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A fin juillet, des indicateurs préliminaires des échanges extérieurs de l’Office des changes font apparaitre que le déficit a été de 113,3 milliards de dirhams (MMDH), en baisse de 5,1% par rapport à la même période de l'année précédente. Mais cette amélioration est avant tout liée au repli des importations de 3,5% et non au rebond des exportations, qui ont reculé de 1,7%.
Ainsi les importations, en recul de 7,9 MMDH, ont-elles bénéficié d’une diminution des achats de produits bruts, de produits finis de consommation et de produits alimentaires, mais essentiellement du recul de la facture énergétique. En effet, la facture des approvisionnements énergétiques est passée de 61 à 55,7 MMDH de juillet 2012 à celui de 2013, soit 5,3 MMDH de moins. Une accalmie qui risque de ne pas durer aussi longtemps. Le rebond des prix du baril de pétrole depuis le début du mois de juillet (+5,6 %), en dit quelque chose. En plus de la crise sanglante en Egypte et les tumultes libyens qui font, actuellement, monter les prix du pétrole.Outre cette baisse des prix du baril, à laquelle on attribue presque la moitié des 5,3 MMDH économisés, il y a lieu de souligner que la contraction de la consommation des carburants et celle de la consommation de l’énergie y sont pour quelque chose. Ces deux dernières sont en régression, essentiellement, suite aux difficultés que connaît l’industrie nationale depuis la fin de l’année dernière.
Théoriquement, entendre dire «amélioration du solde commercial» ou «allègement du déficit de la balance commerciale» sous-entend un accroissement des exportations. Les chiffres en provenance de l’Office des changes disent le contraire. Les exportations sont, pourtant, en panne. Elles marquent, sur la même période, une baisse de 1,7% par rapport à la même période de 2012. Ce qui représente un manque à gagner de 1,8 MMDH par rapport à l’exercice précèdent.
Même si ce recul n’a concerné que les ventes de phosphates et dérivés en baisse de 18,3% et celles du secteur textile et cuir qui diminuent de 3,8%, le reflux des livraisons des produits de l’OCP s’avère déterminant.
En s’établissant sur 23,25 MMDH à fin juillet, contre près de 28,47 MMDH à la même période de l'année 2012, elles ont affiché une baisse de 18,3%, tirant ainsi l’ensemble des exportations vers le bas. Entre-temps, d’autres secteurs ont confirmé, depuis le début de l’année, leur dynamisme. La construction automobile et l'aéronautique affichent par ordre d'importance les deux meilleures performances à l'export. Les ventes à l'étranger en valeur de ces deux secteurs ont respectivement crû de 68,6% et 25,3% sur une année glissante.
En substance, l’embellie, qui est en effet à relativiser, ne doit pas nous faire oublier que le commerce extérieur marocain a enregistré l'année dernière sa plus mauvaise performance, avec le record de 201 MMDH. Ce dernier a été atteint suite à la multiplication du déficit par cinq sur les douze dernières années, selon une étude de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) intitulée «Compétitivité des exportations marocaines : quel bilan ?».
Cette étude avait identifié une faiblesse qualitative et structurelle des exportations marocaines, en relevant que celles-ci sont caractérisées par un faible niveau de diversification tant en termes de produits qu’en termes de marchés. Elle avait, dans ce sens, mis en cause la dépendance très importante vis-à-vis de l’Union européenne. Un constat qui nécessite l’élaboration d’une nouvelle stratégie export.
Investissements directs étrangers
Les flux des investissements directs étrangers (IDE) sont les seuls à suivre une tendance positive durant cette période avec un accroissement de 26,1%. Les autres indicateurs sont en berne. D’une part, les recettes des Marocains résidant à l'étranger ont baissé de 0,8% en s’élevant à près de 32,10 MMDH contre environ 32,37 MMDH un an auparavant.
Et d’autre part, les recettes voyages ont régressé de 3,6%, atteignant ainsi plus de 29,79 MMDH, contre près de 30,91 MMDH durant la même période de l'année précédente, précise la même source.