La caractéristique commune aux œuvres de Filipe Rocha da Silva, qui travaille plus fréquemment avec la peinture, est la présence d’une multitude de petites figures humaines simplifiées. Ces figures humaines schématisées deviennent si petites qu’elles sont difficilement visibles à une distance moyenne, en produisant un effet d’addition optique, transformant en abstrait des peintures qui sont, en réalité, figuratives.
Rocha da Silva développe ce parcours depuis 1983, quand il vivait à New York. Plusieurs critiques d’art et écrivains ont écrit sur cet aspect de son travail et sur les possibles significations et associations d’idées qui pourraient en être extraites.
Une allusion évidente est la réflexion sur le rôle de l’individualité, à une époque où les mouvements collectifs à caractère politique, social, économique ou religieux sont de règle et modifient la superficie du globe.
Un autre aspect que l’on peut déduire est le fait que l’abstrait et le figuratif dans l’art et la peinture en particulier ne sont pas des caractéristiques présentes dans la peinture, mais des façons de la regarder, plutôt mises en rapport avec la position et disposition de l’observateur.
L’exposition de peinture réalisée en avril 2010 au Centre culturel portugais de Rabat inclut des œuvres des deux dernières décennies, appartenant donc aussi à des siècles différents. On y aperçoit une flagrante continuité, prouvant que le monde n’ayant pas changé, il n’y a pas de raison que la caractéristique de la peinture change. Mieux encore, on peut appliquer l’appréciation d’un modèle de Picasso sur un portrait que le Maître avait peint: le monde est chaque fois plus pareil à la peinture. Filipe Rocha da Silva revendique plusieurs expositions individuelles et collectives à travers le monde. Il s’est aussi distingué dans l’enseignement artistique.