A la fin de l’année 1929, la famille s’installe dans la rue Alem, quartier de San Isidro, à Buenos Aires. C’est là que naîtra le 31 décembre la sœur de Ernestito, Celia. Le 2 mai 1930, Ernesto qui n’a pas encore deux ans tombe malade. Il souffre de sa première crise d’asthme. En 1931, la famille déménage dans un faubourg élégant de la capitale, rue Bustamente y Peña, où naîtra Roberto, le 18 mai 1932. En raison des problèmes de santé de Ernesto, la famille va changer plusieurs fois de résidence, jusqu’à ce qu’un médecin leur conseille de se rendre à Alta Gracia, dans la province de Córdoba. Le climat plus sec de cette région est favorable à Ernesto, et ils décident donc de louer une maison à Villa Carlos Pellegrini. La maison de deux étages s’appelle "Villa Chiquita", et c’est là que va naître Ana María.
Les problèmes de santé de Ernesto conduisent sa mère Celia à se charger de son éducation primaire. Puis il suivra normalement les cours à l’école San Martín, puis au collège Manuel Solares. En mars 1942 il commence ses études secondaires au Collège national Déan Funes, à Córdoba, à environ 45 kilomètres de Alta Gracia. La famille Guevara-de la Serna va vivre à Alta Gracia jusqu’au début de 1943, année où Ernesto fait connaissance des frères Granado et Ferrer, avec lesquels il se liera d’amitié pour très longtemps. Au cours de l’été, ils déménagent une fois encore pour habiter une maison dans la rue Chile à Córdoba. C’est au mois de mai que naît Juan Martín.
En 1946, la famille déménage à Buenos Aires pour aller vivre dans un appartement de la grand-mère paternelle. Quand la grand-mère, Ana Isabel, tombe gravement malade, Ernesto la veille durant 17 jours, et à sa mort, il annonce qu’il étudiera la médecine au lieu des études d’ingénieur qu’il avait envisagées. Ernesto est jugé inapte pour le service militaire en raison de sa maladie. En 1947 il commence ses études de médecine et montre peu d’intérêt envers la politique et les mouvements de protestations des étudiants, même si ses parents, et plus particulièrement sa mère, sont des militants anti-péronistes. Mais à la fin de l’année il fait connaissance de Berta Gilda Infante, connue sous le nom de Tita. Elle est membre de la Jeunesse communiste argentine. Ils deviennent vites bons amis et Ernesto lit avec elle les textes marxistes et ils discutent de la réalité politique de l’époque.
C’est en octobre 1950, qu’il décide de faire son premier voyage en Amérique Latine, en passant par le Chili, le Pérou et la Colombie. Il est le spectateur attentif des problèmes sociaux des pauvres de ces pays, et cite dans ses notes la phrase de José Marti : "Je veux unir mon destin à celui des pauvres du monde". Le 29 décembre 1951, il part avec son ami Alberto Granados à travers le continent sud-américain. Mais la moto sur laquelle ils font le voyage, une Norton 500 c.c., les lâche et ils doivent travailler, soit comme assistant médecin ou effectuant des petits boulots, pour continuer leur périple.
Ernesto revient à Buenos Aires en août 1952 pour poursuivre ses études de médecine. Il reçoit le titre de Docteur en médecine et chirurgie le 11 avril 1953 à l’Université de Buenos Aires. Le 7 juillet 1953 il part une nouvelle fois en voyage à travers l’Amérique du Sud et Centrale. Il est accompagné par Carlos Ferrer "Calica". Il observe en Bolivie les changements sociaux apportés par le Mouvement nationaliste révolutionnaire arrivé au pouvoir. Puis ils visitent le Pérou, l’Equateur, le Panamá et le Costa Rica, où ils font la connaissance des Cubains Calixto García et Severino Rosell, qui avaient participé à l’assaut du Cuartel Moncada. Ils poursuivent le voyage et visitent le Nicaragua, le Honduras et le Salvador, pour finalement arriver au Guatemala en 1953.
(A suivre)