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Malgré le nombre important de personnes qui souffrent de troubles mentaux dans notre pays, on ne dispose que de quelques milliers de lits en psychiatrie. Casablanca, grande métropole et qui compte plus de 100.000 malades mentaux, ne dispose que de près de 400 lits, répartis entre le Centre psychiatrique universitaire (CPU), l’hôpital Baouafi, l’hôpital de Mohammedia et le centre de TitMellil. Encore est-il que ces lits sont loin d’être tous fonctionnels. «A mon avis, c’est nettement insuffisant, eu égard au nombre d’habitants de Casablanca qui avoisine les 5 millions. Ce manque de lits en psychiatrie génère énormément de problèmes. En premier lieu, la non-hospitalisation de certains patients dangereux pour eux-mêmes (suicide) ou pour les autres (hétéro-agressivité)», nous explique Dr O.Redoine, psychiatre addictologue. «Parmi les autres difficultés, liées à ce manque de lits hospitaliers, il y a le suivi irrégulier, voire même l’abandon de tout soin, et l’épuisement, en fin de compte, des familles qui essaient tant bien que mal de prendre en charge leurs patients à l’extérieur de l’hôpital. Il arrive parfois que ces familles se sentent abandonnées par l’équipe soignante», précise notre source.
Selon Dr O.Redoine, «la psychiatrie n’a pas toujours été inscrite dans l’agenda des décideurs dans le domaine de la santé. Par conséquent, elle n’a pas bénéficié d’un investissement public». «Ceci explique en partie la pénurie flagrante en ressources humaines (psychiatres, psychologues, infirmiers, assistants sociaux...)», précise-t-il. Et d’ajouter : «Je pense que le nombre de postes ouverts pour les résidents en psychiatrie (NDLR : ceux qui font leur spécialité en psychiatrie) est nettement insuffisant. Il faut se poser la question, s’il ne faudrait pas créer un résidanat spécifique pour la spécialité psychiatrique, dans le but d’augmenter le nombre de psychiatres».
Aujourd’hui, ils sont près de 400 psychiatres à exercer au Maroc. Soit un praticien pour 85.000 habitants. Un chiffre tout à fait dérisoire, loin derrière nos voisins maghrébins. Quant aux pays européens, aucune comparaison n’est possible, bien entendu. En Suisse, la ville de Genève dispose à elle seule de plus de 400 psychiatres, pour un peu moins de 200.000 habitants. Au Maroc, nous ne pouvons, pour l’heure, prétendre à une telle prouesse. Mais notre pays pourra-t-il au moins atteindre le seuil minimal nécessaire qui, selon l’OMS, est de 2,5 psychiatres pour 100.000 habitants ?