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Or, seul le mesurable incite à l’action. Le thème de la Journée internationale de la fille qui sera célébrée ce 11 octobre 2016, « Progrès pour les filles = Progrès pour les objectifs : Un mouvement mondial en faveur des données sur les filles ».
Un rapport a également été publié par l’UNICEF à la veille de cette Journée internationale.
Il fournit les premières estimations mondiales sur le temps que les filles consacrent aux tâches ménagères telles que la cuisine, le ménage, s’occuper des membres de la famille ou aller chercher de l’eau et du bois.
Les données y contenues révèlent que la répartition inégale du travail domestique commence très tôt, puisque les filles âgées de 5 à 9 ans consacrent 30 % de temps en plus, ou 40 millions d’heures supplémentaires chaque jour, aux tâches ménagères par rapport aux garçons de leur âge. Les disparités s’accentuent dans les tranches d’âge supérieures ; en effet, les filles de 10 à 14 ans y consacrent 50 % de temps en plus, soit 120 millions d’heures supplémentaires chaque jour.
« Le fardeau inégal du travail domestique non rémunéré pèse sur les filles dès la petite enfance, et s’alourdit lorsqu’elles arrivent à l’adolescence », déplore Anju Malhotra, conseillère principale à l’UNICEF pour l’égalité des sexes. « Par conséquent, celles-ci doivent consentir à d’importants sacrifices et renoncer à apprendre, grandir ou simplement vivre pleinement leur enfance. Par ailleurs, cette répartition inégale du travail entre les enfants perpétue les stéréotypes sexospécifiques et la double charge qui pèse sur les femmes et les filles de génération en génération», a-t-elle ajouté.
Le rapport indique que le travail des filles est moins visible et rarement reconnu à sa juste valeur.
Trop souvent, les filles se voient imposer des responsabilités d’adultes, comme s’occuper des membres de la famille, y compris d’autres enfants. Le temps qu’elles consacrent aux tâches domestiques réduit celui qu’elles peuvent passer à jouer, nouer des relations sociales avec leurs amis, étudier ou simplement être des enfants. Dans certains pays, en allant chercher de l’eau et du bois, elles s’exposent même au risque de violence sexuelle.
Au Maroc, l’analyse des données de l’Enquête nationale sur l’emploi révèle qu’en 2015, le travail dangereux concerne 193.000 enfants âgés de 7 à 17 ans, ou 59% des enfants au travail et 2,9% de l’ensemble des enfants de cette tranche d’âge. Ce type de travail est à 80% rural, 78% masculin et concerne 75,3% des enfants âgés de 15 à 17 ans.
Parmi les enfants de sexe masculin, 151.000 exercent un travail dangereux, soit 70,8% des garçons au travail et 4,4% de l’ensemble des garçons âgés de 7 à 17 ans. Parmi les filles, ce nombre s’établit à 42.000 filles, et correspond respectivement à 36,9% et 1,3%.