires… l'action syndicale était bien structurée et ordonnée".
"Comment sommes-nous arrivés au stade actuel ?", s'interroge Abdelhadi Khayrate avant de tirer l'alarme au sujet d'un autre facteur important : "L'UMT a fourni, au lendemain de l'Indépendance du Maroc, un grand effort pour empêcher toute intrusion des politiques dans le travail syndical. Et ce en interdisant l'accès aux syndicalistes politisés dans les instances du syndicat. Ce qui avait eu de graves retombées sur l'action syndicale de l'époque". Et d'ajouter que le "rôle de l'Etat dans la dégradation du travail syndical est considérable. Surtout que l'Etat cherchait à mettre la main sur les syndicats pour en faire un outil contre les ouvriers au lieu de rester une force de pression sur les entreprises étatiques". Une raison pour laquelle, "l'Etat a créé plusieurs syndicats formels et de nombreux syndicalistes suspects afin d'instaurer une sorte de confusion dans le travail syndical", résume-t-il.