Cherkaoui, El Hariri et Ouardane exposent à Casablanca : Trois miroirs du monde au pluriel


ABDELLAH CHEIKH
Mardi 21 Avril 2009

Cherkaoui, El Hariri et Ouardane exposent à  Casablanca : Trois miroirs du monde au pluriel
Les cimaises de l’atelier de la création à Casablanca abritent jusqu’au 15 mai  2009 les œuvres récentes des artistes  peintres Leila Cherkaoui, Abdellah El Hariri et Abderrahmane Ouardane qui nous révèlent  leurs  regards  artistiques et  leurs préoccupations esthétiques. Ces artistes reviennent pour nous proposer le fruit de  leurs  nouvelles recherches et investigations purgatives. Ils nous invitent à contempler un langage polyforme qui ne se complaît pas dans un style stéréotypé ou une expression canonique, pour ne pas dire stérile. Un langage épuré qui ramène la trace mnésique  à l’essentiel, dessille le regard et suscite la méditation et la réflexion. Ces trois artistes sont à l’écoute attentive de la vie énigmatique des formes et en quête de la poétique des traces qui font rêver. Ils travaillent sans cesse  à inventer une mémoire tatouée toute personnelle selon une rhétorique de palimpsestes  et  mises en abîme. Une mémoire qui se présente comme une matrice de spatialités et temporalités  voire un carrefour qui s’ouvre à la pluralité et à la diversité. Ainsi, ces trois artistes,  qui proviennent d’horizons divers en termes de générations et de styles, enrichissent notre culture plastique, alimentent notre identité visuelle et participent activement à l’épanouissement de notre état d’être.
Artiste  hypersensible  et discrète, Leila Cherkaoui  capte  les mystères de la lumière et  transcende  les apparences du réel  pour nous dévoiler des  états épurés   et  le désir de spiritualiser la peinture néo-figurative,  tout en traduisant des éléments   latents  et nostalgiques  de notre vécu  qui font référence aux rêves.
Abderrahmane Ouardane est un artiste peintre soucieux d'une  démarche  châtiée  et  renouvelée qui caresse le rêve et l’imaginaire. Il   donne accès à une autre vision du monde, à une autre dimension à la fois haptique et optique. La création d’une œuvre est aussi pour  cet artiste une expérience d’ordre  spirituel à travers laquelle  il projette sa vision du monde dans l’espace et   cristallise   son rêve de l’homme et de  l’artiste;  il nous  incite  à découvrir «un autre temps et un autre espace».
Voyageur infatigable dans la cartographie des signes et des symboles, il parcourt  notre monde imaginaire  en quête  d’identité et d’authenticité et il le transforme au gré de son imagination.
 La démarche plastique  de Abdellah  El Hariri    relève  de la liberté gestuelle, voire lyrique et  loin de tout  usage ornemental des motifs calligraphiques et architecturaux.  Il s’agit   d’une scénographie chromatique  qui   crée une festivité de couleurs et de formes variées  et débordantes.  L’artiste gère sciemment  l'espace de la toile et la soumet à une tension permanente, celle qui anime la vision artistique du peintre et le maintient dans un équilibre problématique.
Sur cette exposition collective placée sous le signe «Sans titre», Abdelkader Mana, anthropologue, a écrit : «Les œuvres de trois artistes ont en commun l’association entre  archétypes ancestraux et abstraction contemporaine.   Ils marient merveilleusement les signes et les symboles immémoriaux des profondeurs des régions dont ils sont issus, avec les apports des courants artistiques venus d’ailleurs. Ici, l’artiste crée un nouveau langage visuel, dynamique et tendu vers l’inconnu. Cette transfiguration poétique du patrimoine est, en ce sens, une entreprise éminemment moderne.
Ces nouvelles formes qui nous éblouissent par leur lumière et leur fraîcheur ne naissent donc pas du néant. Elles sont le résultat d’un travail sur la mémoire d’artistes transfigurant le réel dans l’univers symbolique du rêve. Ce qui importe dans la toile, n’est pas ce qu’elle donne à voir, mais ce qu’elle permet d’interpréter. Il ne s’agit pas de peindre un beau paysage mais de donner forme à l’univers intérieur…Les œuvres de ces trois artistes constituent donc un travail sur la mémoire et le rêve. C’est une nostalgie qui se projette pour ainsi dire dans le futur, ou comme dirait le regretté Abdelkébir Khatibi qui vient de nous quitter «une mémoire en devenir».


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