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Selon Hassan Ammari, acteur associatif, ce drame a provoqué la mort de deux femmes et d’un bébé âgé de deux ans. Huit personnes sont également portées-disparues. « Les 39 rescapés qui ont pris la fuite sont actuellement incarcérés dans les locaux de la gendarmerie Royale», nous a-t-il précisé.
Dans un communiqué de l’Association Pateras de la vida relayé par le site larachenews, les causes de ce drame sont imputables à une panne du moteur du zodiac et à la surcharge.
Pour Hassan Ammari, cet accident révèle que les réseaux de trafiquants d’êtres humains sont en train de changer leurs lieux d’embarquement suite aux contrôles drastiques des points de départ dans le Nord du Maroc. « En effet, rares ont été les convois de migrants irréguliers qui ont levé l’ancre à partir de la région de Larache depuis 2014 », nous a-t-il précisé.
Des propos que confirme Omar Naji, vice-président de l’AMDH section Nador.
Selon lui, la situation est fortement contrôlée et les convois de migrants vers les côtes espagnoles sont à compter sur les bouts des doigts. Même les campements des candidats à la migration dans la région de Nador se sont vidés de leurs occupants. « On compte aujourd’hui quelques dizaines de personnes par campement alors qu’il y avait des centaines auparavant. Ceci d’autant plus que ceux qui y sont restés vivent aujourd’hui loin des forêts et à l’abri des regards des forces de l’ordre », nous a-t-il expliqué. Et de poursuivre : « Les candidats subsahariens à la migration ont de plus en plus peur. En fait, ils risquent l’expulsion vers leurs pays d’origine en cas d’arrestation. Aujourd’hui, il n’est plus question d’éloignement vers le Sud du Maroc. La majorité des personnes appréhendées sont refoulées vers leurs pays ».
Dans un entretien accordé à l’agence AFP, Khalid Zerouali, gouverneur chargé de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, a indiqué que l’année précédente avait enregistré le renforcement du dispositif de lutte contre les réseaux de trafic pour faire face à ce qu’il a qualifié de « pression » ressentie en 2017 et 2018. Selon lui, les efforts déployés par le Maroc ont pu réduire les arrivées sur les côtes espagnoles d’environ 60%. Il a également précisé que près de 74.000 tentatives d’immigration irrégulière vers l’Espagne (contre 89.000 en 2018) ont pu être avortées en 2019. « Ces flux irréguliers ont été réorientés, depuis quelques années, de la route centrale qui passait par la Libye vers le Maroc. On a aussi démantelé 208 réseaux de trafiquants, contre 229 une année auparavant », a-t-il ajouté.
De son côté, Frontex, agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes, avait indiqué que jusqu’au 9 janvier dernier, 139.000 tentatives de franchissement illégal des frontières maritimes extérieures de l'UE et de l’espace Schengen ont été détectées.
Et c’est dans ce contexte de fermeté des autorités marocaines et de contrôles de plus en plus drastiques, précise Omar Naji, qu’il faut situer le drame survenu à Larache jeudi dernier avant d’ajouter que cette situation a fait du Sud du Maroc le nouveau point de départ des personnes qui cherchent à rejoindre l’Europe.
Babacar N'Diaye, président de l'Association pour l'assistance des immigrants de Laâyoune, partage cette évaluation, comme en atteste la hausse du nombre des tentatives de départ vers les Iles Canaries enregistrée ces derniers mois. « Les campagnes de ratissage et d’arrestation opérées par les autorités marocaines dans le Nord du pays ont contraint plusieurs centaines de candidats à la migration à descendre vers le Sud. Ceci d’autant plus que la ville de Laâyoune compte déjà des centaines de déboutés de la deuxième phase de régularisation des migrants en situation administrative irrégulière », nous a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « Même les passeurs qui opéraient à partir de Tanger et Nador ont élu domicile à Laâyoune ».
Babacar N'Diaye nous a expliqué, en outre, que les migrants irréguliers arrêtés par les forces de l'ordre marocaines dans les provinces du Sud risquent un éloignement vers d’autres villes du Maroc ou d’être incarcérés à la prison de Laâyoune. Il y a aussi la possibilité de les renvoyer vers leurs pays d’origine mais pareils cas sont peu nombreux. « Une fois débarqués aux Iles Canaries, les autorités espagnoles ne les renvoient pas vers le Royaume en cas d'arrestation. Selon certaines sources médiatiques, il pourrait y avoir des refoulements vers Nouadhibou en Mauritanie. Mais, jusqu’à présent, aucun refoulement n’a eu lieu », a-t-il conclu.