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Pourtant, ce spectacle n’a rien d’une nouveauté. Il semble prendre un malin plaisir à se répéter d’une année à l’autre dans l’ensemble des agglomérations urbaines du Royaume. Cela est valable pour les villes dont les services publics sont directement gérés par les communes élues aussi bien que celles dont la gestion de ces services a été déléguée au privé, qu’il soit national ou étranger. Les équipements municipaux semblent être réalisés n’importe comment.
De fait, ce sont les conseils communaux qui décident en matière de services publics locaux et d’équipements collectifs. C’est à eux que revient la décision de la création et de la gestion de services publics communaux dans des domaines liés à l’assainissement liquide, la réalisation ou la participation à l’exécution des aménagements et des ouvrages hydrauliques destinés à la maîtrise des eaux pluviales et à la protection contre les inondations, la réalisation de la participation à l’exécution de l’aménagement des plages, des corniches, des lacs et des rives des fleuves situés dans le périmètre communal.
L’accomplissement de ces travaux pour le compte d’une collectivité locale est conditionné par un cahier des charges dans lequel sont mentionnés aussi bien les délais d’exécution que les spécifications techniques. Un organisme de contrôle ainsi que les services spécialisés de la collectivité qui a donné l’ordre de réalisation, veillent à l’exécution de ce qui est contenu dans le cahier des charges. Mais cela ne semble pas être fait.
Au sein de l’Instance nationale de la protection des biens publics (INPBP), on compte près de 36 dossiers de dilapidation et le non-respect des cahiers des charges concernant des marchés publics des équipements de base. « On a constaté plusieurs infractions dans la mise en œuvre des marchés publics et le non-respect des cahiers des charges, a indiqué Mohamed Tarik Soubai, président de l’INPBP. Ces collectivités profitent pleinement de l’absence de contrôle et de l’impunité ».
Le procès de la MGPAP reporté
à cause des intempéries
M. Soubai a mis en cause le ministère de l’Intérieur et les ministères concernés et les accusent d’appliquer la politique de laisser-faire. « Le département de l’Intérieur est le premier responsable puisqu’il a la compétence de contrôler et de demander des comptes à ces collectivités locales », précise-t-il.
La mise en œuvre de ce système de contrôle fait défaut également au niveau de l’Etat, selon le président de l’INPBP. M. Soubai a donné l’exemple du ministère de l’Equipement et des Transports qui a réussi à passer entre les mailles du filet de la justice à plusieurs reprises. « Est-ce que vous saviez que c’est le ministre chargé des Transports qui a lui-même donné des instructions pour supprimer le budget d’entretien des trains au profit de l’achat de nouveaux wagons ? Et que les retards enregistrés dernièrement dans les horaires des trains sont dus à cette surpression ? D’ailleurs le juge censé statuer dans l’affaire de la Mutuelle générale a été absent à cause d’un retard de train».
A ce propos, le maître Soubai a déclaré que l’audience d’hier a été reporté jusqu’au 4 janvier.
Le président de l’INPBP pense que le pays est appelé à revoir de fond en comble l'état de ses infrastructures. Et cela devrait passer par la mise en place de mécanismes de contrôle des finances publiques destinées à l'accomplissement des chantiers publics.