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Ayant fait preuve d’une ambition particulièrement élevée, ce ministère a voulu un complexe sportif exemplaire tant sur l’aspect programmatique que sur l’efficience énergétique des bâtiments et leur implantation urbaine. Une ambition qui n’est pas allée jusqu’au bout, car huit mois après l’ouverture des plis, et après avoir désigné les architectes lauréats, le dossier est toujours classé dans les tiroirs du ministère. Ce dernier n’a pas encore honoré ses engagements vis-à-vis des architectes quant à la remise de leurs primes respectives. Après huit mois d’attente, aucune prime ne leur a encore été versée.
Ayant frappé à toutes les portes et adressé plusieurs lettres au ministre de la Jeunesse et des Sports, les architectes lauréats ont décidé, cette fois-ci, de frapper à la bonne. Ils veulent traîner en justice le ministère qui, d’après eux, «n’a pas encore honoré ses engagements». Et pourtant, la vingtaine d’architectes qui ont pris part à ce concours ont affirmé dans leurs multiples lettres qu’ils ont bel et bien respecté le cahier des charges auquel ils avaient soumissionné dans les normes. «Le jury a déterminé les projets primés. Malheureusement, et après huit mois d’attente, aucune prime n’a encore été versée aux architectes. Plusieurs lettres ont été adressées au ministre par voie postale, par fax et sur le mail du ministère et qui sont restées sans réponse», argumentent-ils en guise de justification à leur volonté d’ester en justice le ministère de la Jeunesse et des Sports. Et d’ajouter : «Pour faire un projet exemplaire en matière de promotion des normes de la construction durable, les participants au concours et en particulier les architectes finalistes, ont fait un grand investissement en termes de temps et d’argent. A savoir des jours et des nuits de travail de leurs agences, ainsi que le financement des études faites par les bureaux d’études consultés».
Ce cas n’est certes pas unique, d’autres concours d’architecture initiés par le ministère de la Jeunesse et des Sports ont connu le même scénario. D’autres architectes attendent toujours leurs primes et leurs indemnités pour d’autres grands projets. Le cas le plus spectaculaire est celui du projet du grand stade de Casablanca qui a défrayé la chronique.
Rappelons que les architectes au Maroc affirment qu’ils sont «victimes des retards interminables de paiement de leurs honoraires par l’Etat». Et de conclure : «Si certains architectes résistent et parviennent à équilibrer leur trésorerie en faisant appel à des crédits bancaires ou en négociant des délais confortables avec leurs consultants et bureaux d’études, d'autres se voient souvent dans l'obligation de mettre la clé sous le paillasson».