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Cette audience solennelle aura lieu à un moment où la cheville ouvrière, à savoir les secrétaires-greffiers, les rédacteurs et les délégués judiciaires auront entamé leur 3ème jour de grève. Des grèves répétitives qu’ils ne cessent de mener depuis fort longtemps pour réclamer leurs droits qu’ils ne semblent pas avoir encore obtenus. Ce qui n’est pas l’avis de leur ministre.
Dans une déclaration à l’issue du dernier Conseil de gouvernement, le ministre de la Justice avait affirmé que le gouvernement est conscient de ce problème et qu’il avait choisi de résoudre à sa manière : «Par principe, le gouvernement admet que les greffiers jouissent d’un statut particulier, à condition d’amender l’article 4 de la Fonction publique. Lequel article devrait opérer une séparation organique entre le greffe et la Fonction publique, à l’instar de l’enseignement et autres secteurs». C’est-à-dire, que le gouvernement a choisi la voie la plus longue pour trancher une question qui se pose avec acuité maintenant et qui a fait perdre aux caisses de l’Etat des millions de dirhams et causé à l’économie nationale et aux contribuables des pertes difficiles à chiffrer pour le moment.
Une situation appelée à perdurer, puisque le Syndicat démocratique de la justice (SDJ), affilié à la FDT, vient de décider d’observer une autre grève de 72h, et ce les 25, 26 et 27 janvier. Même les avocats, profession à laquelle l’actuel ministre titulaire du portefeuille de la Justice appartient, ont décidé d’exprimer leur ras-le-bol. L’Ordre des avocats de Rabat a, en effet, appelé à un sit-in devant le Parlement qui a été préalablement prévu pour aujourd’hui entre 10h et 13h avant d’être reporté à une date ultérieure suite à «une demande adressée à l’Ordre des avocats de Rabat par une partie que le communiqué des hommes aux robes noires n’a pas nommée».
L’Ordre des avocats de Rabat a également appelé dans le même communiqué à boycotter toutes les audiences programmées dans la circonscription judiciaire de la capitale durant 3 heures, de 10h à 13.
A rappeler que la revendication principale des secrétaires-greffiers, des rédacteurs et des délégués judiciaires porte sur la réforme du statut du greffier et de l’ensemble du personnel administratif et judiciaire.