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En effet, cette situation liée à la crise, n’a pas provoqué les ruptures attendues entraînant des changements dans la démarche, la pensée et le modus-operanti. Bien au contraire, il y a la réhabilitation, au Nord comme au Sud, des vieilles recettes à travers le recours systématique à l’austérité. Thérapeutique, utilisée là où les clignotants des finances publiques passent durablement au rouge. Au-delà de la nature, du contenu et des objectifs de cette politique, la rationalisation des dépenses publiques ne doit pas être un choix de circonstance, lié aux contingences conjoncturelles mais l’un des fondements à la base de toute bonne gouvernance budgétaire.
Sur le plan national, la fragilité de la conjoncture et le ralentissement de la croissance ont eu des répercussions sensibles sur l’équilibre budgétaire. Les données relevées depuis le début de l’année font état d’une baisse des recettes fiscales et d’un creusement du déficit des comptes de l’Etat. Les mesures de resserrement des conditions budgétaires préconisées pour faire face à cette situation pourront se ressentir aussi bien sur l’effort d’investissement public qu’au niveau des dépenses destinées aux secteurs sociaux.
Ainsi le budget 2011 ne doit pas être un budget de crise mais un budget de croissance car si pour l’année 2010, le CMC table sur une croissance de 2,8%, le ministère des Finances prévoit quant à lui une croissance de 3,2%, pendant que Bank Al Maghrib attend une croissance du PIB entre 3 et 4% et que le HCP pronostique une croissance supérieure à 4%. Beaucoup de chiffres qui même en étant différents en valeur absolue, convergent pour exprimer une temporisation de l’effort de développement.
C’est dans ce contexte que le budget 2011 est en cours d’élaboration, articulé autour de quelques indicateurs stratégiques s’agissant notamment de traditionnelles diminutions des dépenses de l’administration et des établissements publics, de la problématique maîtrise de la masse salariale et de l’hypothétique plafonnement des dépenses de la Caisse de compensation à 2% du PIB. Le défi est difficilement tenable quand l’ambition affichée est de booster un taux de croissance tracté par l’investissement public, tout en soutenant les secteurs sociaux.
Pourquoi ne pas réfléchir à des « Assises nationales sur la croissance » ? Le plan représentait un cadre de réflexion stratégique sur les perspectives de croissance de l’économie nationale, sur une base globale et sectorielle. La question des objectifs en adéquation avec les moyens était posée de manière forte. Le plan jouait le rôle de vecteur de diffusion de la culture économique auprès de tous les acteurs. Aujourd’hui, la seule opportunité est représentée par la loi des finances, un cadre annuel qui a ses propres contraintes. D’autant plus que le Maroc a réussi à accumuler une riche expérience faisant émerger un modèle de croissance fondé sur les grands travaux d’infrastructure. Ainsi, il est opportun d’en parler pour faire converger les positions en vue d’une plus grande mobilisation nationale.
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