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La soirée débute tout d’abord par un discours d’Amal Ayouch, la directrice artistique du Festival où elle remercie tous les partenaires et le public qui ont accompagné cette manifestation tendant cette année à mettre en lumière la genèse de la création africaine. Puis, pour faire bon poids bonne mesure, le Festival Théâtre et Culture a choisi de rendre hommage à une personnalité qui a fait les beaux jours du cinéma national. Actrice parmi les plus singulières et talentueuses de la scène cinématographique nationale, Souad Saber est aussi et surtout l’une des icônes des salles obscures. Il s’agit de la mémoire d’une présence scénique remarquable, d’une expérience riche que la Fondation a conservées dans un éternel souvenir. «C’est un hommage qui me fait énormément plaisir. Cette culture de reconnaissance et d’encouragement de cinéastes, on n’en a vraiment besoin», a expliqué Souad Saber à qui on a remis un trophée. Et un grand moment d’enthousiasme quand les trois figures des Arts et Lettres africains arrivent sur scène. On a remis également un trophée au Prix Nobel, Wole Soyinka. Ici, l’on parle de l’œuvre d’un écrivain nigérian qui a su expérimenter les facettes les plus inattendues de la nature humaine mettant l’accent sur la poésie, la joie de vivre, la simplicité de l’existence, les relations humaines au-delà des clivages idéologiques avec cette constance dans la vision d’un monde toujours à réinventer. Et comme on dit toujours, un écrivain doit laisser des traces de son passage et pas des moindres. Car, seules les traces font rêver. Des traces qui se font images : la lumière et les paysages, la résistance, les amitiés décisives… l’addition de cette richesse visuelle justifie des années entières de production éditoriale de rare consistance. Dans la même optique, l’écrivain a participé en tant qu’invité d’honneur à un colloque international organisé par la Faculté des Lettres et sciences humaines Aïn Chock en partenariat avec la Fondation des Arts vivants et l’institut des Etudes africaines. Inscrit dans le cadre du Festival Théâtre et Culture, ce colloque s’est déroulé du 12 au 14 mai 2009 et s’est articulé autour de quatre axes : «L’Afrique, continent d’histoire et de culture partagée», «Diversité culturelle et création littéraire », « Rôle de l’artiste et de l’art dans la dynamique de sensibilisation de la population en Afrique » et «L’artiste et la mondialisation de la culture africaine».
La troisième personnalité à qui on a rendu hommage dans le cadre de ce festival n’est autre que le dramaturge Abdelkader El Badaoui. Au moment où tout le public est debout, ce dernier arrive sur scène a été accueilli par des salves d’applaudissements se faisait entendre. Il reçoit le trophée remis par Hakima Himmich, présidente de l’Association de lutte contre le Sida (ALCS). Le parcours d’Abdelkader Badaoui est souvent ponctué d’illustrations attrayantes avec la voix si pleine et éloquente du maître. Toujours fidèle à son esprit de militantisme, l’homme de théâtre a saisi l’occasion pour appeler les professionnels du quatrième art national à favoriser l’éclosion d’une nouvelle génération de jeunes dramaturges. Une émotion très contenue mais très perceptible en même temps. Ce dernier s’est déclaré très heureux que cette consécration lui soit réservée par le Festival.
Après cet échange d’amabilité sincère, place maintenant à un fabuleux spectacle vivant « 2147 l’Afrique» conçu et créé par Moise Touré. Coloré, gai et convivial, ce spectacle est avant tout un projet inspiré d’une phrase prononcée en juin 2004 par l’administrateur du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) : « L’Afrique n’atteindra pas l’objectif de réduction de pauvreté avant 2147». Bref, cette véhémence témoigne de la fécondité du dialogue toujours libre qu’entretiennent les acteurs entre eux. C’est une inflexible et solidaire vision du monde et de la poésie qui se manifeste.