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Cette perquisition s’était déroulée dans le cadre d’une enquête pour agression sexuelle sur mineur dont le chanteur est finalement sorti blanchi. En rendant sa décision, le juge a estimé que la BBC avait “gravement” enfreint le droit à la vie privée de la star “de façon sensationnaliste”. Il lui a octroyé 210.000 livres de dommages et intérêts en raison des “conséquences” de cette affaire sur sa vie en précisant qu’il aurait droit à des sommes supplémentaires pour l’impact financier qui seront décidées à une date ultérieure. “J’en ai la gorge nouée. Je ne peux pas le croire. C’est une nouvelle magnifique”, a réagi le chanteur.
La BBC a regretté un jugement “contraire à la liberté de la presse et la capacité des journalistes à rendre compte d’enquêtes policières” et indiqué qu’elle envisageait de faire appel, dans un communiqué. Elle avait fait valoir au cours du procès que sa couverture de l’opération était factuellement correcte et de bonne foi.
L’ancienne rock star, qui a vendu près de 250 millions de disques dans le monde, était soupçonnée d’avoir commis des agressions sexuelles contre un jeune garçon dans les années 1980, dans la foulée de l’affaire Jimmy Savile, qui avait entraîné, à partir de 2012, une série d’enquêtes et de procès pour pédophilie et agression sexuelle. L’ancien animateur de la BBC aujourd’hui décédé, est soupçonné de centaines d’agressions sexuelles sur mineurs. La maison de Cliff Richard avait été perquisitionnée, mais le chanteur n’avait jamais été arrêté ou inculpé. Après l’annonce de l’absence de poursuites, en juin 2016, Cliff Richard s’était réjoui d’avoir été blanchi des “viles accusations” qui pesaient sur lui et avait fustigé les méthodes de la police. La police du South Yorkshire avait présenté “ses excuses les plus sincères” pour sa gestion de la médiatisation de l’enquête et a conclu un accord pour verser 400.000 livres au chanteur. La BBC s’est également excusée et a reconnu qu’”il y a des choses qui auraient dû être faites différemment”.
“Toutefois, le juge a décidé que la simple mention du nom de Sir Cliff était illégale”, a-t-elle relevé, craignant que la décision de justice “ne sape le principe du droit de savoir du public”.
Tony Gallagher, le rédacteur en chef du Sun, quotidien le plus vendu au Royaume-Uni, s’est aussi ému d’une décision “lamentable”. “Victoire pour les criminels (présumés) et les avocats avides d’argent, terrible pour les médias”, a-t-il tweeté. A la Chambre des communes, un député a suggéré de modifier formellement la loi afin d’interdire aux médias de donner le nom des suspects avant qu’ils soient inculpés. Mais la Première ministre Theresa May a exprimé son scepticisme, soulignant devant le Parlement que “dans certains cas, la publication d’un nom permet à d’autres victimes de se manifester et, par conséquent, de renforcer le dossier contre un individu”.